Wikipédia:Sélection/Ichtyologie

Aiguillat noir

Centroscyllium fabricii.
Centroscyllium fabricii.

L'aiguillat noir (Centroscyllium fabricii) est une espèce de requin de la famille des Etmopteridés. Il est commun dans la zone externe du plateau continental et du talus continental à une profondeur allant de 180 à 2 250 m. Les femelles vivent généralement dans des eaux plus profondes que les mâles, et en fonction de la région, les jeunes requins peuvent fréquenter une profondeur différente de celle des adultes. Cette espèce est largement répandue dans l'océan Atlantique, du Groenland à l'Islande et de la Virginie jusqu'au nord de l'Afrique de l'Ouest, le sud-ouest et l'Afrique et au sud de l'Argentine. L'aiguillat noir mesure en moyenne 60 à 75 cm de longueur, ce qui en fait le plus grand membre de sa famille. Il a un corps massif brun sombre, qui est plus foncé en bas qu'en haut et porte des organes bioluminescents. Ses deux nageoires dorsales sont précédées par de grosses épines, et la nageoire anale est absente.

Se déplaçant en banc, l'aiguillat noir est un prédateur opportuniste qui consomme essentiellement des poissons osseux, des crustacés et des céphalopodes. Il est vivipare ; les femelles mettent au monde des portées de quatre à quarante juvéniles alimentées à terme par un sac vitellin. Il n'y a pas de saison de reproduction bien définie. L'aiguillat noir est une prise accidentelle de la pêche commerciale en haute mer opérant dans l'Atlantique Nord ; il est de faible valeur commerciale et est habituellement mis au rebut. Comme une grande partie de son habitat se situe en eau profonde et que sa population au nord-ouest de l'Atlantique semble être stable, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé cette espèce dans la catégorie « préoccupation mineure ». Il est cependant classé dans la catégorie « quasi menacé » dans le nord de l'Atlantique, où la population a diminué notamment à cause de la surpêche.

Alopias palatasi

Deux côtés d'une dent d'Alopias palatasi découverte dans la ville de Beaufort, en Caroline du Sud (États-Unis).
Deux côtés d'une dent d'Alopias palatasi découverte dans la ville de Beaufort, en Caroline du Sud (États-Unis).

Alopias palatasi est une espèce fossile de grands requins lamniformes du genre Alopias (Requins-renards), ayant vécu durant le Miocène inférieur et moyen, il y a entre 20 et 13 millions d'années. Le taxon n'est connu qu'à partir de rares dents isolées, dont certaines mesurent plus de 4 cm, trouvées principalement dans des gisements de la côte est des États-Unis et à Malte. Les dents d’A. palatasi sont étonnamment similaires à celles d’Alopias grandis, et la première espèce a d'abord été considérée comme une variété de la seconde. A. palatasi aurait peut-être atteint une taille comparable à celle du Grand requin blanc actuel et aurait eu un profil similaire à celui-ci.

Carcharhinus tilstoni

Carcharhinus tilstoni.
Carcharhinus tilstoni.

Carcharhinus tilstoni est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae, endémique du nord et de l'est de l'Australie. Privilégiant les parties moyennes et supérieures de la colonne d'eau, on le trouve dans la zone intertidale jusqu'à une profondeur de 50 m. Du point de vue de l'apparence, cette espèce est pratiquement identique au Requin bordé (C. limbatus), plus courant, et duquel on peut le distinguer de manière fiable par son nombre de vertèbres et par des marqueurs génétiques. Atteignant généralement 1,5 à 1,8 m de long, c'est un requin assez trapu de couleur bronze avec un long museau et des nageoires aux extrémités noires.

Principalement piscivore, Carcharhinus tilstoni forme de grands groupes d'animaux de même taille et même sexe qui ont tendance à rester dans un territoire donné. Il est vivipare, ce qui signifie que les embryons sont approvisionnés avant la naissance via une connexion placentaire. Il a un cycle de reproduction annuel bien défini avec un accouplement en février et mars. Les femelles donnent naissance à entre un et six jeunes autour du mois de janvier de l'année suivante, après une période de gestation de 10 mois. Carcharhinus tilstoni fait partie des requins les plus fréquemment capturés par les pêcheurs commerciaux au nord de l'Australie. Il est notamment apprécié pour sa viande. Cette espèce était une importante prise accessoire de la pêche au filet maillant taïwanaise qui a opéré de 1974 à 1986, et de la pêche au requin au nord de l'Australie qui est toujours en fonctionnement. Comme on considère que les niveaux de pêche actuels ne menacent pas la population de ce requin, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a évalué l'espèce comme étant de préoccupation mineure.

Cardabiodon

Dents holotypes et paratypes de Cardabiodon venator.
Dents holotypes et paratypes de Cardabiodon venator.

Cardabiodon (littéralement « dent de Cardabia ») est un genre fossile de grands requins lamniformes ayant vécu durant le Crétacé supérieur (âges Cénomanien et Turonien), il y a entre 95 et 91 millions d'années. Il fait partie des Cardabiodontidae, une famille de lamniformes caractérisée par des structures dentaires spécifiques. Le genre compte deux espèces, Cardabiodon ricki et Cardabiodon venator, dont les restes fossiles ont été découverts en Australie, en Amérique du Nord, en Angleterre et au Kazakhstan. Il s'agissait probablement d'un requin antitropical qui habitait les océans tempérés néritiques et hauturiers situés entre 40° et 60° de paléolatitude, comme le requin-taupe commun actuel.

Mesurant jusqu'à 5,5 m de longueur et d'un profil plutôt trapu, Cardabiodon figurait parmi les plus grands requins de son temps. Il était probablement un prédateur au sommet de son écosystème et utilisait probablement ses grandes dents robustes et ses capacités de nage rapide pour s'attaquer à une variété de proies, notamment des plésiosaures, des ichtyosaures et d'autres gros poissons. D'après des analyses menés sur les vertèbres, les juvéniles de Cardabiodon mesureraient à la naissance entre 41 et 76 cm de long et atteignaient la maturité sexuelle vers l'âge de cinq à sept ans, mais aucune estimation concluante de la durée de vie maximale de l'animal n'a été faite.

Guyanancistrus nassauensis

Photographie d'un individu du Maroni surinamais, prise par l'ichtyologiste Jonathan W. Armbruster.
Photographie d'un individu du Maroni surinamais, prise par l'ichtyologiste Jonathan W. Armbruster.

Guyanancistrus nassauensis est une espèce de poissons-chats de la famille des Loricariidae. Ce petit poisson brun, indistinctement tacheté de brun-orange, est le plus petit représentant de son genre, Guyanancistrus, les plus grands individus connus mesurant environ 6 centimètres. Il se distingue des espèces proches notamment par sa grande bouche, ainsi que par ses couleurs et d'autres caractères morphologiques. Son écologie n'est pas connue, mais il semble adapté aux petits cours d'eau, aux eaux fraîches et à faible productivité. G. nassauensis est une espèce rare, hyper-endémique ne se trouvant que dans quelques cours d'eau des monts Nassau au Suriname.

Ce poisson-chat est découvert en 2005 lors d'une évaluation biologique des plateaux des monts Lely et Nassau, qui montre une grande biodiversité et un fort endémisme chez les poissons de la zone. L'espèce est décrite de manière formelle en 2018, par un ichtyologiste du Suriname qui a découvert l'espèce, et deux autres du Muséum d'histoire naturelle de Genève où est notamment conservé l'holotype. Les reconstructions phylogénétiques la rapprochent de l'espèce Guyanancistrus brevispinis. Elle est menacée d'extinction par les activités minières, l'orpaillage illégal et un projet de mine de bauxite prévu dans les monts Nassau.

Hoplostèthe orange

Dessin d'Hoplostethus atlanticus.
Dessin d'Hoplostethus atlanticus.

L'hoplostèthe orange, hoplostèthe rouge ou poisson-montre (Hoplostethus atlanticus) est une espèce de poisson de la famille des Trachichthyidés. L'hoplostèthe orange vit dans tous les océans entre 900 et 1 800 m de profondeur. Il a une longévité potentielle d'au moins 149 ans et il n'atteint sa maturité sexuelle qu'entre 20 et 30 ans. Avec une longueur maximale de 75 cm pour 7 kg, c'est le plus grand de sa famille.

Commercialisé sous le nom d'empereur, il fait l'objet d'une importante exploitation commerciale, mais en raison de son faible recrutement, ses populations tendent à diminuer. De nombreux stocks, en particulier ceux de la Nouvelle-Zélande et l'Australie, qui ont été exploités dans les années 1970, ont déjà été décimés ; les stocks de substitution récemment découverts s'épuisent rapidement.

Môle (poisson)

La môle ou poisson-lune (Mola mola) est une espèce de poissons de la famille des Molidae. C'est le plus lourd des poissons osseux, sa masse dépassant communément la tonne. On la trouve dans les eaux tropicales et tempérées tout autour du monde. C'est un animal à la tête proéminente, sans queue et peu épais par rapport à sa hauteur. Nageoires comprises, une môle peut être aussi haute que longue.

La môle se nourrit principalement de méduses qu'elle consomme en grandes quantités en raison de leur faible valeur nutritionnelle. Les femelles pondent plus d'œufs que n'importe quel autre vertébré connu. Le fretin de môle ressemble à un petit poisson-hérisson. Il possède de grandes nageoires pectorales et caudale. Son corps est recouvert d'épines qui disparaissent à l'âge adulte.

Les môles adultes ont peu de prédateurs, si ce n'est les lions de mer, les orques ou les requins. L'homme, dans certaines parties du monde, la considère comme un mets délicat comme au Japon ou à Taïwan mais la commercialisation de sa chair est interdite dans l'Union européenne. Elle se retrouve fréquemment, par accident, prise dans des filets. Il lui arrive aussi de consommer par erreur des déchets flottants, comme des gobelets, des sacs ou des ballons en plastique, qui peuvent entraîner sa mort.

Membre de l'ordre des Tetraodontiformes qui comprend les Tetraodontidae, Diodontidae et les Monacanthidae, la môle partage nombre de traits communs aux membres de ces familles. Elle fut même classée comme Tetraodon mola, une espèce du genre Tetraodon de la famille des Tetraodontidae. Finalement, la môle a été classée avec la Mola ramsayi dans un genre propre — Mola — dont elle est l'espèce type.

Poisson abyssal

Un chauliode de Sloane (Chauliodus sloani).
Un chauliode de Sloane (Chauliodus sloani).

Un poisson abyssal, poisson des abysses ou poisson des profondeurs est un poisson qui passe la plus grande partie de sa vie dans les abysses. Les poissons des abysses constituent un élément important de la faune abyssale et une ressource halieutique considérable. Réputés pour leur apparence monstrueuse, la plupart mesurent à peine une dizaine de centimètres de longueur, rares sont ceux qui dépassent le mètre. En raison de leur difficile accessibilité, on ne sait que peu de choses de leur comportement, on ne peut le déduire qu'à partir de leur anatomie.

La profondeur moyenne des océans est d'environ 3 800 m, les abysses constituent donc plus de 85 % du volume total. La haute mer est donc le plus grand habitat de la biosphère terrestre, pour la compréhension de la propagation de la biodiversité, l'étude des poissons abyssaux constitue un élément important.

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Poisson-clown

Poisson clown à trois bandes (Amphiprion ocellaris) et l'anémone Heteractis magnifica.
Poisson clown à trois bandes (Amphiprion ocellaris) et l'anémone Heteractis magnifica.

Les poissons-clowns (Amphiprioninae) forment une sous-famille de poissons appartenant à la famille des pomacentridés. Elle contient trente espèces, une seule classée dans le genre Premnas, les autres faisant partie du genre Amphiprion. Ce sont des poissons d'une dizaine de centimètres dans les tons d'orange et de noir. Certaines espèces présentent des bandes ou des barres blanches. Ils fréquentent les lagons et les récifs coralliens de la zone Indo-pacifique et de la mer Rouge où ils se nourrissent généralement de copépodes et de larves de tuniciers.

Les poissons-clowns sont remarquables à plusieurs titres. Ils sont principalement connus pour la relation mutualiste qu'ils forment avec dix espèces d'anémones de mer — normalement mortelles pour les poissons. Ils se distinguent également des autres espèces de demoiselles par leur hermaphrodisme successif protandre, quand les autres espèces sont généralement protogynes. Cette particularité définit une structure sociale particulière au sein d'une anémone. L'individu dominant est la femelle, plus grosse que le reste du groupe. Elle forme un couple stable avec un mâle sexuellement actif, un peu plus petit. Les autres individus du groupe sont des mâles immatures, qui n'interviennent pas dans la reproduction.

Sans être véritablement menacés, les poissons-clowns subissent une pression importante liée à la destruction de leur habitat par les activités humaines et les conséquences du réchauffement climatique. Même si beaucoup proviennent d'élevages, certains individus sont prélevés dans la nature pour le marché de l'aquariophilie marine. En 2003, le poisson-clown du Pacifique est choisi par les studios Disney pour incarner Nemo, le petit poisson héros du film d'animation Le Monde de Nemo, ce qui les rendra très populaires.

Galeus melastomus

Pristiure à bouche noire.
Pristiure à bouche noire.

Le Pristiure à bouche noire (Galeus melastomus, également appelé chien espagnol) est une espèce de requins de la famille des Scyliorhinidae. Il est commun dans le nord-est de l'océan Atlantique de l'Islande au Sénégal, ainsi qu'en mer Méditerranée. On le rencontre généralement au niveau de la marge continentale à des profondeurs variant entre 150 et 1 400 m, sur des fonds vaseux. Les jeunes vivent dans des eaux moins profondes que les adultes.

C'est une espèce au corps élancé, qui se caractérise par l'intérieur noir de la gueule, des taches brunâtres au bord pâle le long du dos et de la queue et une crête proéminente formée de larges denticules cutanées le long du bord supérieur de la nageoire caudale. Ce requin atteint une longueur de 50 à 79 cm, les animaux de l'océan Atlantique étant plus grands que ceux de la Méditerranée.

Le Pristiure à bouche noire nage lentement mais est très actif. C'est une espèce généraliste qui se nourrit d'une grande variété de crustacés, céphalopodes et poissons. Sa vue et son système électroréceptif sont bien adaptés pour détecter les déplacements de proies bioluminescentes. Cette espèce est ovipare, et les femelles ont des portées allant jusqu'à 13 œufs tout au long de l'année. En raison de son abondance, le Pristiure à bouche noire forme une part importante des prises accessoires de la pêche commerciale en eau profonde dans une grande partie de son aire de répartition. Il a une faible valeur économique et est généralement jeté, bien que les plus grands requins peuvent être commercialisés pour leur viande et leur cuir. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé cette espèce comme ayant un statut de préoccupation mineure, en raison de l'absence d'indication d'une diminution des effectifs malgré la pression de pêche.

Requin à petites dents

Requin à petites dents.
Requin à petites dents.

Le Requin à petites dents (Carcharhinus isodon) est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae présente dans l'ouest de l'océan Atlantique, de la Caroline du Nord au Brésil. Ce requin forme de grands bancs dans les eaux côtières peu profondes et migre saisonnièrement vers des eaux plus chaudes. C'est un requin relativement petit et au corps mince, qui peut être identifié grâce à ses dents semblables à des aiguilles, sa couleur bleu à gris foncé et ses longues fentes branchiales longues. Il atteint une longueur maximale de 1,9 m. Le régime alimentaire de cette espèce se compose principalement de petits poissons osseux, en particulier des Menhadens de l'Atlantique. Comme les autres membres de sa famille, il est vivipare et les femelles donnent naissance tous les deux ans à entre 2 et 6 petits dans les zones de reproduction situées dans des estuaires.

Apprécié pour sa viande, le Requin à petites dents est fréquemment pêché par les filets maillants au sud-est des États-Unis. L'étude de sa population laisse à penser que cette pêche ne représente actuellement pas une menace pour les populations de ce requin des États-Unis. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a donc inscrit le Requin à petites dents comme étant de préoccupation mineure, mais il n'existe pas de données halieutiques disponibles concernant cette espèce hors Amérique du Sud. Ce requin ne présente pas de danger pour l'Homme, mais il peut mordre vigoureusement lorsqu'il est capturé et doit être manipulé avec précaution.

Requin à pointes noires

Agrégation de Requins à pointes noires pendant la journée dans le lagon de Bora Bora.
Agrégation de Requins à pointes noires pendant la journée dans le lagon de Bora Bora.

Le Requin à pointes noires (Carcharhinus melanopterus) est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae, facilement identifiable par les pointes noires de ses nageoires, en particulier sur la première nageoire dorsale et la nageoire caudale. Il fait partie des requins les plus abondants des récifs coralliens tropicaux de l'océan Indien et de l'océan Pacifique. Cette espèce préfère les eaux côtières peu profondes et expose fréquemment sa première nageoire dorsale dans ces zones. La plupart des Requins à pointes noires vivent sur les rebords de récifs et les fonds sableux, mais ils sont également connus pour supporter des environnements saumâtres ou d'eau douce. Cette espèce atteint généralement une longueur de 1,6 m.

Les Requins à pointes noires sont sédentaires, vivent sur des territoires très réduits et peuvent rester dans une même zone pendant plusieurs années. Ce sont des prédateurs actifs de petits poissons osseux, de céphalopodes ainsi que de crustacés et ils sont également connus pour se nourrir de serpents marins et d'oiseaux marins. Les données récoltées concernant le cycle de vie du Requin à pointes noires sont parfois contradictoires et il semble y avoir des différences notables suivant le lieu géographique au sein de l'aire de répartition de l'espèce. Comme les autres membres de sa famille, ce requin est vivipare et les femelles donnent naissance à entre deux et cinq jeunes tous les deux ans, tous les ans ou même parfois deux fois par an. En effet, suivant son habitat, la période de gestation de ce requin peut être de 7 à 9 mois, de 10 à 11 mois ou de 16 mois. Les nouveau-nés vivent dans les eaux côtières et dans des eaux moins profondes que les adultes, formant souvent de grands groupes dans des zones inondées par la marée haute.

Timide et capricieux, le Requin à pointes noires est difficile à approcher et représente rarement un danger pour les humains, sauf s'il est excité par de la nourriture. Cependant, des baigneurs en eaux peu profondes peuvent parfois avoir les jambes mordues par erreur. Ce requin est pêché pour sa viande, ses ailerons et son huile de foie, mais n'est pas considéré comme une espèce commercialement importante. L'Union internationale pour la conservation de la nature a évalué l'espèce quasi menacée. Bien que l'espèce dans son ensemble demeure répandue et relativement commune, la surpêche de ce requin et son rythme de reproduction lent a conduit à son déclin dans un certain nombre de localités.

Requin babosse

Un Requin babosse pêché.
Un Requin babosse pêché.

Le Requin babosse (Carcharhinus altimus) est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae. On le trouve dans les eaux tropicales et subtropicales du monde entier, au niveau du plateau continental. C'est un animal migrateur qui vit à bonne profondeur, entre 90 et 430 m, même s'il remonte souvent plus près de la surface durant la nuit. Le Requin babosse est de couleur unie, et mesure entre 2,7 et 2,8 m de longueur. Il a un museau long et large avec des rabats de peau proéminents au niveau des narines, et de grandes dents triangulaires sur la mâchoire supérieure. Ses nageoires pectorales sont longues et presque droites, et il y a une crête sur son dos entre les deux nageoires dorsales.

Le Requin babosse chasse près du fond marin, et se nourrit de poissons osseux et cartilagineux, ainsi que de céphalopodes. Comme les autres membres de sa famille, il est vivipare et l'embryon se développe grâce à une alimentation assurée par une connexion au placenta. Les portées comptent entre 3 et 15 jeunes que la femelle porte durant 10 mois de gestation. En dépit de sa taille, ce requin vit trop en profondeur pour représenter un danger pour l'Homme. Il est capturé accidentellement par les pêcheurs dans divers endroits de son aire de répartition. Sa viande, ses ailerons, sa peau, son huile de foie et ses abats peuvent être utilisés. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) manque actuellement de données pour pouvoir attribuer un statut de sauvegarde à cette espèce. Toutefois, la pression de la pêche dans les zones où il vit le met vraisemblablement en danger du fait de son faible taux de reproduction, et il semble décliner, notamment dans le nord-ouest de l'océan Atlantique.

Requin balestrine

Un Requin balestrine au port de pêche de Ranong, en Thaïlande.
Un Requin balestrine au port de pêche de Ranong, en Thaïlande.

Le Requin balestrine (Carcharhinus amboinensis) est une espèce peu courante de requins tropicaux de la famille des Carcharhinidae, que l'on trouve dans les eaux chaudes de l'est de l'océan Atlantique et de l'ouest des océans Indien et Pacifique. Il préfère les eaux troubles et peu profondes, avec un fond sableux. Avec son corps trapu et gris, ses petits yeux et son museau court et émoussé, le Requin balestrine ressemble beaucoup au Requin bouledogue (C. leucas), mieux connu, avec lequel il est souvent confondu. Les deux espèces diffèrent au niveau du nombre de leurs vertèbres, des tailles relatives de leurs nageoires dorsales et de quelques autres traits plus difficilement perceptibles. Ce requin atteint généralement une longueur comprise entre 1,9 et 2,5 m.

Le Requin balestrine est un superprédateur qui chasse bas dans la colonne d'eau. Il a une alimentation variée, composée principalement de poissons osseux et cartilagineux, mais aussi de crustacés, de mollusques, de serpents de mer et de cétacés. Cette espèce est vivipare, les embryons se développent dans le ventre de leur mère, reliés au placenta, et naissent formés. Trois à treize petits naissent après une gestation de neuf à douze mois. Les jeunes requins passent les premières années de leur vie dans des habitats côtiers abrités comme les baies, où leurs déplacements varient suivant les marées et les saisons. La grande taille et la forte dentition du Requin balestrine le rendent potentiellement dangereux, même si aucune attaque sur l'Homme n'a été recensée. Il est quelquefois attrapé par des pêcheurs, qui commercialisent sa viande et ses ailerons, ou encore, dans les filets utilisés pour protéger les plages. En 2012, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) manquait encore de données suffisamment précises pour évaluer le statut de conservation de cette espèce.

Requin bécune

Requin bécune.
Requin bécune.

Le Requin bécune (Isogomphodon oxyrhynchus) est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae, seul membre existant de son genre Isogomphodon. Le Requin bécune est reconnaissable grâce à son museau allongé, aplati et pointu en forme de poignard, ses yeux minuscules et ses grandes nageoires pectorales en forme de pagaie. La taille maximale de ce requin est estimée à 1,71 m de longueur.

Le Requin bécune est vivipare : la femelle donne naissance à trois à huit petits tous les deux ans pendant la saison des pluies. Il capture les petits poissons en banc comme les harengs, les anchois, les silures et les courbines. Endémique de l'océan Atlantique Sud-Ouest, il habite les eaux tropicales peu profondes situées entre Trinité-et-Tobago et le nord du Brésil, préférant les habitats d'eaux troubles tels que les mangroves, les estuaires et les embouchures des rivières.

Inoffensif pour l'être humain, le Requin bécune est essentiellement pêché comme prise accessoire dans les pêcheries artisanales et commerciales. En raison de son aire de répartition très limitée et de son faible taux de reproduction, l'espèce a été évaluée comme étant en danger critique d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La population actuelle est extrêmement faible et se trouve certainement en effondrement.

Requin cuivre

Un Requin cuivre au Kelly Tarlton's Sea Life Aquarium, en Nouvelle-Zélande.
Un Requin cuivre au Kelly Tarlton's Sea Life Aquarium, en Nouvelle-Zélande.

Le Requin cuivre (Carcharhinus brachyurus) est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae, et le seul membre de son genre que l'on trouve à des latitudes correspondant à un climat tempéré. Il est réparti dans diverses populations isolées les unes par rapport aux autres dans le nord-est et le sud-ouest de l'Atlantique, au large du sud de l'Afrique, dans le nord-ouest et l'est du Pacifique et aux environs de l'Australie et la Nouvelle-Zélande, avec quelques observations dispersés dans les régions équatoriales. Cette espèce vit dans des habitats qui peuvent aller des rivières et estuaires aux eaux saumâtres, jusqu'aux eaux peu profondes des baies et des ports, et à des eaux plus au large jusqu'à 100 m de profondeur. Les femelles vivent séparées des mâles la majeure partie de l'année. C'est une grande espèce qui peut atteindre 3,3 m de long, et qu'il est parfois difficile de distinguer d'autres grands requins Carcharhinidae. Il se caractérise par ses dents de la mâchoire supérieure qui sont étroites et en forme de crochet, par l'absence de crête entre ses nageoires dorsales et par sa coloration bronze unie.

Il se nourrit principalement de céphalopodes, de poissons osseux et de poissons cartilagineux. C'est un prédateur rapide qui chasse souvent en grands groupes, tirant alors avantage de son grand nombre. Au large de l'Afrique du Sud, cette espèce est fortement associée au « sardine run », qui implique des milliers de Pilchards de Californie (Sardinops sagax). Comme les autres requins de sa famille, il est vivipare et l'embryon est nourri à travers une connexion au placenta formée par le sac vitellin. Les femelles donnent naissance à des portées de 7 à 24 jeunes tous les deux ans dans des zones côtières destinées à l'élevage de ces jeunes, et ce après une période de gestation qui dure entre 12 et peut-être 21 mois. Sa croissance est extrêmement lente, et les mâles et les femelles atteignent la maturité sexuelle à respectivement 13 à 19 ans et 19 à 20 ans.

Bien qu'il ne soit pas considéré comme particulièrement dangereux pour l'Homme, ce requin a été impliqué dans quelques attaques sur des chasseurs au harpon et des baigneurs. Cette espèce est valorisée par la pêche commerciale dans l'ensemble de son aire de répartition, et utilisée comme source de nourriture. Elle est menacée de déclin du fait de son faible taux de reproduction. C'est pourquoi l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l'a classée parmi les espèces « quasi-menacées ».

Requin des Galápagos

Requin des Galápagos.
Requin des Galápagos.

Le Requin des Galápagos, Carcharhinus galapagensis, est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae, que l'on peut rencontrer dans les trois principaux bassins océaniques. Cette espèce affectionne principalement les environnements récifaux clairs autour des îles océaniques, où il est souvent une des espèces de requins les plus abondantes. C'est une espèce de grande taille qui atteint souvent 3 m. Le Requin des Galápagos a la forme fusiforme typique des requins des récifs, et il est très difficile à distinguer du Requin requiem de sable (C. obscurus) et du Requin gris de récif (C. amblyrhynchos). On peut distinguer le Requin des Galápagos de ces autres espèces grâce à sa grande première nageoire dorsale, qui a une pointe légèrement arrondie et est implantée au niveau des extrémités arrière des nageoires pectorales.

Les Requins des Galápagos sont des prédateurs actifs souvent rencontrés en grands groupes. Ils se nourrissent principalement de poissons osseux benthiques et de céphalopodes. Les grands individus ont une alimentation beaucoup plus variée, et consomment d'autres requins, des iguanes marins, des otaries et même des ordures. Comme les autres requins de sa famille, il est vivipare et les femelles donnent naissance à des portées comprenant entre 4 et 16 jeunes tous les 2 à 3 ans. Les jeunes ont tendance à rester dans l'eau peu profonde pour éviter la prédation par les adultes. Les Requins des Galápagos sont audacieux et ont un comportement agressif envers les humains, et sont donc considérés comme dangereux. L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a évalué cette espèce comme quasi-menacée, car elle a un taux de reproduction lent et il y a une forte pression de pêche à travers son aire de répartition.

Requin gris de récif

Plusieurs individus dans un récif.
Plusieurs individus dans un récif.

Le Requin gris de récif (Carcharhinus amblyrhynchos, souvent appelé par erreur amblyrhynchus ou amblyrhinchos), également communément nommé Requin dagsit ou encore Requin à queue noire, est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae. Souvent rencontré en eaux peu profondes près des tombants des récifs coralliens, il s'agit d'un des requins de récif les plus courants de l'Indo-Pacifique : son aire de répartition s'étend de l'île de Pâques à l'est jusqu'en Afrique du Sud à l'ouest. Cette espèce a l'allure caractéristique des requins de récif, avec son museau large et arrondi et ses grands yeux. Elle se distingue des autres par sa première nageoire dorsale blanche ou se terminant par une extrémité blanche, tandis que les autres nageoires se terminent par une extrémité noire, ainsi que par la large bordure arrière noire de sa nageoire caudale et par l'absence de crête entre ses nageoires dorsales. La plupart des individus mesurent moins de 1,9 m de long.

Le Requin gris de récif est un prédateur agile et rapide, qui se nourrit principalement de poissons osseux et de céphalopodes. Son comportement agressif lui permet de dominer la plupart des autres espèces de requins qui vivent dans les récifs, en dépit de sa taille relativement modeste. Plusieurs Requins gris de récif établissent résidence à un point particulier du récif, auquel ils retournent tout le temps. Toutefois, ce sont des animaux sociaux plutôt que territoriaux. Durant la journée, ces requins forment souvent des groupes comprenant 5 à 20 individus près des bordures des récifs coralliens, se séparant le soir quand ils se mettent à chasser. Les femelles adultes forment également des groupes en eaux très peu profondes, où la température élevée de l'eau peut accélérer leur croissance où celle de leurs jeunes in utero. Comme les autres requins de sa famille, le Requin gris de récif est vivipare, et nourrit donc ses embryons via une connexion placentaire. Les portées comptent de un à six jeunes, et les femelles mettent bas tous les ans.

Les Requins gris de récif ont été la première espèce de requin observée à prendre une attitude d'intimidation caractéristique indiquant qu'il se prépare à attaquer. Cette attitude se caractérise par des nageoires pectorales descendues vers le bas et un mouvement latéral exagéré du corps. Les Requins gris de récif prennent souvent cette attitude lorsqu'ils sont suivis ou acculés par des plongeurs, et indiquent ainsi qu'ils les perçoivent comme une menace. Ils sont régulièrement impliqués dans des attaques sur l'Homme, et doivent donc être traités avec précaution, notamment s'ils prennent leur attitude d'intimidation. Ils sont une prise fréquente des pêcheurs, ce qui peut localement provoquer un déclin des effectifs du fait de son rythme de reproduction peu soutenu et de sa dispersion limitée. Ainsi, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé l'espèce « quasi-menacée ».

Requin longimane

Un spécimen accompagné d'un banc de Poisson pilote dans l'Elphinstone Reef, au large de l'Égypte, en mer Rouge.
Un spécimen accompagné d'un banc de Poisson pilote dans l'Elphinstone Reef, au large de l'Égypte, en mer Rouge.

Le requin longimane (Carcharhinus longimanus), aussi appelé requin océanique, aileron blanc du large ou encore requin pointes blanches du large, est une espèce de grand requin pélagique vivant dans les eaux profondes des océans tropicaux et les zones chaudes des océans tempérés. Son corps trapu est surtout reconnaissable à son aileron et ses nageoires longues, arrondies et se finissant en pointes blanches. Sa longueur n'excède généralement pas les trois mètres.

Ce requin est agressif, solitaire et se déplace lentement. Il se nourrit principalement de céphalopodes et de poissons osseux. Il domine les frénésies alimentaires et peut être un danger pour les survivants de naufrages ou de crashs aériens. Les attaques sont cependant rares, car le requin longimane vit exclusivement loin des côtes.

De récentes études montrent que la population de requins longimanes décroit fortement en raison de l'utilisation de ses ailerons comme ingrédient phare de la soupe d'ailerons, ainsi que de la pression de la pêche sur tous les échelons de sa chaîne alimentaire (comme pour la plupart des autres espèces de requins). Son statut sur la liste rouge de l'UICN est « vulnérable » mondialement et « en danger critique d'extinction » pour l'Atlantique nord-ouest et centre-ouest.

Requin nerveux

Requin nerveux.
Requin nerveux.

Le Requin nerveux (Carcharhinus cautus) est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae, qui doit son nom à son comportement très timide à l'égard des humains. Il est commun dans les eaux côtières peu profondes au large du nord de l'Australie, de la Papouasie Nouvelle-Guinée et des îles Salomon. C'est un petit requin brunâtre ou grisâtre mesurant entre 1 et 1,3 m de long. Il a un museau court et émoussé, des yeux ovales et une seconde nageoire dorsale relativement grande. La bordure antérieure de la plupart des nageoires est finement marquée de noir, et l'extrémité du lobe inférieur de la nageoire caudale est noire.

Les petits poissons osseux sont les proies préférées du Requin nerveux, mais il peut également consommer des crustacés, des mollusques et des serpents. Il est vivipare, et l'embryon en développement se nourrit via une connexion placentaire. Les détails de son cycle de vie dépendent fortement des latitudes sous lesquelles il vit, comme la saison de reproduction et la durée de la gestation. Les femelles donnent naissance à un à six petits tous les ans ou tous les deux ans. Le Requin nerveux est inoffensif, et est une prise accessoire des pêcheurs dans les filets et les chaluts. L'Union internationale pour la protection de la nature (UICN) manque de données pour attribuer un statut de sauvegarde à l'espèce, à l'exception des eaux australiennes où ses populations semblent en bonne santé et ont été classées comme de « préoccupation mineure ».

Requin nez noir

Un individu du golfe du Mexique.
Un individu du golfe du Mexique.

Le Requin nez noir (Carcharhinus acronotus) est une espèce de requins appartenant à la famille des Carcharhinidae. Il est commun dans les eaux tropicales et subtropicales de l'Ouest de l'océan Atlantique. Cette espèce vit généralement dans les eaux côtières dans les herbiers marins et les habitats de sable et de graviers, les adultes préférant des eaux plus profondes que les jeunes. Ce requin mesure généralement au moins 1,3 m de long. Il a une forme élancée avec un long museau arrondi, de grands yeux et une première nageoire dorsale courte. Son nom commun provient de la marque noire visible à l'extrémité de son museau, bien qu'elle soit parfois difficile à distinguer chez les individus les plus âgés.

Le Requin nez noir se nourrit principalement de petits poissons et céphalopodes, et est lui-même une proie pour des requins plus imposants. Comme les autres membres de sa famille, il est vivipare et l'embryon se développe grâce à une alimentation assurée par une connexion au placenta. La femelle donne naissance à trois à six jeunes à la fin du printemps ou au début de l'été, tous les ans ou tous les deux ans, après une période de gestation qui dure entre huit et onze mois. Cette espèce n'est pas connue pour attaquer l'Homme. Elle a une importance mineure pour la pêche commerciale et la pêche sportive. L'Union internationale pour la conservation de la nature l'a classée comme étant « quasi-menacée ». En 2009, la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis déclare que les populations de Requins nez noir vivant au large des côtes du pays sont victimes de la surpêche, et propose de nouvelles mesures de protection.

Requin pèlerin

Le requin pèlerin (Cetorhinus maximus) est un poisson cartilagineux, seul membre non fossile du genre Cetorhinus et seule espèce actuelle de la famille des Cetorhinidae. Pouvant atteindre 12 mètres de long, pour une longueur moyenne de 10 mètres, ce requin est considéré comme le second plus grand poisson vivant actuellement sur Terre après le requin-baleine.

Facilement reconnaissable avec sa haute nageoire dorsale et sa bouche distendue lorsqu'il se nourrit, le requin pèlerin se rencontre dans les océans et mers tempérés. Massif, se déplaçant assez lentement et dénué d'agressivité — sa dénomination anglaise Basking shark se traduit par « requin flâneur » — ce requin est parfaitement inoffensif pour l'homme. Ce géant des mers se nourrit principalement de plancton, d'algues ou bien d'animaux microscopiques qu'il absorbe par sa très large bouche.

Comme beaucoup de requins, il compte parmi les espèces menacées et sa diversité génétique ne semble pas élevée. Bien qu'il n'y ait aucune donnée précise sur sa population totale, l'espèce est considérée comme vulnérable.

Requin pointe blanche

Un Requin pointe blanche.
Un Requin pointe blanche.

Le Requin pointe blanche (Carcharhinus albimarginatus), appelé aussi Requin à pointes blanches de récif ou Requin houareau, est une espèce de requin de la famille des Carcharhinidae. Il a une aire de répartition fragmentée dans les eaux tropicales de l'océan Indien et de l'océan Pacifique. On rencontre souvent cette espèce au large de petites îles ou dans des récifs coralliens, et il peut vivre jusqu'à une profondeur de 800 m. Le Requin pointe blanche peut atteindre 3 m de long. Il est reconnaissable par l'extrémité blanche de ses nageoires pectorales, dorsales et caudale, ce qui le différencie du Requin dagsit (C. amblyrhynchos), plus grand et plus robuste.

C'est un superprédateur agressif, qui se nourrit d'une grande variété de poissons, mais aussi de raies de la famille des Myliobatidae, de petits requins et de céphalopodes. Cette espèce domine les autres requins de sa famille de même taille lorsqu'ils sont en compétition pour de la nourriture, et les plus grands individus sont souvent marqués de diverses cicatrices provenant de combats avec des congénères. Comme les autres requins de la famille des Carcharhinidae, le Requin pointe blanche est vivipare, et les femelles donnent naissance à entre un et onze jeunes durant l'été. Les Requins pointe blanche sont potentiellement dangereux pour l'Homme, car ils s'approchent souvent très près des plongeurs. Cette espèce au taux de reproduction faible est pêchée pour sa viande, ses ailerons, sa peau, son cartilage, ses mâchoires et ses dents, tout cela conduisant au déclin de l'espèce et à sa disparition de certaines régions. De ce fait, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l'a classée comme « quasi-menacée ».

Requin soyeux

Le Requin soyeux (Carcharhinus falciformis) est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae, qui doit son nom à la texture lisse de sa peau. Il est l'un des requins les plus abondants dans la zone pélagique, et peut être trouvé dans les océans tropicaux du monde entier. Très mobile et migrateur, ce requin vit le plus souvent sur le bord du plateau continental jusqu'à une profondeur de 50 mètres. Le Requin soyeux a un corps mince et fuselé et atteint généralement une longueur de 2,5 mètres. Il se distingue des autres grands requins par sa première nageoire dorsale de petite taille avec une marge postérieure courbe, sa petite deuxième nageoire dorsale avec une longue pointe arrière libre et ses longues nageoires pectorales en forme de faucille. Il est d'un profond gris bronze métallisé au-dessus et blanc au-dessous.

Les proies étant souvent rares dans son environnement océanique, le Requin soyeux est un chasseur rapide, curieux et insistant. Il se nourrit principalement de poissons osseux et de céphalopodes, et est connu pour les chasser en les regroupant en des bancs compacts avant de se jeter dedans la gueule ouverte. Cette espèce suit souvent les bancs de thons, une de ses proies privilégiées. Son ouïe est extrêmement développée, ce qui lui permet de localiser les bruits à de basses fréquences, générés par les autres animaux et, par extension, les sources de nourriture. Le Requin soyeux est vivipare, ce qui signifie que les embryons en développement sont reliés au placenta de leur mère. Son cycle de vie varie fortement suivant les régions. La reproduction a lieu toute l'année, sauf dans le golfe du Mexique, où elle suit un cycle saisonnier. Les femelles donnent naissance à des portées allant jusqu'à 16 jeunes par an — ou tous les deux ans. Les requins nouveau-nés passent leurs premiers mois dans des zones de récifs relativement protégées sur le plateau continental, où ils grandissent, avant de gagner les eaux libres océaniques.

Du fait de sa grande taille et de ses dents acérées, le Requin soyeux est dangereux. Il a d'ailleurs un comportement agressif envers les plongeurs. Cependant, les attaques sont rares, car peu d'humains pénètrent dans son habitat océanique. L'espèce est pêchée pour ses ailerons et, dans une moindre mesure, pour sa viande, sa peau, son huile de foie et ses mâchoires. En raison de son abondance, ce poisson est une cible de choix pour les pêcheurs de requins de nombreux pays...

Requin tisserand

Un Requin tisserand à un marché aux poissons de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.
Un Requin tisserand à un marché aux poissons de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.

Le Requin tisserand (Carcharhinus brevipinna) est une espèce de requin de la famille des Carcharhinidae. Cette espèce se rencontre dans les eaux tropicales et chaudes à travers le monde, à l'exception de l'est de l'océan Pacifique. On le trouve près des côtes et au large à des profondeurs pouvant atteindre 100 m, même s'il préfère les eaux peu profondes. Le Requin tisserand ressemble au Requin bordé (C. limbatus) quoiqu'il soit de plus grande taille : il a lui aussi un corps fuselé, un long museau et des marques noires sur les nageoires. Cette espèce peut être distinguée du Requin bordé par sa première nageoire dorsale, qui a une forme différente et est placée plus en arrière, ainsi que par l'extrémité noire de sa nageoire anale. Il atteint une longueur de 3 m.

Les Requins tisserands sont des prédateurs vifs et grégaires, qui se nourrissent d'une grande variété de petits poissons osseux et de céphalopodes. Quand il s'attaque à des bancs de poissons, il accélère verticalement tandis que le banc tourne sur lui-même, finissant en émergeant de l'eau. Comme les autres membres de sa famille, le Requin tisserand est vivipare, et les femelles donnent naissance à des portées comprenant entre 3 et 20 jeunes requins tous les deux ans. Les nouveau-nés naissent dans des nurseries près des côtes, et grandissent assez rapidement. Cette espèce n'est généralement pas dangereuse pour l'Homme, sauf en présence de nourriture. Les Requins tisserands sont pêchés dans l'ensemble de leur aire de répartition pour leur viande, leurs ailerons, leur huile de foie et leur peau. Ils offrent également une résistance appréciée par les pêcheurs de loisir. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé l'espèce « quasi-menacée » à travers le monde et « vulnérable » au large du sud-est des États-Unis.

Requin-baleine

Requin-baleine de Taiwan à l'aquarium de Géorgie.
Requin-baleine de Taiwan à l'aquarium de Géorgie.

Le requin-baleine (Rhincodon typus) est un poisson cartilagineux, seul membre du genre Rhincodon et seule espèce actuelle de la famille des Rhincodontidae. Pouvant exceptionnellement atteindre 20 mètres de long, pour une masse de 34 tonnes, ce requin est considéré comme le plus grand poisson vivant actuellement sur Terre. Cependant, sa taille observable est en pratique toujours comprise entre 4 et 14 mètres.

Massif, se déplaçant assez lentement et dénué d'agressivité, ce requin est parfaitement inoffensif pour l'homme. À l'image de la baleine bleue, son équivalent chez les mammifères de la mégafaune maritime, ce géant des mers se nourrit principalement de plancton, d'algues et d'animaux microscopiques, qu'il absorbe par sa large bouche.

Facilement reconnaissable avec sa livrée en damier (en), le requin-baleine se rencontre dans les mers ouvertes et les océans tropicaux et chauds. Sa durée de vie est estimée entre 100 et 150 ans même si le plus vieux spécimen recueilli était âgé d'environ 70 ans. Bien qu'il n'existe aucune donnée précise sur sa population totale, l'espèce est considérée comme vulnérable.

Requin-citron faucille

Photo d'un requin.
Negaprion acutidens.

Le requin-citron faucille ou requin-limon faucille (Negaprion acutidens), parfois appelé requin-citron, est une espèce de requin, de la famille des carcharhinidés, largement distribuée dans les eaux tropicales de l'Indo-Pacifique. Elle est étroitement liée au vrai requin-citron (N. brevirostris), les deux espèces étant presque identiques en apparence. Les deux requins sont trapus, à tête large, avec deux nageoires dorsales de taille égale et une coloration jaunâtre. Comme son nom commun l'indique, le requin-citron faucille diffère de son homologue américain notamment par ses nageoires plus falciformes (en forme de faucille). Cette espèce peut atteindre 3,8 m de long. Il habite généralement les eaux de moins de 92 m de profondeur dans une grande variété d'habitats, aussi bien les mangroves que les récifs coralliens.

C'est un prédateur lent, qui se nourrit principalement de poissons osseux. Le requin-citron faucille parcourt rarement de longues distances, et de nombreux individus restent toute l'année au même endroit. Comme d'autres membres de sa famille, cette espèce est vivipare. Les femelles donnent naissance à plus de treize juvéniles tous les deux ans, après une période de gestation de dix à onze mois. Même si ce requin est potentiellement dangereux pour l'homme et réputé pour ses réactions vigoureuses à toutes provocations, dans des circonstances normales il s'avère être prudent, et a tendance à fuir si on l'approche.

L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a évalué cette espèce comme vulnérable ; sa faible productivité et son taux de reproduction limité empêchent la reconstitution rapide des populations décimées. En Inde et en Asie du Sud, les populations de cette espèce ont été gravement endommagées, ou ont même disparu, à cause de l'exploitation non réglementée de sa chair, de ses ailerons et de l'huile de son foie.

Requin-lézard

Spécimen naturalisé.
Spécimen naturalisé.

Le requin-lézard, requin frangé, requin festonné, requin à tunique ou requin à collerettes (Chlamydoselachus anguineus) est une espèce de requin de la famille des chlamydoselachidés avec une distribution grande mais inégale, dans les océans Atlantique et Pacifique. Cette espèce vit sur la zone externe du plateau continental et du talus continental supérieur, généralement près du fond. Il vit jusqu'à 1 570 mètres de profondeur, alors que dans la baie de Suruga, au Japon, il est plus courant à des profondeurs de 50 à 200 mètres. Il présente de nombreux caractères primitifs, ce qui lui vaut le nom de « fossile vivant ». Son corps atteint jusqu'à 2 mètres de long et arbore une couleur brun foncé, ressemblant à une anguille avec les nageoires dorsales, pelviennes et anales placées loin en arrière.

Rarement observé, le requin-lézard capture ses proies en pliant son corps et bondit en avant comme un serpent. Ses mâchoires extrêmement flexibles lui permettent d'avaler de grosses proies, tandis que ses rangées de petites dents pointues les empêchent de s'échapper. Il se nourrit principalement de céphalopodes, tout en consommant des poissons osseux et d'autres petits requins. Cette espèce est vivipare aplacentaire : les embryons sortent de leurs œufs à l'intérieur de l'utérus de la mère, et sont menés à terme en consommant principalement les réserves de leur vitellus. Le requin-lézard a la période de gestation la plus longue chez un vertébré : elle peut durer trois ans et demi. Entre 2 et 15 jeunes naissent par portée, il n'y a pas de saison de reproduction distincte.

Le requin-lézard est parfois capturé comme prise accessoire par les pêcheries commerciales, mais il a peu de valeur économique. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) le considère comme quasi menacé étant donné son très faible taux de reproduction, même les prises accidentelles peuvent épuiser sa population. Ce requin, ou un parent géant supposé, est peut-être à l'origine de rapports de serpents de mer.

Requin-renard commun

Requin-renard commun.
Requin-renard commun.

Le Requin-renard commun ou Renard de mer commun (Alopias vulpinus) est une espèce de requins de la famille des Alopiidés. Il atteint près de 6 mètres de long dont la moitié environ se compose du lobe supérieur de sa nageoire caudale. Avec un corps fuselé, des yeux de taille modeste et un museau court et pointu, il peut être confondu avec le Requin-renard pélagique (A. pelagicus). Le Requin-renard commun vit dans les eaux tropicales et tempérées du monde entier, mais il préfère les températures fraîches. Il peut être observé près du rivage ainsi qu'en pleine mer, depuis la surface jusqu'à une profondeur de 550 mètres. C'est un migrateur saisonnier qui passe ses étés sous les basses latitudes.

La longue nageoire caudale du Requin-renard commun est à l'origine de nombreux contes fantaisistes. En réalité, il l'utilise comme un fouet pour assommer ses proies. Cette espèce se nourrit principalement de petits poissons vivant en bancs tels que les harengs et les anchois. C'est un bon nageur, capable de bondir hors de l'eau. Il possède des capacités physiologiques qui lui permettent de maintenir une température interne plus chaude que celle de l'eau de mer environnante. Le Requin-renard commun est vivipare aplacentaire, avec des embryons oophages, qui se nourrissent des œufs sous-développés ovulés par leur mère. Les femelles donnent généralement naissance à quatre individus à la fois, après une période de gestation de neuf mois.

Malgré sa taille, le Requin-renard commun est très peu dangereux pour les humains en raison de ses dents relativement petites et de son caractère timide. Il est très apprécié par les pêcheurs commerciaux pour ses tissus musculaires, ses ailerons, sa peau et l'huile de son foie ; il est pêché à la palangre et au filet maillant. Ce requin est également apprécié des pêcheurs sportifs pour la lutte exceptionnelle qu'il offre au crochet et à la ligne. Le Requin-renard commun a un faible taux de reproduction et il ne peut pas résister à la pression de la surpêche, comme le montre l'effondrement rapide des prises au large de la Californie dans les années 1980. Du fait de l'exploitation commerciale croissante dans de nombreuses parties du monde, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère cette espèce comme « vulnérable ».

Scaphirhynchus albus

Scaphirhynchus albus sur une planche datée de 1908, pour The fishes of Illinois de S. A. Forbes et de R. E. Richardson.
Scaphirhynchus albus sur une planche datée de 1908, pour The fishes of Illinois de S. A. Forbes et de R. E. Richardson.

Le Scaphirhynque blanc (Scaphirhynchus albus), appelé aussi Esturgeon blanc, est une espèce menacée d'esturgeon du genre Scaphirhynchus. Elle est endémique du Missouri et du bas Mississippi. Cet esturgeon est très proche de l'Esturgeon scaphirhynque (Scaphirhynchus platorynchus), mais est un peu plus gros, mesurant entre 30 et 60 cm de long pour 85 kg quand il a atteint sa taille adulte. Le Scaphirhynque blanc met 15 ans pour atteindre sa maturité, et peut vivre, même si cela reste exceptionnel, plus d'un siècle. C'est un membre de la famille des Acipenseridae qui est apparu au cours du Crétacé, il y a 70 millions d'années, et qui a très peu changé depuis. Cette espèce est considérée comme une relique de l'ère des dinosaures, et on se réfère parfois à lui comme l' « un des plus horribles poissons d'Amérique du Nord ».

En 1990, l'U.S. Fish and Wildlife Service (USFWS) place le Scaphirhynque blanc sur la liste des espèces menacées, et il était d'ores et déjà classé comme « en danger » sur la liste rouge de l'UICN. En effet, peu de juvéniles ont été observés au cours de la décennie précédente, et les observations de l'espèce se raréfient. C'est la première espèce de poisson du bassin du Mississippi à être classée comme menacée, et la raison de son déclin est vraisemblablement la destruction de son habitat. En effet, les nombreux canaux et barrages que l'on trouve en amont du Mississippi réduisent les dépôts de graviers et les petits bras d'eau à faible débit qui sont ses lieux de ponte favoris. Jusqu'au milieu du XXe siècle, le Scaphirhynque blanc était courant et était très apprécié des pêcheurs. C'est une espèce à la chair goûteuse et dont les œufs peuvent être utilisés comme caviar, bien moins fréquemment toutefois que ceux d'autres espèces d'esturgeons.

Des efforts pour sauvegarder l'espèce ont été entrepris avec des résultats médiocres. Le Scaphirhynque blanc est élevé dans une douzaine d'écloseries et les alevins sont relâchés dans la nature chaque année. Pour mieux comprendre le comportement de ce poisson, les chercheurs ont implanté des transmetteurs GPS à des animaux relâchés pour suivre leurs mouvements et identifier d'éventuels sites de reproduction. Une attention particulière est portée sur ces lieux de ponte et à leur restauration.

Shark finning

Des ailerons fraîchement coupés et alignés sur un séchoir.
Des ailerons fraîchement coupés sur un séchoir à Hong Kong.

Le shark finning (en français, non littéralement, découpe des ailerons de requins) est une activité consistant à pêcher spécifiquement des requins pour leur couper uniquement les nageoires, qui serviront à la préparation d’une soupe traditionnelle chinoise. Pratiquée aussi bien par des pêcheurs des pays mal développés que des pays développés, cette pêche n’est ni gérée, ni surveillée dans la plupart des pays. La majorité des ailerons est exportée vers le marché asiatique, où ils sont vendus au détail. Depuis les années 1980, le finning a considérablement augmenté, du fait de la demande croissante d’ailerons, de l’amélioration des techniques de pêche et du développement de l’économie de marché.

Certains chercheurs estiment que, de 1996 à 2000, 26 à 73 millions de requins ont été pêchés annuellement. La médiane annuelle pour cette période a été de 38 millions de requins, valeur presque quatre fois plus importante que les estimations de l’ONU, mais nettement inférieure à celles de nombre des défenseurs de l’environnement. C’est l’un des produits de la pêche les plus chers au monde. Cette industrie pèse ainsi plusieurs centaines de millions de dollars dans la balance économique et entretient des relations avec la corruption, le braconnage et le crime organisé.

Les scientifiques, les écologistes et les défenseurs des animaux condamnent fermement cette pêche gaspilleuse, et la considèrent comme la principale cause du déclin mondial des requins. La mauvaise réputation de ces derniers et l’absence de données internationales fiables ralentissent la prise de conscience de ce déclin et la protection des populations de requins, notamment dans les eaux internationales. Toutefois, certains États mettent fin à cette pratique dans leurs zones de pêche, et, même, interdisent la pêche au requin.

Squale bouclé

Squale bouclé
Squale bouclé

Le squale bouclé (Echinorhinus brucus), surnommé la « chenille », est l'une des deux espèces de requins de la famille des Echinorhinidae. Il habite les eaux tropicales et tempérées du monde entier, à l'exception de celles de l'est de l'océan Pacifique. Ce squale rarement rencontré nage près du fond, à des profondeurs allant d'ordinaire de 400 à 900 mètres, mais peut nager dans des eaux bien moins profondes. Il a un gros corps et deux petites nageoires dorsales situées bien à l'arrière et aucune nageoire anale. Il est facilement reconnaissable par les grands denticules cutanés semblables à des épines qui sont disséminés sur son corps et dont certains peuvent fusionner. Il est brun violacé ou noir et peut mesurer jusqu'à 3,1 m de long.

Le régime alimentaire du squale bouclé comprend de petits squales, des poissons osseux et des crabes, que ce squale lent peut capturer par succion. Les femelles de cette espèce ovovivipare ont des portées de 15 à 52 petits. Inoffensif pour l'homme, ce squale est parfois une prise accessoire des pêcheurs commerciaux et sportifs, et peut servir à produire de la farine de poisson et de l'huile de foie de requin. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) manque de renseignements pour déterminer si cette espèce est en danger, mais la population de cette dernière a beaucoup diminué dans le nord-est de l'Atlantique depuis les XVIIIe et XIXe siècles, probablement à cause de la surpêche.

Squalelet féroce

Isistius brasiliensis
Isistius brasiliensis

Le squalelet féroce (Isistius brasiliensis) est une espèce de petit requin appartenant à la famille des dalatiidés. Ce poisson vit dans les eaux océaniques tropicales et tempérées du monde entier, en particulier près des îles, et peut descendre jusqu'à 3 700 m de profondeur. Il migre verticalement tous les jours, s'approchant de la surface au crépuscule et redescendant à l'aube.

Le squalelet féroce atteint seulement 42 à 56 cm de longueur, il a un long corps cylindrique avec un museau court, émoussé, de grands yeux, deux petites nageoires dorsales sans épines et une grande nageoire caudale. Il est de couleur brun foncé, avec des photophores sur sa face ventrale, sauf autour de son cou et de ses fentes branchiales.

Comme l'indique son appellation anglaise de cookiecutter shark (« requin emporte-pièce »), le squalelet féroce prélève des rondelles de chair à la surface de grands animaux marins pour se nourrir. Les marques faites par des squalelets féroces ont été trouvées sur une grande variété de mammifères marins et de poissons, ainsi que sur des sous-marins, des câbles sous-marins, et même sur des corps humains. Il consomme aussi des proies entières relativement petites comme les calmars. Le squalelet féroce a des adaptations pour stagner dans la colonne d'eau et doit probablement compter sur la discrétion et divers stratagèmes pour capturer des proies plus actives. Son cou noir semble imiter la silhouette d'un petit poisson, tandis que le reste de son corps se fond dans la lumière solaire grâce à ses photophores ventraux. Quand un prédateur s'approche du leurre, le requin se jette avec ses lèvres suceuses et prélève soigneusement un morceau de chair, à l'aide de ses dents inférieures acérées. Cette espèce se déplace parfois en banc.

Bien que rarement rencontré en raison de son habitat océanique, on relève une poignée d'attaques documentées envers l'homme. Néanmoins, ce requin n'est pas considéré comme dangereux. L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a inscrit le squalelet féroce comme espèce de préoccupation mineure, car il est largement distribué, n'a aucune valeur commerciale et n'est pas particulièrement sensible à la pêche.