Wikipédia:Sélection/Monuments historiques

Palais des papes d'Avignon

Le Palais des papes, à Avignon, est la plus grande des constructions gothiques du Moyen Âge. À la fois forteresse et palais, la résidence pontificale fut pendant le XIVe siècle le siège de la chrétienté d'Occident. Six conclaves se sont tenus dans le palais d'Avignon qui aboutirent à l'élection de Benoît XII, en 1335 ; de Clément VI, en 1342 ; d'Innocent VI, en 1352 ; d'Urbain V, en 1362 ; de Grégoire XI, en 1370, et de Benoît XIII, en 1394.

Le palais, qui est l'imbrication de deux bâtiments, le palais vieux de Benoît XII, véritable forteresse assise sur l'inexpugnable rocher des Doms, et le palais neuf de Clément VI, le plus fastueux des pontifes avignonnais, est non seulement le plus grand édifice gothique mais aussi celui où s'est exprimé dans toute sa plénitude le style du gothique international. Il est le fruit, pour sa construction et son ornementation, du travail conjoint des meilleurs architectes français, Pierre Peysson et Jean du Louvres, dit de Loubières, et des plus grands fresquistes de l'École de Sienne, Simone Martini et Matteo Giovanetti.

De plus la bibliothèque pontificale d'Avignon, la plus grande d'Europe à l'époque avec 2 000 volumes, cristallisa autour d'elle un groupe de clercs passionnés de belles-lettres dont allait être issu Pétrarque, le fondateur de l'humanisme. Tandis que la chapelle clémentine, dite Grande Chapelle, attira à elle compositeurs, chantres et musiciens. Ce fut là que Clément VI apprécia la Messe de Notre-Dame de Guillaume de Machault, que Philippe de Vitry, à son invite, put donner la pleine mesure de son Ars Nova et que vint étudier Johannes Ciconia.

Le palais fut aussi le lieu qui, par son ampleur, permit « une transformation générale du mode de vie et d'organisation de l'Église ». Il facilita la centralisation des services et l'adaptation de leur fonctionnement aux besoins pontificaux en permettant de créer une véritable administration. Les effectifs de la Curie, de 200, à la fin du XIIIe siècle, étaient passés à 300 au début du XIVe siècle, pour atteindre 500 personnes en 1316. À cela s'ajoutèrent plus d'un millier de fonctionnaires laïcs qui purent œuvrer à l'intérieur du palais...

Tour Eiffel

La tour Eiffel
La tour Eiffel

La tour Eiffel est une tour de fer puddlé construite par Gustave Eiffel et ses collaborateurs pour l’exposition universelle de 1889. Situé à l’extrémité du Champ-de-Mars, en bordure de la Seine, ce monument parisien, symbole de la France et de sa capitale est le neuvième site le plus visité du pays en 2006.

D’une hauteur de 300 mètres à l’origine, prolongée par la suite de nombreuses antennes culminant à 325 mètres, la tour Eiffel est restée le bâtiment le plus élevé du monde pendant plus de 40 ans. Utilisée dans le passé pour de nombreuses expériences scientifiques, elle sert aujourd’hui d’émetteur de programmes radiophoniques et télévisés.

Contestée par certains à l’origine, la tour Eiffel fut d’abord, à l’occasion de l’exposition universelle de 1889, la vitrine du savoir-faire technologique français. Plébiscitée par le public dès sa présentation à l’exposition, elle a accueilli plus de 236 millions de visiteurs depuis son inauguration. Sa taille exceptionnelle et sa silhouette immédiatement reconnaissable en ont fait un emblème de Paris.

Château de Fontainebleau

Château de Fontainebleau en 2011.
Château de Fontainebleau en 2011.

Le château royal de Fontainebleau est un château de styles principalement Renaissance et classique, jouxtant le centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris, en France. Les premières traces d'un château à Fontainebleau remontent au XIIe siècle. Les derniers travaux furent effectués au XIXe siècle.

Haut lieu de l'Histoire de France, le château de Fontainebleau a été l'une des demeures des souverains français depuis François Ier (qui en fit sa demeure favorite) jusqu'à Napoléon III. Plusieurs rois ont laissé leur empreinte dans la construction et l'histoire du château, qui est ainsi un témoin des différentes phases de l'Histoire de France depuis le Moyen Âge. Entouré d'un vaste parc et voisin de la forêt de Fontainebleau, le château se compose d'éléments de styles médiévaux, Renaissance, et classiques. Il témoigne de la rencontre entre l'art italien et la tradition française exprimée tant dans son architecture que dans ses décors intérieurs. Cette spécificité s'explique par la volonté de François Ier de créer à Fontainebleau une « nouvelle Rome » dans laquelle les artistes italiens viennent exprimer leur talent et influencer l'art français. C'est ainsi que naquit l'École de Fontainebleau, qui représenta la période la plus riche de l'art renaissant en France, et inspira la peinture française jusqu'au milieu du XVIIe siècle, voire au-delà. Napoléon Ier surnomma ainsi le château la « maison des siècles », évoquant ainsi les souvenirs historiques dont les lieux sont le témoignage.

Depuis 1981, le château fait partie avec son parc du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Remparts de Vannes

La tour du Connétable vue du nord.
La tour du Connétable vue du nord.

Les remparts de Vannes sont les fortifications érigées entre les IIIe et XVIIe siècles pour protéger la ville de Vannes dans le département du Morbihan en France. Fondée par les Romains à la fin du Ier siècle av. J.-C. sous le règne d’Auguste, la civitas Venetorum se voit contrainte de se protéger derrière un castrum à la fin du IIIe siècle, alors même qu’une crise majeure secoue l’empire romain. Cette première enceinte demeure la seule protection de la cité pendant plus d’un millénaire. C’est à l’époque du duc Jean IV, à la fin du XIVe siècle, que l’enceinte de la ville est réédifiée et étendue vers le sud pour protéger les nouveaux quartiers. Le duc veut faire de Vannes non seulement un lieu de résidence mais également une place forte sur laquelle il peut s’appuyer en cas de conflit. La superficie de la ville intra-muros est doublée et le duc adjoint à la nouvelle enceinte sa forteresse de l’Hermine.

Les guerres de la Ligue de la fin du XVIe siècle obligent la ville à se doter de plusieurs bastions polygonaux (Gréguennic, Haute-Folie, Brozilay, Notre-Dame). L’éperon de la Garenne est la dernier ouvrage défensif construit à Vannes vers 1630. À partir de 1670, le roi Louis XIV vend morceau par morceau les éléments des remparts afin de financer ses guerres. L’événement le plus significatif est, en 1697, le don à la ville de Vannes des ruines du château de l’Hermine, qui servent alors au réaménagement du port et à l’entretien des bâtiments municipaux…

Le Plantier de Costebelle

Édifice principal du Plantier de Costebelle.
Édifice principal du Plantier de Costebelle.

Le Plantier de Costebelle est une maison d’architecture néo-palladienne construite à partir de 1857 par la baronne Hortense Pauline Husson de Prailly. Située sur la commune de Hyères-les-Palmiers, dans le département du Var, sur le versant est du mont des Oiseaux et des collines de Costebelle, la propriété surplombe la rade d'Hyères, la presqu'île de Giens et les îles de Porquerolles et de Port-Cros. Lieu de villégiature dans la deuxième moitié du XIXe siècle pour d'éminents ecclésiastiques (le père dominicain Henri Lacordaire et l'évêque d'Orléans, Monseigneur Félix Dupanloup), la « Villa des Palmiers » (ainsi baptisée par madame de Prailly) accueille également l'écrivain légitimiste Armand de Pontmartin. Mais la plus illustre visite à ce jour reste le passage à la Villa des Palmiers de la Reine Victoria du Royaume-Uni, en 1892.

À partir de 1896, le romancier et académicien français Paul Bourget (1852 † 1935), auteur du Disciple, achète la propriété, qui prend alors son nom actuel, « Le Plantier de Costebelle », et y reçoit de nombreuses personnalités du monde littéraire, tels André Gide, Henry James, Edith Wharton, de la sphère politique (Lady Randolph Churchill, Charles Maurras, Maurice Barrès) ou même militaire (le maréchal Joseph Joffre), et ce, jusqu'à sa mort, en 1935...

Abbaye Notre-Dame du Val (Mériel)

Vue des bâtiments restants
L’abbaye Notre-Dame du Val est une ancienne abbaye cistercienne située sur le territoire des communes de Mériel et Villiers-Adam dans le Val-d’Oise, à trente kilomètres au nord de Paris. Elle est la plus ancienne fondation cistercienne d’Île-de-France, dès 1125, soit plus d’un siècle avant les abbayes voisines de Royaumont et de Maubuisson. Devenue carrière de pierres et ruinée en 1822 puis en 1845, il en subsiste aujourd’hui plusieurs bâtiments dont un des plus beaux dortoirs monastiques médiévaux de France et une galerie du cloître. L’abbaye du Val est classée monument historique depuis 1947 pour le bâtiment des moines, et depuis 1965 pour les autres corps de bâtiment. Le domaine d’une superficie de cent-vingt hectares à l’orée de la forêt de L’Isle-Adam constitue un site inscrit depuis 1950.

Abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle

Détail architectural de l'abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle, décembre 2004
Détail architectural de l'abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle, décembre 2004

L’abbaye Saint-Wandrille, anciennement abbaye de Fontenelle, est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes située sur l'ancienne commune de Saint-Wandrille-Rançon au sein de la commune nouvelle de Rives-en-Seine, dans le département de la Seine-Maritime, en région Normandie. Fondée en 649, l'abbaye a connu une longue histoire marquée par trois grandes périodes de saccages et de destructions : celles liées aux incursions des Vikings, puis celles engendrées par les guerres de Religion, et enfin celles consécutives à la Révolution française. C'est encore aujourd'hui une abbaye de moines bénédictins.

L'abbaye fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862 et par arrêtés des et .

L'Âme de la France

L'Âme de la France en bronze dans son cadre actuel à Hell-Bourg, sur fond de montagnes et entourée de fanjans.

L’Âme de la France est le nom donné par le sculpteur français Carlo Sarrabezolles à trois statues monumentales identiques qu’il a réalisées dans trois matériaux différents durant l’entre-deux-guerres, la première en plâtre en 1921, la deuxième en pierre en 1922 et la dernière en bronze en 1930. D’une hauteur de 3,20 mètres, elles représentent une guerrière aux seins nus levant les bras vers le ciel.

Réalisée à partir du premier des trois modèles, la sculpture la plus récente est actuellement installée sur un piédestal à l’entrée d’Hell-Bourg, dans les Hauts de l’île de La Réunion, département d’outre-mer de l’océan Indien. Elle a été offerte par le député Lucien Gasparin à la commune de Salazie en 1931 et a depuis lors traversé l’histoire réunionnaise d’une façon irrégulière.

Abbaye Saint-Victor de Marseille

Abbaye Saint-Victor de Marseille (vue générale).
Abbaye Saint-Victor de Marseille (vue générale).

L’abbaye Saint-Victor de Marseille a été fondée au Ve siècle par Jean Cassien, à proximité des tombes de martyrs de Marseille, parmi lesquels saint Victor de Marseille († en 303 ou 304), qui lui donna son nom. L'abbaye prit une importance considérable au tournant du premier millénaire par son rayonnement dans toute la Provence. L'un de ses abbés, Guillaume de Grimoard, fut élu pape en 1362 sous le nom d'Urbain V. À partir du XVe siècle, l’abbaye entama un déclin irrémédiable.

Depuis plus de 1 500 ans, Saint-Victor est un des hauts lieux du catholicisme dans le sud de la France. Bien que le monastère ait été démantelé lors de la Révolution française, l’église est encore utilisée.

En 1968, le maire de Marseille Gaston Defferre fait replacer dans les cryptes de l’abbaye la riche collection de sarcophages de la fin du IVe siècle à la première moitié du Ve siècle que contenait l’église. Ces sarcophages étaient précédemment exposés au musée du château Borély. Ce transfert fait de l’abbaye de Saint-Victor le musée d’art chrétien du Ier millénaire le plus important en Provence après celui d’Arles.

Oppidum de Bibracte

Bassin monumental de Bibracte.

Bibracte était la capitale du peuple celte des Éduens de la fin du IIe siècle av. J.-C. à la fin du Ier siècle av. J.-C. Centre névralgique du pouvoir de l’aristocratie éduenne, c’était aussi un important lieu d’artisanat et de commerces où se cotoyaient mineurs, forgerons et frappeurs de monnaies sur une superficie de près de 135 hectares.

Ce site remarquable, situé sur la commune de Saint-Léger-sous-Beuvray (Saône-et-Loire) dans le Morvan au sommet du mont Beuvray, est au confluent des bassins de la Saône, de l’Yonne, de la Seine et de la Loire. Le Beuvray est constitué de trois sommets : le Theurot de la Wivre avec sa pierre, le Theurot de la Roche et le Porrey qui est le point culminant. Le site héberge le musée de la civilisation celtique qui retrace la vie de cette cité de quelques 5 à 10 milliers d’âmes au sein d’un oppidum fortifié que les fouilles archéologiques du mont Beuvray révèlent peu à peu. La conservation et la gestion du site est gérée par la société anonyme d’économie mixte nationale (SAEMN) éponyme du lieu qui est devenue un établissement public en 2007.

Port-Royal-des-Champs

Le site de Port-Royal des Champs est un ensemble constitué des ruines de l’abbaye de Port-Royal, du musée des Granges et d’un domaine forestier et paysager. Situé au cœur de la vallée de Chevreuse, au sud-ouest de Paris, dans la commune de Magny-les-Hameaux (Yvelines), il est le témoin de l’histoire de l’abbaye de Port-Royal et du jansénisme.

Malgré un riche passé, il ne reste aujourd’hui presque rien de ce monastère fondé en 1204.

Cet endroit fut le théâtre d’une intense vie religieuse, intellectuelle et politique du XIIIe siècle à nos jours. D’abord simple abbaye cistercienne féminine au cœur du bassin parisien, Port-Royal devient au XVIIe siècle l’un des symboles de la contestation politique et religieuse, face à l’absolutisme royal naissant et aux réformes théologiques et ecclésiologiques de l’Église tridentine.

Qualifié d’« affreux désert » par la marquise de Sévigné à cause de son isolement, Port-Royal apparaît comme une thébaïde pour les admirateurs des Solitaires, c’est-à-dire un endroit privilégié où le chrétien est à même d’œuvrer pour son salut sans être tenté par le monde matériel. Attirant ou repoussant, il fascine le monde intellectuel et religieux du XVIIe siècle.

Détruits au début du XVIIIe siècle sur ordre de Louis XIV, l’abbaye et son domaine deviennent des lieux de mémoire et d’histoire, séduisant et inspirant visiteurs et intellectuels.

Port-Royal des Champs est aujourd’hui classé comme musée national.

Abbaye Notre-Dame du Bec

Abbaye Notre-Dame du Bec
Abbaye Notre-Dame du Bec

L’abbaye Notre-Dame du Bec est une abbaye catholique bénédictine faisant aujourd’hui partie de la congrégation de Sainte-Marie de Mont-Olivet et située au Bec-Hellouin, près de Brionne, dans le département de l’Eure. Elle a été fondée en 1034 par Herluin, chevalier du comte Gilbert de Brionne.

Avec l’arrivée de l’italien Lanfranc de Pavie, prieur et maître de l’école monastique, puis d’Anselme de Cantorbéry, le Bec devient l’un des principaux foyers de la vie intellectuelle du XIe siècle : le futur pape Alexandre II y étudie vers 1050 ainsi que nombre de futurs légats et évêques.

Depuis près de 1 000 ans, l’abbaye du Bec est liée par l’histoire à la cathédrale de Cantorbéry, à qui elle a donné trois archevêques…

Abbaye de Mozac

Façade de l’abbatiale.
Façade de l’abbatiale.

L’abbaye Saint-Pierre et Saint-Caprais de Mozac, ou plus communément appelée abbaye de Mozac, est l’une des plus anciennes et des plus importantes abbayes de Basse-Auvergne. Située à Mozac (près de Riom dans le Puy-de-Dôme), elle est fondée à la fin du VIIe siècle et régie dès l’origine par la règle de saint Benoît. Elle est rattachée à l’abbaye de Cluny en 1095 et porte le titre d’« abbaye royale » (sous la protection du roi de France). Les moines la quittent à la Révolution française et l’abbatiale devient l’église paroissiale unique du village de Mozac en 1790.

L’église abbatiale et les bâtiments conventuels autour de l’ancien cloître sont un haut-lieu de l’architecture romane et sont classés monuments historiques. L’abbaye est inscrite dans le « Grand itinéraire culturel européen » comme un des sites clunisiens emblématiques, label décerné par le Conseil de l’Europe à la Fédération des sites clunisiens dont fait partie la commune de Mozac…

Arsenal des galères

L'Arsenal des galères fut construit par Colbert dans la deuxième moitié du XVIIe siècle pour accueillir et armer les galères du roi Louis XIV, à Marseille, important port de guerre français sur la Méditerranée. Il fut établi sur un site occupé depuis le XIIIe siècle de façon discontinue par les galères des rois de Naples puis de France au temps des guerres d'Italie. Il ne fut en réalité pleinement opérationnel que moins de cent ans, les galères perdant au début du XVIIIe siècle leur rôle dans les marines de guerres au profit des vaisseaux.

L'Arsenal accueillit jusqu'en 1748 les condamnés aux travaux forcés, les galériens. Il était situé sur les rives Est et Sud du Vieux-Port et, bien qu'aujourd'hui il n'en reste pratiquement rien, son emplacement marque encore l'urbanisme de la ville.

Basilique-cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat de Mende

Basilique-cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat de Mende (vue générale).
Basilique-cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat de Mende (vue générale).

La basilique-cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat de Mende est le siège épiscopal du diocèse de Mende. Située dans le centre-ville de la préfecture de la Lozère, elle est classée monument historique depuis 1906. Il s’agit du seul édifice pleinement gothique de l’ensemble du département.

L’église, dont la construction fut décidée dans les années 1360 par le pape Urbain V, a succédé à trois autres sanctuaires, le premier d’époque mérovingienne, le deuxième préroman, l’avant-dernier roman. Richement décorée, elle fut victime des troubles des guerres de religion et dut être en grande partie reconstruite au début du XVIIe siècle ; elle sera achevée au XIXe siècle par l’adjonction d’un portail néo-gothique…

Cathédrale Notre-Dame du Havre

Vue générale de l’édifice.
Vue générale de l’édifice.

La cathédrale Notre-Dame du Havre ou cathédrale Notre-Dame-de-Grâce du Havre (anciennement : église Notre-Dame du Havre de Grâce, avant d’être élevée au rang de cathédrale en 1974) est un bâtiment gothique et de style renaissance construit aux XVIe et XVIIe siècles, avec une façade baroque achevée au cours du deuxième quart du XVIIIe siècle. C’est le plus ancien édifice du centre-ville du Havre (classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO) et l’un des seuls rescapés des destructions de la Seconde Guerre mondiale — après restauration et reconstruction partielle —, qui témoigne de l’histoire de la ville et des guerres qui l'ont touchée.

La dédicace de la cathédrale Notre-Dame du Havre a lieu le 7 décembre (si le 7 décembre tombe un dimanche, alors la fête est avancée au 6 décembre, comme le prévoit le missel), la veille de l’Immaculée conception, bien qu’en général, elle soit fêtée le lendemain, pendant la messe de l’Immaculée conception, en présence de l’évêque du Havre (le , les 35 ans du diocèse et le 35e anniversaire de la consécration de Notre-Dame du Havre en cathédrale ont été fêtés).

Gare de Limoges-Bénédictins

La gare de Limoges-Bénédictins (los Benedetins en occitan), réalisée entre 1924 et 1929 par Roger Gonthier, porte ce nom en raison de sa construction sur le site d’un ancien monastère bénédictin fermé à la Révolution.

Elle est l'incarnation de la prospérité de la cité des arts du feu d’avant la crise des années 1930, et est devenue un des plus célèbres exemples architecturaux des arts nouveau et déco. Unique par sa forme, sa position au-dessus des voies, son passé, notamment l'accueil qui lui fut réservé ainsi que l'incendie de 1998, le monument est vraisemblablement considéré comme l'un des édifices les plus connus de Limoges et du Limousin, à tel point qu'il est devenu un symbole de la capitale régionale au même titre que la porcelaine et le basket, et est souvent qualifié de plus belle gare d'Europe.

Phare d'Eckmühl

Phare d’Eckmühl, Penmarc'h, Finistère, France.
Phare d’Eckmühl, Penmarc'h, Finistère, France.

Le phare d'Eckmühl est un phare maritime situé sur la pointe de Saint-Pierre, à Penmarc'h, dans le Finistère en France. Il mesure plus de 60 mètres de haut. Il a été inauguré le et doit son nom au titre de noblesse de la donatrice qui l'a en grande partie financé. Il sécurise l'une des côtes les plus dangereuses de France en raison de ses nombreux rochers.

Ses murs sont entièrement bâtis en granite de Kersanton et la paroi interne de sa cage d'escaliers est recouverte de plaques d'opaline. C'est aujourd'hui l'un des monuments les plus visités du Finistère.

Site archéologique de Jublains

Fragment de fresque représentant un pigeon trouvé sur le site du sanctuaire (Musée archéologique départemental de Jublains)
Fragment de fresque représentant un pigeon trouvé sur le site du sanctuaire (Musée archéologique départemental de Jublains)

Le site archéologique de Jublains est un ensemble de vestiges, datés principalement de l'époque romaine, présents sur le territoire de l'actuelle commune française de Jublains, située dans le département de la Mayenne (région des Pays de la Loire).

Lieu d'un sanctuaire du peuple celte des Diablintes, une ville du nom de Noviodunum est créée par les Romains, devient la capitale de ce peuple au moment de l'organisation administrative augustéenne et s'urbanise dans la seconde moitié du Ier siècle. La cité est dotée d'une parure monumentale, avec un ensemble de monuments publics témoignant de la diffusion du mode de vie romain : théâtre, forum et thermes, outre le sanctuaire celte qui est reconstruit en dur. La cité témoigne aussi des difficultés rencontrées à partir du IIIe siècle, avec la construction d'un élément fortifié qui constitue encore l'élément le plus impressionnant du site. Durant l'Antiquité tardive, la cité perd son statut de capitale, lorsque l'entité diablinte est rattachée au territoire des Cénomans.

Essentiellement connu pour le camp romain, classé monument historique en 1840, le site recèle d'autres vestiges intéressants tels que le théâtre, les thermes et le temple romain. Même si un simple bourg a remplacé la cité romaine, les vestiges remarquablement conservés font de Jublains un site considéré comme exceptionnel dans l'Ouest de la France. Le département de la Mayenne a ainsi décidé de procéder à de nombreuses acquisitions foncières afin que les recherches puissent se poursuivre.

Église Saint-Pierre d'Aulnay

L’église Saint-Pierre (officiellement Saint-Pierre de la Tour) est la principale église paroissiale du village d'Aulnay, une petite ville du nord-est du département de la Charente-Maritime.

Édifiée sans doute au cours des années 1120 - 1140 à la demande des chanoines de Poitiers, elle s'élève sur un site occupé à l'époque gallo-romaine par un temple païen, puis par au moins un sanctuaire chrétien. Durant une partie du Moyen Âge, elle est une étape pour les pèlerins en partance vers Saint-Jacques-de-Compostelle, avant de sombrer dans une certaine léthargie au cours des siècles suivants. Redécouverte au cours du XIXe siècle, elle est parmi les premiers édifices français à obtenir un classement aux monuments historiques en 1840.

Étape remarquable sur la route des trésors de Saintonge, elle est avant tout l'un des quatre sites du département à être inscrits au patrimoine mondial par l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France...

Hôtel de Blossac

Façade de l'hôtel de Blossac, côté jardin.
Façade de l'hôtel de Blossac, côté jardin.

L’hôtel de Blossac est un hôtel particulier du XVIIIe siècle situé dans le centre historique de Rennes.

Composé de deux ailes principales accolées, ce bâtiment, assorti de communs, est construit en 1728 à la suite de l'incendie de Rennes de 1720, sur un dessin supposé de Jacques Gabriel. Il présente une architecture classique unique en Bretagne, notamment pour sa superficie, la taille de son bâti, l'assemblage architectural de plusieurs bâtiments et son escalier d'honneur.

Propriété de la famille de La Bourdonnaye, comtes de Blossac, pendant près de deux siècles, il est loué par la ville comme résidence du commandant en chef de la province de Bretagne, avec un faste rappelant la cour de France. À la Révolution française, il est divisé en appartements et devient un immeuble, où naît Paul Féval.

Classé au titre des monuments historiques en 1947, il fait l'objet d'une restauration extérieure complète étalée sur une trentaine d'années alors que les appartements laissent place à des bureaux. Il appartient intégralement à l'État depuis 1982 et abrite, dans des locaux réaménagés et restaurés, la Direction régionale des Affaires culturelles de Bretagne et, dans les communs, le Service territorial de l'architecture et du patrimoine d'Ille-et-Vilaine.

Château de Comper

Le château actuel, un manoir de style Renaissance abritant le Centre de l'imaginaire arthurien.
Le château actuel, un manoir de style Renaissance abritant le Centre de l'imaginaire arthurien.

Le château de Comper est situé au nord de la forêt de Paimpont, à trois kilomètres à l'est du bourg de Concoret en France. À l'origine château fort médiéval profitant d'une position stratégique enviable grâce à la protection offerte par le vaste étang et la forêt qui l'entourent, il a connu diverses destructions et reconstructions au fil de son histoire, passant aux mains des barons de Gaël-Montfort, à celles des Laval, des Rieux, des Coligny et des La Trémoïlle. Démantelé en 1598 sur ordre d'Henri IV, il est incendié durant la Révolution française.

Il reste peu de traces de ses parties féodales, le manoir de style Renaissance ayant été reconstruit comme lieu d'habitation au XIXe siècle. Il est le seul des cinq châteaux historiquement liés à la forêt de Paimpont (et donc à la légende arthurienne) subsistant à ce jour, et se retrouve au centre de plusieurs légendes qui en font le lieu de naissance et de résidence de la fée Viviane.

Il abrite les expositions du Centre de l'imaginaire arthurien depuis 1990. Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis juin 1996.

Domaine de la Garenne Lemot

Vue de l'allée d'accès à la villa Lemot.
Vue de l'allée d'accès à la villa Lemot.

Le domaine de la Garenne Lemot est un parc situé sur les communes de Gétigné et Clisson en Loire-Atlantique et de Cugand en Vendée. Il a été créé par le sculpteur François-Frédéric Lemot au début du XIXe siècle. L'ensemble se veut un hommage aux paysages et à l'architecture de l'Italie. Le domaine se compose d'une villa néo-palladienne surplombant la vallée de la Sèvre nantaise ainsi que des bois et des jardins où sont érigés des fabriques et des statues rappelant le style Antique ainsi que les maisons du jardinier et du portier de style italianisant.

Le conseil général de la Loire-Atlantique achète le domaine à la famille Lemot en 1968. Il est inscrit au titre des monuments historiques l'année suivante, et classé par étapes depuis 1988. Aujourd'hui, c'est un lieu de promenade et un centre culturel où sont régulièrement organisés des expositions d'art contemporain et des spectacles.

Pont George-V

Le pont d'Orléans, dénommé pont Royal, puis pont National et, au cours de la Première Guerre mondiale, pont George-V en l'honneur du roi d'Angleterre George V, est un pont voûté en maçonnerie franchissant la Loire à Orléans, dans le département du Loiret, en France. Il est situé à 1,2 km en aval du pont René-Thinat et 700 mètres en amont du pont Maréchal-Joffre, dans l'axe de la rue Royale, sur la rive droite, et de l'avenue Dauphine, sur la rive gauche.

Le XVIIIe siècle a été, en France, un âge d'or pour la construction des ponts, tant par le nombre de ceux qui furent édifiés que par les progrès réalisés dans l'exécution et la structure de ce type d'ouvrages. Le pont George-V figure parmi ces ouvrages remarquables.

Il a été construit de 1751 à 1760 selon les plans de Jean Hupeau. C'est Daniel Trudaine, conseiller d'État, intendant des finances chargé du détail des Ponts-et-Chaussées de 1743 à sa mort en 1769, qui le fit exécuter. Les travaux furent dirigés par Hupeau, assisté de Robert Soyer et de deux stagiaires, Jean Cadet de Limay et François Lecreux.

Abbatiale de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu

Façace de l'abbaye.
Façace de l'abbaye.

L'abbaye de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu est l'abbatiale de l'ancienne abbaye fondée au IXe siècle par des moines bénédictins et située à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu en France.

L'abbatiale, édifice de style carolingien, a accueilli un temps le corps de saint Philibert dont la commune tirera son nom. Suite à l'attaque du site par les Normands, les moines s'enfuient avec le corps du saint et se réfugient à Tournus. La communauté se reforme alors pour fonder un prieuré. Utilisée au XIXe siècle comme marché couvert, l'abbatiale ne sert alors plus à la célébration du culte. Des fouilles mettent à jour le sarcophage du saint et l'édifice est classé au titre des Monuments historiques en 1896. L'abbatiale est réaffectée au culte depuis 1936. C'est aujourd'hui l'un des monuments importants du pays de Retz ouvert aux visiteurs.

Château médiéval de Pouancé

Le château médiéval surplombant l'étang de Pouancé
Le château médiéval surplombant l’étang de Pouancé

Le château médiéval de Pouancé est situé dans la commune de Pouancé, dans le département de Maine-et-Loire (France), à la frontière occidentale de l’ancienne province de l’Anjou, face à la Bretagne. Avec l’enceinte urbaine de la ville, dont une partie est encore visible aujourd’hui, il couvre une superficie de trois hectares. On le surnomme parfois « second château de l’Anjou » en terme d’importance, juste après le château d’Angers. Il fait partie des Marches de Bretagne et est le pendant angevin du château de Châteaubriant.

Sur un site fortifié au moins dès le XIe siècle, le château fort actuel est construit du XIIe au XVe siècles. Assiégé à plusieurs reprises pendant la guerre de Cent Ans, il devient une forteresse de premier plan à la fin du XVe siècle, lors du conflit entre le royaume de France et le duché de Bretagne. Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le . Il a subi 40 ans de fouilles ponctuelles et de rénovations. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens, le site n'ayant pas fait l'objet de recherches approfondies.

Château de Clisson

Vue générale de nuit.
Vue générale de nuit.

Le château de Clisson se situe dans la ville de Clisson, sur un promontoire granitique dominant la rive gauche de la Sèvre nantaise.

Édifié par la puissante famille de Clisson du XIIIe au XVe siècle, ce château fort devient un point stratégique et défensif sur les Marches de Bretagne protégeant la frontière du duché de Bretagne. Le château n'est alors qu'une enceinte polygonale agrémentée de tours défensives. Après la chute des seigneurs de Clisson, le château devient la propriété des ducs de Bretagne puis de leurs descendants. Le duc François II de Bretagne transforme le château en véritable forteresse avec l'adjonction d'une seconde enceinte munie de nombreuses tours défensives couvrant la partie ouest, plus exposée.

Déserté par ses châtelains au milieu du XVIIIe siècle, le château est incendié par les troupes républicaines pendant la guerre de Vendée. Longtemps en ruines, il est en cours de restauration. Le château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1924 ; les fortifications et terrains d'assiette ont été inscrits en 2004.

Grange de Vaulerent

La grange, son pigeonnier et une partie du corps de logis.
La grange, son pigeonnier et une partie du corps de logis.

La grange de Vaulerent est une ancienne grange cistercienne située à Villeron, dans la plaine de France à l'est du Val-d'Oise.

Il s'agit d'une exploitation agricole ayant appartenu à l'abbaye de Chaalis à partir du XIIe siècle. La grange assure encore aujourd'hui, presque 800 ans plus tard, cette fonction agricole. Exploitée directement par l'abbaye cistercienne royale et ses moines convers jusqu'en 1315, elle est ensuite mise en fermage. Elle reste propriété de l'abbaye royale jusqu'en 1791, date à laquelle elle est vendue comme bien national.

Les bâtiments actuels comprennent notamment un bâtiment de stockage, la grange proprement dite, dont la construction remonte au XIIIe siècle et qui, longue de 72 mètres, constitue l'un des bâtiments agricoles cisterciens parmi les plus imposants en France. Cette grange est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1889, le colombier des XVIe et XVIIe siècles, le puits et les caves des XIIe et XIIIe siècles étant inscrits au titre des monuments historiques depuis le .

Duchesse Anne (trois-mâts carré)

Le Duchesse Anne, façon nuit américaine, devant le Musée portuaire de Dunkerque face à l'Hôtel de ville.
Le Duchesse Anne, façon nuit américaine, devant le Musée portuaire de Dunkerque face à l'Hôtel de ville.

Le (ou la) Duchesse Anne, ex-Grossherzogin Elisabeth est le plus grand voilier, et le dernier trois-mâts carré français. Construit en 1901 par le chantier Johann C. Tecklenborg de Bremerhaven-Geestemünde (Brême) selon les plans de Georg W. Claussen, il est considéré comme un chef-d'œuvre d'architecture navale, en raison notamment de la forme profilée de sa coque en acier et de l'équilibre général du navire, qui ménagent un espace habitable d'une grande capacité, tout en innovant en matière de sécurité.

Ancien navire-école de la marine marchande allemande, passé sous pavillon français et remis à la Marine nationale française comme dédommagement de guerre, basé à Lorient et Brest sans jamais appareiller, il échappe de peu à la démolition, grâce à l'opiniâtreté de quelques passionnés dans les années 1970. Après une très longue restauration visant à lui faire retrouver son état d'origine, et conserver son authenticité de navire-école, il est, aujourd'hui, un bateau musée qui peut être visité dans le port de Dunkerque. Utilisé dans le cadre d'actions de communication événementielle, mais étant définitivement à quai, sa notoriété n'égale pas celle du Belem qui bénéficie, pour sa part, des effets médiatiques des rassemblements de gréements traditionnels.

La Duchesse Anne, qui a trois sister-ships et de nombreux « cousins », fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques depuis le 5 novembre 1982.

Château d'Angers

Vue de la façade sud, la porte des Champs et des fossés-jardins du château.
Vue de la façade sud, la porte des Champs et des fossés-jardins du château.

Le château d'Angers, aussi appelé château des ducs d'Anjou, est situé dans la ville d'Angers, dans le département de Maine-et-Loire, en France.

La forteresse est édifiée sur un promontoire de schiste ardoisier qui domine la Maine. Le site est occupé dès l'Antiquité du fait de sa position défensive stratégique. Par la suite, les comtes d'Anjou y installent leurs demeures, jusqu'à la fin de l'empire Plantagenêt, qui voit le royaume de France conquérir le comté d'Anjou. Louis IX fait construire le château actuel au XIIIe siècle, tandis que les ducs d'Anjou le transforment en résidence seigneuriale au XVe siècle. Yolande d'Aragon y donne naissance à René d'Anjou. Au XVIIe siècle, suite aux troubles des guerres de religion, le roi ordonne la destruction du château, mais seule la partie supérieure des tours est détruite. Il est, par la suite, transformé en prison, puis en garnison et dépôt de munition pendant la Seconde Guerre mondiale. Au début du XXIe siècle, il héberge la tenture de l'Apocalypse, et est un des sites touristiques les plus visités de Maine-et-Loire. Son ouverture au tourisme est gérée par le Centre des monuments nationaux.

Lunettes de Trois-Châtels et de Tousey

La lunette de Tousey (à gauche) et celle de Trois-Châtels (à droite) en 2011.
La lunette de Tousey (à gauche) et celle de Trois-Châtels (à droite) en 2011.

Les lunettes de Trois-Châtels (officiellement lunette de Rostaing) et de Tousey (officiellement lunette d'Arçon), parfois désignées sous le terme de fort, sont des ouvrages fortifiés situés dans la ville de Besançon, en Franche-Comté. Il s'agit de deux lunettes militaires construites à la fin du XVIIIe siècle afin d'appuyer le front de la citadelle de Vauban, et de la protéger contre les attaques de revers sur le front arrière. La position qu'elles occupent fut historiquement stratégique, notamment lors de l'affrontement franco-espagnol de 1674, puis lorsque Vauban s'y intéressa pour améliorer la défense de la citadelle. Mais ce n'est qu'au début des années 1790 que les deux ouvrages voient le jour, avant d'être reconstruits durant la Restauration, car jugés bien trop vétustes. Ils furent utilisés lors de la Seconde Guerre mondiale, notamment par les Alliés venus libérer la ville, avant de sombrer peu à peu dans l'abandon, à l'instar de nombreux édifices de ce type. Néanmoins, Trois-Châtels et Tousey sont sauvées par un propriétaire privé, qui les rachète, et en restaure une bonne partie.

Château de la Juive

Le château de la Juive, à Besançon.
Le château de la Juive, à Besançon.

Le château de Clementigney, plus connu sous le nom de château de la Juive est l'une des plus remarquables demeures particulières de Besançon (Franche-Comté). Il est situé sur la commune limitrophe de Chalezeule, à deux pas du quartier historique de Bregille et sur le bout du mont de Brégille. Le bâtiment de base a été construit à une date inconnue, mais les premières traces à son sujet remontent à la fin du XVIIIe siècle, avant que la puissante famille juive Lippman n'en devienne propriétaire. C'est d'ailleurs une de leur descendante, Léonie Allegri, qui demande à l'architecte franc-comtois Alphonse Delacroix de la transformer en un véritable château. Entre 1850 et 1870, il donne naissance au bâtiment tel qu'on le connaît aujourd'hui, avec son style gothique et son échauguette caractéristique. Le dynamisme de la propriétaire donne à la demeure son surnom toujours actuel, le « château de la Juive ». Par la suite, l'édifice change de main et devient un hôtel-restaurant réputé pour sa gastronomie de qualité et ses décors remarquables, gagnant une réputation nationale et attirant plusieurs célébrités. Cependant, cette vocation se termine au début des années 2000, lorsque le dernier chef cuisinier meurt, le château acquérant depuis lors une fonction purement résidentielle.

Synagogue de Besançon

Vue générale de l’édifice.
Vue générale de l’édifice.

La synagogue de Besançon (hébreu : בית הכנסת הגדול בזאנסון, Beit ha knesset hagadol bezanson, yiddish : שול פון בעזאנסאן), plus rarement dénommée temple israélite de Besançon, est le principal lieu de culte juif de la ville de Besançon (Bourgogne-Franche-Comté), situé au 27 quai de Strasbourg, dans le quartier de Battant. Elle succède à une ancienne synagogue devenue trop vétuste et surtout trop étroite pour accueillir l'ensemble de la communauté, qui était en pleine croissance dans les années 1860. La construction dure de 1869 à 1871, dirigée par l'architecte franc-comtois Pierre Marnotte qui fait naître un chef-d’œuvre de style mauresque. Elle est le principal site de réunion des Juifs de la ville. Malgré de lourdes menaces durant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation allemande, le bâtiment n'a connu aucun changement significatif quant à son affectation et son architecture.

Le plan, les décors et le mobilier font de cet édifice l'un des plus originaux de la ville. Outre son style atypique, on note la présence remarquable de minarets, de vitraux, d'une sculpture des tables de la Loi, d'un orgue, ainsi que d'une arche sainte (ou heikhal), particuliers dans leur raffinement ou leur réalisation. La synagogue est toujours active, et ouverte au public notamment lors des journées européennes du patrimoine. Le service religieux maintient les traditions du rite séfarade, bien qu'hommes et femmes ne soient plus séparés. Les offices traditionnels n'attirent cependant pas plus de trente fidèles, et les grandes fêtes comme la Pâque et le Nouvel an moins d'une centaine, alors que la synagogue peut accueillir deux cent seize fidèles. L'édifice constitue le siège du consistoire de Besançon. Les personnalités juives de la ville ont toutes été liées à la synagogue, non seulement les rabbins tels Paul Haguenauer, mort en déportation, ou René Gutman, mais aussi les Veil-Picard et les autres grandes familles juives de la ville. Avec le cimetière israélite, la synagogue témoigne de l'importance de la communauté juive bisontine.

Caixa de Rotllan

Vue générale de l'édifice.
Vue générale de l'édifice.

La Caixa de Rotllan (prononcé « cache » de Roland) est un dolmen daté de la seconde moitié du IIIe millénaire av. J.-C., situé sur le territoire de la commune d'Arles-sur-Tech, dans le département français des Pyrénées-Orientales.

Son nom signifie « tombeau de Roland » en catalan. En effet, une légende affirme que le chevalier Roland a vécu dans la région du Vallespir et que son corps, après sa mort à la bataille de Roncevaux, y a été ramené par son cheval et inhumé à cet endroit. Si les dolmens sont bien d'anciennes sépultures, ils ont cependant été érigés bien avant les aventures réelles ou supposées du chevalier légendaire.

Le dolmen est constitué de trois pierres verticales formant un H surmontées d'une dalle, l'ensemble délimitant une chambre de forme rectangulaire. De dimensions moyennes, en plan simple (c'est-à-dire sans couloir), orienté vers le sud-est, il possède des caractéristiques fréquentes dans les dolmens de ce département. Bâtiment remarqué depuis au moins le Moyen Âge, il est classé à l'inventaire des monuments historiques mais n'a jamais fait l'objet de fouilles archéologiques.

Jardin archéologique de l'hôpital de Lisieux

Vue des éléments du præfurnium des thermes privés de la villa.
Vue des éléments du præfurnium des thermes privés de la villa.

Le jardin archéologique de l'hôpital est un jardin public situé à proximité de l'hôpital Robert-Bisson, à Lisieux, dans le département du Calvados (en Basse-Normandie). Les vestiges gallo-romains exposés ont été dégagés lors des fouilles archéologiques effectuées de 1978 à 1985, et comprennent un édifice thermal et un édifice privé ; les archéologues ont pu retracer l'histoire de ce quartier du Ier siècle au IIIe siècle.

Lors des fouilles, fut découvert un décor peint riche et d'une grande qualité, « excellent témoignage sur la peinture romaine en Gaule au IIe siècle ». Les représentations figurées similaires à celles découvertes sur le site sont très exceptionnelles, moins de six ensembles de cette qualité étant connus pour la Gaule.

Hôpital Saint-Jacques de Nantes

Entrée principale de l'hôpital Saint-Jacques avec la chapelle au centre.
Entrée principale de l'hôpital Saint-Jacques avec la chapelle au centre.

L'hôpital Saint-Jacques est le deuxième plus ancien des sept établissements hospitaliers gérés par le Centre hospitalier universitaire de la ville de Nantes (France), sur le territoire de laquelle il est implanté. Il se situe le long de la rive gauche de la Loire (bras de Pirmil), dans le quartier Saint-Jacques, au sud de la ville.

Édifié au début du XIXe siècle sur l'emplacement d'un ancien prieuré devenu dépôt de mendicité, il est destiné à remplacer l'hospice municipal alors en activité, baptisé Sanitat, devenu vétuste. À l'origine, le rôle de Saint-Jacques est d'offrir un hospice pour les aliénés, les vieillards indigents et les orphelins. Conçu selon les connaissances les plus avancées du début du XIXe siècle, il est l'objet d'aménagements réguliers pour répondre à l'évolution des techniques médicales et sanitaires, et à l'augmentation de la population accueillie. La destruction de l'Hôtel-Dieu, en 1943, fait de Saint-Jacques le grand hôpital généraliste de l'agglomération nantaise jusqu'en 1967. Il retrouve par la suite sa vocation d'origine, et est consacré à la gériatrie et à la psychiatrie.

Abbaye de Chaalis

Ruines de l’église abbatiale et chapelle.
Ruines de l’église abbatiale et chapelle.

L’abbaye royale de Chaalis est une ancienne abbaye cistercienne située à Fontaine-Chaalis, au centre de la forêt d'Ermenonville, face à la Mer de sable, dans le département de l’Oise, en région des Hauts-de-France, à environ quarante kilomètres au nord-est de Paris.

Elle est fondée en 1136 par le roi de France Louis VI et confiée aux moines de l'abbaye de Pontigny. Une abbatiale de grande dimension est construite au début du XIIIe siècle et bénéficie de dons considérables et de faveurs. L'abbaye devient un centre économique et intellectuel important, accueillant à plusieurs reprises les rois de France et comptant plusieurs intellectuels parmi ses membres. Elle possède par ailleurs un très grand nombre de dépendances sous la forme de granges monastiques qui contribuent à lui assurer des revenus colossaux. Après une période de déclin à la fin du Moyen Âge, l'abbaye connaît une période de renaissance artistique avec ses premiers abbés commendataires venus d'Italie. Hippolyte d'Este fait ainsi venir des artistes tels que Sebastiano Serlio ou Le Primatice. Au XVIIIe siècle, de nouveaux bâtiments conventuels sont construits par l'architecte Jean Aubert, sans jamais être achevés. À la suite de sa vente comme bien national pendant la Révolution et de la destruction de l'abbatiale, le domaine est transformé au XIXe siècle en résidence de chasse. Nélie Jacquemart, grande collectionneuse et dernière propriétaire du domaine, le lègue à l'Institut de France avec les œuvres d'art qui y sont conservées.

Le domaine, classé au titre des monuments historiques le , contient actuellement les ruines de l'ancienne abbatiale et du cloître, l'ancienne chapelle abbatiale et ses fresques de la Renaissance, une roseraie et un parc, ainsi que le musée Jacquemart-André et ses collections de peintures, sculptures et arts décoratifs installées dans le château.

Prieuré de la Primaudière

Vue du Prieuré de la Primaudière, chapelle et bâtiments conventuels.
Vue du Prieuré de la Primaudière, chapelle et bâtiments conventuels.

Le prieuré de la Primaudière est un ancien prieuré datant des XIIIe et XVIIIe siècles, bâti sur les communes d'Armaillé en Maine-et-Loire et de Juigné-des-Moutiers en Loire-Atlantique, dans la région Pays de la Loire, en France.

Il est fondé par les moines de l'ordre de Grandmont en 1207 avec l'aide et le soutien des seigneurs locaux. Les derniers moines le quittent en 1762. Le bâtiment principal est la chapelle de la Primaudière, construite au XIIIe siècle. Lieu de pèlerinage au Moyen Âge, l'organisation du prieuré est typique de l'architecture grandmontaine, notamment par l'organisation des ouvertures dans la chapelle, et ses deux portes, une pour les fidèles et la seconde pour les moines la desservant.

Hôtel Gabriel

L'hôtel Gabriel.
L'hôtel Gabriel.

L'hôtel Gabriel est un ensemble de bâtiments du XVIIIe siècle situé dans l'enclos du port à Lorient, en France. Ils sont l'œuvre de Jacques Gabriel, dans le cadre d'une commande passée par la compagnie perpétuelle des Indes pour la construction d'un siège des ventes de ses marchandises.

Les deux pavillons sont construits selon un plan symétrique et dans un style classique. Ils sont situés de part et d'autre d'une cour d'honneur, bordés au sud par un jardin à la française de deux hectares, et au nord par une place d'armes. Ils sont détruits lors de la Seconde Guerre mondiale mais reconstruits à l'identique entre 1956 et 1959.

Récupérés par la Marine royale en 1770 après la dissolution de la compagnie perpétuelle des Indes, ils sont utilisés par son état-major pendant près de deux siècles. En 2000, la municipalité de Lorient les rachète et y installe son service des archives.

Cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille

Vue de la cathédrale.
Vue de la cathédrale.

La cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille est la cathédrale de Lille, dans le département du Nord, en région Hauts-de-France. De style néo-gothique, elle est située dans le quartier du Vieux-Lille, à l'emplacement de l'ancienne motte castrale.

Élevée en l'honneur de la Vierge Marie sous le vocable de Notre-Dame-de-la-Treille, du nom d'une statue miraculeuse qui fait l'objet d'une dévotion particulière à Lille depuis le XIIIe siècle, la cathédrale n'est à l'origine qu'une chapelle votive. Le projet de son édification, porté par une commission qui réunit des représentants du clergé et de la haute bourgeoisie industrielle créée en 1853 par Charles Kolb-Bernard, véritable chef laïc du catholicisme lillois, répond à un double objectif. D'abord, reconstruire une grande église au cœur de la ville, après la destruction pendant la Révolution de la collégiale Saint-Pierre qui abritait la statue de Notre-Dame de la Treille depuis plus de six cents ans. Ensuite, promouvoir la création d'un siège épiscopal à Lille, qui appartient alors à l'archidiocèse de Cambrai, création jugée indispensable pour asseoir le statut de capitale religieuse de la ville et disposer des ressources nécessaires à la moralisation d'une population ouvrière qui ne cesse de croître sous les effets de la révolution industrielle. C'est pourquoi l'édifice est conçu d'emblée par ses commanditaires comme une future cathédrale.

Sa construction, qui s'est étalée sur près de cent cinquante ans, a débuté en 1854 par la pose d'une première pierre et le lancement d'un concours international pour la conception d'un édifice inspiré du « gothique de la première moitié du XIIIe siècle ». Parmi les 41 projets déposés, les deux premiers prix sont attribués à des projets anglais. Mais l'idée de confier la construction d'une église en l'honneur de la Vierge à des architectes étrangers de confession anglicane soulève de telles objections que la réalisation du projet échoit finalement à l'architecte lillois Charles Leroy. Engagée en 1856, la construction de l'église rencontre ensuite de nombreuses difficultés, en particulier pour réunir les financements nécessaires à la poursuite des travaux. Ils sont réalisés par tranche, sous la direction de plusieurs générations d'architectes, de 1856 à 1975, pour s'achever en 1999 par la pose d'une façade très moderne, une partie du programme initial, qui comportait notamment un massif ouest constitué de deux grandes tours encadrant une rosace, ayant été abandonnée.

Phare de la Vieille

Le phare par temps calme ; la tour Temperley (aujourd'hui disparue) était située sur la droite.
Le phare par temps calme ; la tour Temperley (aujourd'hui disparue) était située sur la droite.

Le phare de la Vieille est un phare maritime du Finistère (France) construit de 1882 à 1887 sur le rocher de Gorlebella (« la roche la plus éloignée » en breton).

Il éclaire et sécurise fortement le passage dangereux du raz de Sein, de concert avec la tourelle de la Plate (cardinale ouest). Il est situé dans le raz de Sein à moins d'un mille marin à l'ouest de la pointe du Raz sur la commune de Plogoff et appartient à l'État français.

L'« Enfer » de la Vieille doit sa célébrité à sa situation isolée en mer dans une zone agitée. De plus, il se démarque par son histoire et son passé riches : entre les études de faisabilité et le premier allumage, près de dix ans ont été nécessaires pour sa construction. Lors de son automatisation en 1995, les gardiens en place refusèrent la relève en signe de protestation.

Il a été inscrit monument historique par arrêté du 31 décembre 2015.

Prieuré du Louroux

Vue d'ensemble du prieuré du Louroux.
Vue d'ensemble du prieuré du Louroux.

Le prieuré du Louroux, également connu sous le nom de château du Louroux, est situé sur la commune du Louroux dans le département d'Indre-et-Loire en région Centre-Val de Loire. Il est fondé au cours du XIe siècle par l'abbaye de Marmoutier. Ce monastère bénédictin fait alors partie des neuf prieurés possédés par l'abbatiat tourangeau et implantés dans le diocèse de Tours.

Les bâtiments, construits entre le XIIe et le XXe siècle, sont entourés d'un enclos et d'une enceinte fortifiée d'époque féodale disposant d'un pont-levis et d'un pont dormant. D'époques romane, gothique, Renaissance et enfin classique, l'ensemble comprend plusieurs bâtiments, notamment le logis du prieur, deux granges, une fuye, ainsi qu'une église placée sous le vocable de Saint Sulpice. Le prieuré comportait également un bâtiment de style roman, probablement une « Grande Salle », construit au Moyen Âge et dont il ne subsiste plus que des vestiges.

Vers le milieu du XVIe siècle, avec le début du régime commendataire au sein de l'abbaye de Marmoutier, le prieuré est transformé en établissement agricole, puis passe sous l'administration de l'archevêché de Tours au milieu du XVIIIe siècle. Loué à des exploitants agricoles, l'ancien prieuré et son domaine sont ensuite vendus comme biens nationaux en 1791.

L'église bénéficie d'une inscription en 1973. La fuye, mais également les façades et les toitures des bâtiments agricoles d'époque féodale font l'objet, quant à eux, d'une inscription sur l'inventaire général en 1975.

Le prieuré du Louroux, qui a fait l'objet de multiples campagnes de travaux initiés par des abbés de Marmoutier, a été restauré dans les années 2000.

Oppidum des Châteliers

Le grand fanum (mur nord du péribole).
Le grand fanum (mur nord du péribole).

L'oppidum des Châteliers (ou des Châtelliers) est un site archéologique français de la commune d'Amboise, dans le département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire. Dominant la ville moderne d'Amboise, il est implanté de manière stratégique sur un éperon calcaire dominant de près de 50 m le confluent de la Loire et de l'un de ses affluents, l'Amasse.

Après des premiers indices de présence humaine au Paléolithique, le plateau des Châteliers est occupé de manière presque continue du Néolithique au IVe siècle. D'une superficie maximale de plus de 50 ha, cet oppidum est peut-être, sous le nom d'Ambacia, la principale ville et la « capitale » du peuple gaulois des Turones à la fin de l'âge du fer. Il est en tout cas, et de loin, le plus vaste des oppida recensés en Indre-et-Loire et parmi les vingt plus grands de France. Il comprend alors un centre religieux et communautaire, des ateliers artisanaux et des secteurs d'habitat, l'ensemble étant organisé selon un plan d'urbanisation que les archéologues commencent à appréhender. La Butte de César, probable tumulus funéraire de l'âge du bronze ou du premier âge du fer mais encore très mal connu, occupe précisément le centre de ce site, limité à l'est par un rempart de terre massif long de près de 800 m. À partir de l'époque d'Auguste, il semble délaissé mais pas totalement déserté, peut-être au profit de Caesarodunum (Tours), la nouvelle capitale de la civitas. À la fin du Ier siècle il reprend de l'importance avec une fonction différente puisqu'il devient un pôle privilégié de productions artisanales, avant d'être abandonné progressivement entre le début du IIIe siècle et la fin de l'Empire.

Des campagnes de sondages, de diagnostics et de fouilles archéologiques s'y succèdent depuis plusieurs décennies, d'abord dans l'urgence d'une urbanisation rapide puis de manière plus planifiée dans le cadre réglementé de l'archéologie préventive. Elles permettent de progresser dans la compréhension de la longue histoire du site qui est inscrit au titre des monuments historiques en 1985.

Pilier d'Yzeures-sur-Creuse

Léda, le cygne, Castor et Pollux (niveau 3).
Léda, le cygne, Castor et Pollux (niveau 3).

Le pilier d'Yzeures-sur-Creuse est une colonne monumentale antique en calcaire coquillier jurassique dont certains vestiges sont retrouvés dans et à proximité des fondations de l'ancienne église de la commune française d'Yzeures-sur-Creuse en Indre-et-Loire en 1895.

La reconstruction de l'église paroissiale Notre-Dame, à partir de 1895, est l'occasion de la découverte, dans les tranchées de fondations, de nombreux blocs de pierre antiques et de quelques sarcophages mérovingiens. Parmi la petite centaine de blocs mis au jour lors des travaux (1895) et des fouilles qui s'ensuivent (1896), vingt-et-un sont identifiés comme appartenant sans aucun doute à un pilier monumental. Ils s'organisent en trois niveaux de décors sculptés en bas-relief représentant des divinités romaines (Jupiter, Mars...) et des héros de la mythologie grecque (Hercule, Persée...), vraisemblablement surmontés d'une statue disparue. Les éléments retrouvés permettent de suggérer qu'il s'agit d'un monument haut de neuf mètres, probablement édifié au début du IIIe siècle à la gloire de l'empereur au travers de représentations allégoriques. Le pilier fait certainement partie d'un ensemble de monuments et édifices cultuels qui comprend aussi au moins un temple, peut-être dédié à Minerve comme en témoigne une dédicace lapidaire, et un autel, le tout appartenant sans doute à une agglomération secondaire non encore identifiée. La fonction religieuse du site perdure au Haut Moyen Âge avec la construction d'une église mérovingienne qui utilise en remploi, dans ses fondations, des éléments des monuments antiques.

Les blocs préservés d'Yzeures-sur-Creuse, listés comme objets protégés en 1896 puis intégrés à la base Palissy en 1992, sont exposés depuis 1972 au Musée Minerve, construit dans la même commune, à proximité immédiate du lieu de leur exhumation. Ceux qui sont attribués au pilier sont étudiés en détail en 1972 puis, dans le cadre plus global de recherches sur l'ensemble des vestiges lapidaires d'Yzeures-sur-Creuse, en 2014.