Parc national d'Abisko

Le canyon de la rivière Abiskojåkka
Le canyon de la rivière Abiskojåkka

Le parc national d'Abisko (en suédois Abisko nationalpark) est un parc national du Nord de la Suède, dans la commune de Kiruna, du comté de Norrbotten en Laponie. Il est situé à l'ouest du village d'Abisko, non loin de la frontière norvégienne.

Il couvre 77 km2 de la vallée d'Abisko, bordée de part et d'autre par les montagnes des Alpes scandinaves, dont certaines, telles que le mont Nuolja, sont incluses en son sein. Au cœur de la vallée s'écoule la rivière Abiskojåkka, qui dans la partie inférieure de son cours a creusé un canyon de 20 m de profondeur dans les schistes et dolomites de la vallée. La rivière se jette dans le lac Torneträsk au nord, formant à cet endroit un delta particulièrement important pour l'avifaune. Sa flore est l'une des plus riches des montagnes suédoises. Ceci est principalement dû à la teneur en calcaire du sol mais aussi à la présence de landes subalpines. En effet, si l'étage subalpin qui constitue la majeure partie du parc est avant tout recouvert d'une forêt de bouleaux, certaines zones sont dénuées de forêt et abritent alors une grande diversité de plantes alpines, avec des espèces rares telles que le rhododendron lapon ou la platanthère à grandes feuilles.

Le parc est occupé par le peuple Sami depuis des siècles et aujourd'hui encore, ils y pratiquent l'activité traditionnelle de l'élevage des rennes selon un schéma de transhumance. Son histoire a été profondément bouleversée par la construction de la ligne de chemin de fer Malmbanan en 1902. Outre l'utilisation de l'Abiskojåkka pour alimenter en électricité le chantier, cette ligne affecta surtout le parc en ce qu'elle permit le développement du tourisme avec la construction par l'association touristique suédoise de sa première grande station de montagne dès 1902. Cette station devint alors le point de départ du célèbre sentier de randonnée Kungsleden, qui longe tout le nord des montagnes suédoises. L'association fut aussi responsable de la création du parc national en 1909, qui devint ainsi aux côtés de huit autres, les premiers parcs nationaux de Suède et d'Europe. Depuis, la station s'est agrandie à de nombreuses reprises suivant l'augmentation du nombre de touristes, et plusieurs infrastructures touristiques ont été créées. Ceci, combiné à la beauté naturelle de la vallée avec en particulier son canyon et la vue de la vallée Lapporten, font d'Abisko le parc national le plus visité du nord de la Suède et l’un des plus hauts lieux du tourisme dans les montagnes lapones.

Parc national de Muddus

Cascade de Muddusfallet, dans le parc national.
Cascade de Muddusfallet, dans le parc national.

Le parc national de Muddus (en suédois Muddus nationalpark, en same de Lule Muttos) est un parc national situé sur les communes de Jokkmokk et Gällivare, dans le comté de Norrbotten, à l'extrême Nord de la Suède. Le parc a été fondé en 1942, mais fut par la suite agrandi en 1984 pour couvrir au total 51 137 ha. Il est bordé au nord-ouest par la route européenne 45 et la réserve naturelle de Stubba qui assure la transition avec les autres aires naturelles de la région de Laponie.

Le cœur de Muddus est une vaste plaine à un peu moins de 400 m d'altitude, entourée de quelques petits sommets aux frontières du parc, dont le plus haut est Sör-Stubba culminant à 665 m. Dans cette plaine se développe un vaste réseau de tourbières, en particulier des tourbières d'aapa, représentant près de la moitié de la surface de l'aire protégée. Les sections sèches sont, quant à elles, couvertes d'une vaste forêt de taïga essentiellement vierge, faisant de Muddus le plus vaste parc national de forêt du pays. Au sud du parc, l'altitude décroit rapidement pour rejoindre la vallée du fleuve Luleälven. Dans cette section, on trouve plusieurs gorges, dont en particulier celle formée par la principale rivière du parc, Muttosädno, qui chute de 42 m au niveau de la cascade Muddusfallet.

La région est peuplée depuis le retrait des glaciers il y a environ 10 000 ans. Les habitants vivent alors surtout dans les vallées, mais placent des pièges dans des endroits stratégiques de Muddus pour capturer leurs proies, surtout des rennes. Avec le temps, ils remplacent la chasse par la domestication des rennes, mais conservent leur mode de vie nomade, suivant les troupeaux de rennes dans leur migrations annuelles. Aujourd'hui encore, ces habitants, les Samis (anciennement appelés Lapons) utilisent le parc pour l'élevage des rennes, bien que les techniques et leur mode de vie se soient modernisés. La colonisation suédoise est plus tardive, arrivant dans le parc au XIXe siècle avec l'abattage des forêts autour de sa frontière sud et l'installation d'une ferme près du lac Muttosjávvre, active jusqu'en 1909. Peu après la formation des premiers parcs nationaux de Suède en 1909, la vaste superficie de forêts primaires de Muddus est remarquée par le garde forestier Edvard Wibeck qui propose alors, dans les années 1920, de protéger le site comme parc national. Après un long processus, la création de ce parc est entérinée par le parlement suédois en 1942. Enfin, en 1996, il est inclus dans le site du patrimoine mondial région de Laponie, protégeant ainsi la plus vaste aire naturelle essentiellement intacte d'Europe de l'Ouest, ainsi que la culture samie.

De nos jours, le site mêle élevage des rennes et tourisme, avec de nombreux sentiers dans le sud du parc et le Rallarstigen dans le nord. Environ 5 000 personnes viennent ainsi chaque année admirer la cascade de Muddusfallet, la profonde gorge de Måskosgårsså ou observer les oiseaux autour du lac de Muttosluoppal et ses tourbières grâce à une grande tour d'observation.

Parc national de Padjelanta

Le parc national de Padjelanta (en suédois Padjelanta nationalpark, en same de Lule Bádjelándda) est un parc national du Nord de la Suède, à la frontière norvégienne, dans la commune de Jokkmokk du comté de Norrbotten en Laponie. Il couvre 1 984 km2, ce qui en fait le plus vaste parc national du pays, et il est bordé par les parcs nationaux de Sarek, de Stora Sjöfallet et le parc norvégien de Rago.

Le toponyme Padjelanta signifie Haute Terre en same, ce qui traduit assez bien la géographie du site. En effet, le parc est avant tout une haute plaine des Alpes scandinaves, d'une altitude d'environ 700 m, avec quelques douces montagnes. Ce paysage contraste fortement avec les zones bordant le parc, au caractère alpin plus marqué, quoiqu'au sud la limite soit moins nette, avec certains hauts sommets dans le parc même. Ceci est dû aux roches du parc, schistes et calcaires, peu résistantes à l'érosion. Le réseau hydrographique est très riche, le parc étant situé à la source du fleuve Luleälven et de plusieurs de ses affluents majeurs. Mais une des principales caractéristiques de Padjelanta est la présence de grands lacs, dont en particulier le Virihaure et le Vastenjaure.

Padjelanta, ainsi que le reste de la Laponie qui l'entoure, sont souvent qualifiés de « plus grande zone encore vierge » d'Europe. En fait, le secteur du parc est habité depuis environ 7 000 ans par les Samis, peuple nomade du Nord de l'Europe. Ils vivaient initialement de la cueillette et de la chasse, en particulier au renne, mais peu à peu ils ont développé une culture fondée sur l'élevage de cet animal associé à des déplacements de transhumance. Padjelanta devint alors l'un des principaux sites d'estive des montagnes, et un grand nombre de camps Samis sont présents dans le parc, souvent à proximité des grands lacs. Pour les Suédois, la zone fut tout d'abord utilisée au XVIIe siècle pour la mine de Kevdekare, de laquelle ils extrayaient de l'argent. Après la fermeture de la mine, c'est surtout l'exploration botanique du parc qui motiva les visites dans la région. En effet Padjelanta possède une flore particulièrement riche, avec un certain nombre d'espèces rares, bien qu'il soit situé quasi-intégralement au-dessus de la limite des arbres. À partir du XXe siècle, le tourisme se développa aussi.

C'est l'alliance des associations touristiques et celles de protection de la nature, menée par le botaniste Sten Selander, qui permit la création du parc national en 1962, protégeant ainsi la zone des menaces liées au développement de l'énergie hydroélectrique. Le parc et la région furent classés en 1996 patrimoine mondial de l'UNESCO, en partie pour leur nature préservée et pour leur culture Sami toujours présente.

De nos jours, le parc est toujours une zone importante pour l'élevage des rennes par les Samis. C'est aussi une destination touristique, traversée par plusieurs grands sentiers de randonnée, tels que le Padjelantaleden et le Nordkalottleden. Parmi les attractions du sites, les grands lacs sont réputés pour leur beauté.

Parc national de Sarek

Le delta de Laitaure vu depuis Skierfe.
Le delta de Laitaure vu depuis Skierfe.

Le parc national de Sarek (en suédois : Sareks nationalpark) est un parc national du Nord de la Suède, dans la commune de Jokkmokk du comté de Norrbotten en Laponie. Il couvre 1 970 km2 dans les alpes scandinaves et est bordé par les parcs nationaux de Padjelanta et de Stora Sjöfallet.

Le parc est la zone la plus montagneuse de Suède, avec dix-neuf sommets de plus de 1 900 m dont le Sarektjåkkå, deuxième plus haut sommet du pays avec 2 089 m. Le parc est parcouru par la rivière Rapaätno et la vallée de Rapadalen qui forment l'« artère du parc ». Cette rivière, alimentée par une trentaine de glaciers, transporte des quantités de sédiments qui, en se déposant, ont créé plusieurs deltas tout au long du cours de la rivière. Un de ces deltas, le delta de Laitaure, a inspiré l'icône du parc.

Sarek, ainsi que le reste de la Laponie qui l'entoure, sont souvent qualifiés de « plus grande zone encore vierge » d'Europe. En fait, le secteur du parc est habité depuis environ 7 000 ans par les Samis, peuple nomade du Nord de l'Europe. Ils vivaient initialement de la cueillette et de la chasse, en particulier au renne, mais peu à peu ils ont développé une culture basée sur l'élevage de cet animal associé à des déplacements de transhumance. La principale zone de pâture des rennes en été est cependant le parc de Padjelanta, Sarek n'étant essentiellement qu'un lieu de passage. Les Suédois, eux, ne commencèrent à s'aventurer dans ces montagnes qu'à la fin du XIXe siècle, principalement à des fins scientifiques. Le plus éminent, Axel Hamberg, plaida alors pour la protection de cette zone et fut soutenu par le célèbre explorateur polaire Adolf Erik Nordenskiöld, ce qui aboutit en 1909 à la création du parc national de Sarek et simultanément à celle de huit autres parcs nationaux, les premiers parcs nationaux de Suède et même d'Europe. Le parc et la région furent classés patrimoine mondial en 1996 par l'UNESCO, en partie pour sa nature préservée et pour une culture toujours présente.

La faune et la flore du parc ont conservé l'essentiel de leur diversité originale. En particulier, le parc constitue un refuge pour les grands mammifères carnivores suédois, pour la plupart menacés dans le pays. L'avifaune du parc présente aussi une grande richesse, en particulier autour des zones humides.

Le parc national de Sarek est considéré comme l'une des plus belles zones naturelles de Suède. Cependant, du fait de sa piètre accessibilité, ainsi que du peu d'infrastructures touristiques, il n'est visité que par environ deux mille personnes par an.

Réserve naturelle de Vindelfjällen

Réserve naturelle de Vindelfjällen
Réserve naturelle de Vindelfjällen

La réserve naturelle de Vindelfjällen (en suédois : Vindelfjällens naturreservat) est une réserve naturelle située dans les communes de Sorsele et de Storuman, dans le comté de Västerbotten, en Laponie suédoise. Il s'agit de la plus vaste réserve naturelle du pays et l'une des plus vastes aires protégées d'Europe, avec 562 772 ha (environ 5 628 km2).

Une grande partie de la réserve est constituée par des massifs montagneux des Alpes scandinaves, dont les principaux sont Artfjället, Norra Storfjället, Ammarfjället et Björkfjället. La majeure partie des paysages des montagnes suédoises y sont représentés, allant du caractère alpin prononcé du massif de Norra Storfjället, incluant le point culminant de la réserve, le Norra Sytertoppen (1 768 m), aux plateaux et plaines de montagnes. Ces différences de relief témoignent de la diversité des roches au sein des montagnes. Entre ces montagnes se dessinent les vallées de plusieurs rivières du bassin versant de l'Umeälven, dont en particulier la Vindelälven, qui a donné son nom à la réserve. Vers l'est, le relief décroît et les montagnes laissent place aux plaines lapones.

Cette diversité de paysage implique aussi une diversité biologique. La réserve s'étend des forêts primaires de la taïga scandinave dans les plaines orientales à la toundra alpine, en passant par les forêts de bouleaux. De plus, elle abrite un grand nombre de zones humides, dont certaines accueillent une avifaune d'une grande richesse, telles qu'à Marsivagge et autour du lac Tärnasjön, ce dernier étant même reconnu comme site Ramsar. Les montagnes abritent aussi l'un des symboles de la réserve : le renard polaire, en danger critique d'extinction en Scandinavie.

La région est peuplée depuis la fin de la dernière glaciation, il y a environ 9 000 ans. Il s'agissait probablement des ancêtres des actuels Samis, peuple nomade du Nord de l'Europe. Ils vivaient initialement de la cueillette et de la chasse, en particulier au renne, mais peu à peu ils ont développé une culture fondée sur l'élevage de cet animal associé à des déplacements de transhumance. Ce mode de vie laissa assez peu de traces, mais quelques pièges, anciennes fondations, tombes et divers artefacts sont disséminés dans le paysage. Bien qu'en partie traduite en suédois, la toponymie de la région offre aussi certains renseignements sur la vie et la culture des Samis. Les Suédois commencèrent à coloniser les environs au XVIIIe siècle, encouragés par des mesures incitatives de l'état. La population dans les frontières de l'actuelle réserve est cependant restée minime. Au milieu du XXe siècle, l'industrie hydroélectrique est en pleine expansion dans le nord du pays et tente d'exploiter la Vindelälven, mais les protestations environnementales parvinrent à sauvegarder toute la rivière et son bassin versant, et en 1974, la réserve est créée, protégeant ainsi la nature encore intacte des montagnes du bassin versant de la Vindelälven. En 1988, la réserve est étendue pour protéger les forêts primaires du piémont. De nos jours, la transformation de la réserve naturelle en parc national afin d'améliorer la protection de la zone est en discussion...

Aavasaksa

Aavasaksa vue depuis le sud-ouest en juillet 2004.
Aavasaksa vue depuis le sud-ouest en juillet 2004.

Aavasaksa, en suédois Avasaksa, anciennement orthographié Avasaxa, est une colline de Finlande culminant à 242 mètres d'altitude dans la commune d'Ylitornio. Elle est située dans la région et province de Laponie, à quelques kilomètres au sud du cercle polaire arctique, et fait face à la frontière suédoise, délimitée par la rivière Torne, qui coule à l'ouest. Offrant depuis son sommet un large panorama de la nature lapone, elle constitue le point le plus méridional de Finlande permettant l'observation du soleil de minuit. Théâtre de l'expédition Maupertuis au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, la colline est ensuite utilisée comme repère dans l'arc géodésique de Struve au cours du XIXe siècle, ce qui lui vaut de faire partie du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2005 aux côtés de 33 autres sites de mesures. Site touristique renommé depuis le milieu du XIXe siècle, elle accueille désormais des milliers de visiteurs chaque année. En raison de son intérêt historique et de sa localisation originale, elle a été classée parmi les 27 paysages nationaux de Finlande.

Parc national de Stora Sjöfallet

Parc national de Stora Sjöfallet vu depuis Saltoluokta.
Parc national de Stora Sjöfallet vu depuis Saltoluokta.

Le parc national de Stora Sjöfallet (en suédois : Stora Sjöfallets nationalpark ; en same de Lule : Stuor Muorkke) est un parc national du Nord de la Suède, dans le comté de Norrbotten en Laponie suédoise. Il s'étend sur 1 278 km2 sur les communes de Gällivare et Jokkmokk, et est bordé des parcs nationaux de Sarek et Padjelanta avec lesquels il forme le site du patrimoine mondial de la région de Laponie.

Il protège une section de la vallée du fleuve Stora Luleälven dans les Alpes scandinaves, ainsi que les massifs qui l'encadrent, dont en particulier Áhkká (Akka), une des plus hautes montagnes du pays. La vaste différence d'altitude au sein du parc implique une importante variété de milieux naturels, allant des riches forêts primaires de conifères, en particulier dans la vallée de Viedás (Vietas), aux prairies et landes alpines à la flore localement riche, en passant par des vastes forêts subalpines de bouleau pubescent.

Les rives des lacs de la vallée principale sont peuplées depuis plus de 7 000 ans par les Samis, un peuple nomade d'Europe du Nord, et leurs ancêtres. L'influence suédoise s'accroît dans la région à partir du XVIe siècle, mais il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que les Suédois s'aventurent véritablement dans les montagnes. Avec la construction des voies ferrées au tournant du siècle, liées à l'industrie minière en expansion dans la région, le tourisme commence à se développer, avec en particulier comme destination la chute d'eau de Stora Sjöfallet, considérée comme l'une des plus belles chutes de Suède et l'un des premiers sites touristiques des montagnes lapones. Cette chute est aussi l'un des éléments qui a motivé la création du parc national en , auquel elle donne son nom, devenant ainsi l'un des premiers parcs nationaux d'Europe. Cependant, les importants développements de l'hydroélectricité sur le fleuve entrent en conflit avec les premiers balbutiements de la protection de la nature en Suède, et en , le barrage de Suorva est construit pour réguler le débit du fleuve, conduisant au déclassement de toute la partie centrale du parc. Les développements hydroélectriques dans le parc se conduisent jusque dans les années , inondant le riche réseau de lacs et zones humides de la vallée et asséchant presque complètement la célèbre cascade.

Si la nature du parc a grandement pâti des développements hydroélectriques, ceux-ci ont néanmoins augmenté l'accessibilité du parc, et aujourd'hui, Stora Sjöfallet est l'un des principaux points d'accès au réseau de sentiers de randonnée des montagnes du Nord suédois, en particulier le Kungsleden et le point de départ privilégié des randonnées vers Sarek et Padjelanta. Le parc comprend aussi le naturum Laponia, le principal centre d'accueil du site du patrimoine mondial.