L'Anneau du Nibelung (Wagner)

La Walkyrie

Inspiré de la mythologie germanique et nordique, L'Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen), appelé encore le Ring ou la Tétralogie, est un cycle de quatre drames lyriques de Richard Wagner, inspiré de la mythologie germanique et nordique, et particulièrement du Nibelungenlied ou Chanson des Nibelungen, un poème épique allemand du Moyen Âge.

Passionné par le théâtre grec antique, Richard Wagner emprunte la structure en quatre parties des spectacles antiques. Il en tire aussi ce qu'il appelle le Gesamtkunstwerk, l'« art total » où tout est lié : théâtre, musique, poésie et peinture. Il ira jusqu'à construire un théâtre consacré à son œuvre, le Palais des festivals de Bayreuth.

Fruit de près de trente ans de gestation au cours desquels l'œuvre s'est transformée progressivement en une gigantesque allégorie sur la société, la politique, l'économie et le pouvoir, le Ring est qualifié par son auteur de « festival scénique en un prologue et trois journées ». Selon les interprétations, il peut en effet durer de treize à seize heures. Le poème compte plus de huit mille lignes et met en scène plus de trente personnages. La musique est construite autour de plus de quatre-vingts leitmotive - ou « thèmes conducteurs » - musicaux différents, sans compter les dérivés.

Les quatre opéras composant le cycle sont L'Or du Rhin (1869), La Walkyrie (1870), Siegfried et Le Crépuscule des dieux (1876).

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Les Contes d'Hoffmann

Les Contes d'Hoffmann

Les Contes d'Hoffmann est un opéra fantastique en cinq actes de Jacques Offenbach, livret de Jules Barbier, créé à l'Opéra-Comique le 10 février 1881. Inspiré de la pièce-homonyme de Jules Barbier et Michel Carré créée en 1851, il met en scène la vie amoureuse du poète E.T.A. Hoffmann, dont trois contes inspirent lointainement les trois actes : la poupée mécanique Olympia incarne la passion juvénile qui se porte sur le premier objet venu (Der Sandmann) ; l'amour adulte pour Antonia, profond et qui aurait pu être durable, est brisé par l'égoïsme de la jeune femme à la poursuite d'un mirage de gloire (Rat Krespel) ; Giulietta, la courtisane vénitienne, symbolise enfin l'amour vénal dans lequel l'homme meurtri se jette pour fuir son désespoir (Das verlorene Spiegelbild). La figure ironique du Diable traverse l'opéra sous différents avatars, révélant à chaque fois à Hoffmann la vraie nature de ses maîtresses et le jetant en définitive dans les bras de la seule qui lui sera toujours fidèle : son œuvre, symbolisée par la Muse qui, tel un ange gardien, veille sur le poète tout au long de l'opéra sous les traits de l'étudiant Nicklausse.

Offenbach mourut pendant les répétitions de cette œuvre ambitieuse et complexe qu'il murissait depuis plusieurs années et qu'il n'a cessé, jusqu'au dernier moment, de remanier. Ernest Guiraud se chargea de terminer l'orchestration, comme il l'avait fait de Carmen à la mort de Georges Bizet, mais l'opéra, jugé trop long par Léon Carvalho le directeur de l'Opéra-Comique, fut amputé dès sa création de plus d'un tiers.

Plusieurs tentatives de reconstruction furent entreprises, les premières utilisant du matériel étranger à l'œuvre, différant beaucoup de la vision d'Offenbach. Les importantes découvertes musicologiques effectuées depuis les années 1980, et la publication d'éditions critiques, ont cependant permis peu à peu de redonner à l'opéra sa forme initiale. Maintes fois enregistré, c'est l'un des opéras français les plus représentés dans le monde.

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Jules Massenet

Jules Massenet est un compositeur français né à La Terrasse, près de Saint-Étienne, le 12 mai 1842 et mort à Paris le 13 août 1912.

Benjamin d'une famille de douze enfants, Jules Massenet entre au conservatoire de Paris à onze ans, obtient un premier prix de piano en 1859 puis remporte le Grand Prix de Rome en 1863 grâce à sa cantate David Rizzio. Il rencontre à cette occasion Franz Liszt qui lui demande de le seconder dans ses tâches d'enseignement. Trois ans plus tard, il regagne Paris et y connaît ses premiers succès avec les opéras : La Grand'tante, Don César de Bazan, Marie-Magdeleine et Le Roi de Lahore. En 1878, il est nommé professeur au Conservatoire et compte Gustave Charpentier, Ernest Chausson, Georges Enesco, Henry Février, Charles Koechlin, Albéric Magnard, Gabriel Pierné et Florent Schmitt parmi ses élèves.

En 1884 est créé un de ses opéras les plus populaires, Manon, d'après le roman Manon Lescaut de l'Abbé Prévost. Parmi ses autres œuvres célèbres, Don Quichotte, Hérodiade, Le Cid, Le Jongleur de Notre-Dame et plus encore, Werther, d'après Les Souffrances du jeune Werther de Goethe. Thaïs ne connut le succès qu'une décennie après sa création en raison de son sujet sulfureux, malgré sa superbe Méditation religieuse pour violon solo au deuxième acte, connue sous le nom de Méditation de Thaïs.

L'influence de Massenet se ressentira chez de nombreux compositeurs tels Ruggero Leoncavallo, Pietro Mascagni, Giacomo Puccini ou Claude Debussy dans son Pelléas et Mélisande.

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Giuseppe Verdi

Giuseppe Verdi

Giuseppe Fortunino Francesco Verdi est un compositeur romantique italien né le 10 octobre 1813 aux Roncole, mort le 27 janvier 1901 à Milan. Son œuvre, composée essentiellement d’opéras, très populaire de son vivant, connaît aujourd'hui encore un très grand succès.

Il est l'un des compositeurs d'opéra italien les plus influents du XIXe siècle, bien au-delà de Bellini, Donizetti et Rossini. Ses œuvres sont fréquemment jouées dans les maisons d'opéra du monde entier et, dépassant les frontières du genre, certains de ses thèmes sont depuis longtemps inscrits dans la culture populaire, comme « La donna è mobile » de Rigoletto ou le Brindisi de La traviata. Bien que ses compositions soient parfois critiquées pour utiliser un diatonisme sacrifiant au goût populaire plutôt qu'un idiome musical purement chromatique et pour leur tendance au mélodrame, les chefs-d'œuvres de Verdi dominent encore le répertoire un siècle et demi après leur création.

Visionnaire et engagé politiquement, il demeure, aux côtés de Garibaldi et Cavour, une figure emblématique du processus de réunification de la péninsule italienne, le Risorgimento.

Plusieurs de ses opéras, notamment ceux postérieurs à 1851 (Rigoletto, Il trovatore, La traviata, Aida, Otello) sont parmi les plus représentés du répertoire. Aucun compositeur d’opéras italiens n’a atteint la popularité de Verdi, à l’exception peut-être de Giacomo Puccini.

Trois des principaux conservatoires de musique italiens portent son nom : celui de Milan, celui de Turin et celui de Côme.


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Maria Callas

Maria Callas est une cantatrice (soprano) américaine d'origine grecque, née à New York le 2 décembre 1923 et morte à Paris le 16 septembre 1977.

Icône même de la diva, tant par la réussite exceptionnelle de sa vie professionnelle que par sa vie privée mouvementée, « la Callas » marquera profondément l'art lyrique du XXe siècle en bouleversant l'approche dramatique du jeu d'acteur.

Ánna María Kekilía Sofía Kalogeropoúlou naît à New York le 2 décembre 1923 de George et Evangelia Kalogeropoúlou, un couple grec émigré aux États-Unis qui a déjà une fille, Lakhinta dite Jackie. En 1929, ses parents simplifient leur nom en Callas. En 1937, le couple se sépare et Evangelia retourne à Athènes avec ses deux filles.

Bien que trop jeune (elle n'a que 13 ans à cette époque mais sa mère ment sur son âge), Maria entre au Conservatoire d'Athènes où elle étudie le piano et le chant avec Maria Trivela puis Elvira de Hidalgo, qui deviendra sa confidente. Elle débute à 17 ans dans l'opérette Boccaccio de Franz von Suppé puis interprète pour la première fois en 1942 sur la scène de l'Opéra national un rôle qui deviendra l'un des plus marquants de sa carrière, Tosca.

Sa carrière prend un tournant décisif en 1947 lorsque le ténor Giovanni Zenattelo l'engage pour chanter La Gioconda de Ponchielli aux arènes de Vérone. Le chef d'orchestre italien Tullio Serafin dirige l'ouvrage et, peu à peu, décèle les extraordinaires possibilités de la jeune diva, comme il l'avait fait auparavant avec Rosa Ponselle. C'est lui qui fera de Maria « la Callas ».

Maria Callas demeure sans nul doute la cantatrice la plus célèbre de la seconde moitié du XXe siècle, à la fois par le timbre très particulier de sa voix, son registre étendu, son extrême virtuosité alliée à son phrasé à nul autre pareil et son immense talent de tragédienne, lui permettant d'incarner littéralement les personnages qu'elle interprète.

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Opéra Garnier

Façade de l'opéra Garnier.
Façade de l'opéra Garnier.

L’Opéra Garnier ou Palais Garnier (48° 52′ 19″ N, 2° 19′ 55″ E), est un des éléments structurants du IXe arrondissement de Paris et du paysage de la capitale française. Situé à l'extrémité de l'avenue de l'Opéra, l'édifice s'impose comme un monument particulièrement représentatif de l'architecture éclectique de la seconde moitié du XIXe siècle, et s'inscrit dans la continuité des transformations de Paris instaurées par Napoléon III et menées par le baron Haussmann.

Inaugurée le 5 janvier 1875 par le président de la République Mac-Mahon et destinée à accueillir l'Académie royale de musique, dont la salle de la rue Le Peletier avait été détruite en 1873 par un incendie, le bâtiment a longtemps été désigné sous le terme « Opéra de Paris ». Depuis l'ouverture de l'Opéra Bastille en 1989, on la désigne par le seul nom de son auteur : Charles Garnier. Les deux sites sont aujourd'hui regroupés au sein de l'établissement public, industriel et commercial « Opéra national de Paris ».

L'architecture et les décorations intérieures et extérieures ont fait l'objet d'un classement de la Commission supérieure des monuments historiques le 19 octobre 1923. Parmi les réalisations remarquables, on compte le grand vestibule, le grand escalier de marbre blanc à double révolution, le grand foyer et ses salons de la Lune et du Soleil, le foyer de la Danse, les rotondes des Abonnés et du Glacier et bien entendu la salle « à l'italienne » de 2000 places.

Le nouveau plafond commandé par André Malraux au peintre Marc Chagall en 1964 et objet d'une forte controverse à son inauguration, évoque en quatre parties aux vives couleurs les grands jalons et ouvrages représentatifs de l'histoire des arts de l'opéra et de la danse ainsi que quelques des compositeurs particulièrement marquants des arts lyriques et chorégraphiques du répertoire.

Festival de Bayreuth

Le Festspielhaus

Le Festival de Bayreuth (Bayreuther Festspiele) est un festival d'opéra fondé en 1876 par Richard Wagner et consacré à l'exécution de ses dix principaux opéras. Il se tient chaque été au Palais des festivals de Bayreuth, un théâtre conçu par Wagner pour pouvoir réaliser sa conception particulière de l'ouvrage lyrique comme « œuvre d'art totale » (« Gesamtkunstwerk »).

Wagner cherchait également à assurer son indépendance financière et artistique. Une brouille avec son protecteur et mécène, le roi Louis II de Bavière, provoqua sa disgrâce et son départ de Munich, où il avait d'abord songé à installer son festival. Il envisagea de le fixer à Nuremberg, ville qu'il avait honorée dans son opéra Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg. Cependant, sur le conseil du chef d'orchestre Hans Richter, il s'intéressa à la ville de Bayreuth, en Franconie, qui réunissait trois grands avantages :

  • Un théâtre réputé, l'Opéra des Margraves (Markgräfliches Opernhaus), construit entre 1745 et 1748, dont la taille et la bonne acoustique étaient supposées pouvoir convenir à ses projets.
  • Une localisation hors des régions dans lesquels il avait cédé ses droits sur les représentations de ses œuvres en 1864 en raison de difficultés financières.
  • L'absence de réelle vie culturelle susceptible de faire concurrence à la maîtrise artistique qu'il recherchait, ce qui l'assurait que son festival serait le principal événement culturel de la ville.

Il s'agit de l'un des festivals de musique classique les plus prestigieux du monde. Il attire chaque année sur la « Colline sacrée » des mélomanes dont certains ont dû attendre des années pour obtenir une place, la demande étant plus de huit fois supérieure à l'offre malgré un répertoire ne comprenant qu'une dizaine d'opéras.

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Festival d'Aix-en-Provence

Fontaine de la Rotonde

Le Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence est l’un des plus grands festivals d’opéra et de musique classique mondiaux. Il a lieu chaque été à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Les représentations sont données en majorité en plein air dans la cour de l’Archevêché.

Créé en juillet 1948 par Gabriel Dussurget qui souhaite encourager l’activité musicale dans la région de Marseille, le nouveau festival est placé sous les auspices de Mozart. C’est en effet Così fan tutte qui est donné lors du premier festival, dans des décors de Georges Wakhevitch et sous la direction de Hans Rosbaud. Une dizaine de concerts et récitals sont également donnés, à l’Archevêché, à la cathédrale Saint-Sauveur et ailleurs dans la ville. En 1949, Don Giovanni rencontre un grand succès, dans un dispositif scénique et des décors de l’affichiste Cassandre. La programmation est fixée à trois opéras, dont deux de Mozart, par festival, le troisième étant tiré des répertoires baroques ou contemporains.

Bernard Lefort devient directeur en 1974. Il ouvre le festival au bel canto avec des opéras de Verdi et Donizetti, entre autres. Lui succède en 1982 Louis Erlo, ancien directeur de l’Opéra de Lyon, qui programme des opéras baroques (Purcell, Gluck, Lully, Rameau).

En 1998, Stéphane Lissner prend la tête du festival et revient aux sources en programmant un Don Giovanni mis en scène par Peter Brook et dirigé par Claudio Abbado. Il crée parallèlement Le Balcon de Péter Eötvös. De 2006 à 2009, le festival s’associe avec le Festival de Pâques de Salzbourg pour la production du Ring de Richard Wagner. Au 1er janvier 2007, Bernard Foccroulle, ancien directeur du Théâtre royal de la Monnaie prend la direction du festival.

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Ernst Theodor Amadeus Hoffmann

Autoportrait d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann
Autoportrait d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann

Ernst Theodor Wilhelm Hoffmann, né le à Königsberg, en province de Prusse-Orientale, et mort le à Berlin (à l'âge de 46 ans), est un écrivain romantique et un compositeur, également dessinateur et juriste prussien.

Juriste de formation, Hoffmann sert dans l'administration prussienne de 1796 à 1806, puis de 1814 à sa mort. Également dessinateur et peintre, son indépendance d'esprit et son goût de la satire lui valent à plusieurs reprises de sérieux ennuis auprès de ses supérieurs hiérarchiques, qu'il n'hésite pas à caricaturer. C'est surtout en raison de son activité littéraire que Hoffmann est célèbre. Connu sous le nom d'« E. T. A. Hoffmann », il est l'auteur de nombreux contes (Märchen en allemand) comme : L'Homme au sable, Les Mines de Falun ou Casse-noisette et le roi des souris et de plusieurs romans, dont son œuvre principale Le Chat Murr. Il devient alors, dès les années 1820, l'une des illustres figures du romantisme allemand et il inspire de nombreux artistes, en Europe comme dans le reste du monde. Par exemple, Jacques Offenbach écrit l'opéra fantastique en cinq actes Les Contes d'Hoffmann en s'inspirant de l'univers du romantique allemand...