Wikipédia:Sélection/Paléontologie

Acrocanthosaurus

Acrocanthosaurus atokensis (squelette reconstitué)
Acrocanthosaurus atokensis (squelette reconstitué)

Acrocanthosaurus, également francisé acrocanthosaure (littéralement « lézard à hautes épines »), est un genre fossile de grands dinosaures théropodes carnivores de la famille également fossile des Carcharodontosauridae, ayant vécu durant les étages Aptien et Albien du Crétacé inférieur dans ce qui est maintenant l'Amérique du Nord. Comme pour la plupart des dinosaures, le taxon n'est représenté que par une seule espèce connue, Acrocanthosaurus atokensis. Ses restes fossiles ont été découverts dans les États de l'Oklahoma, du Texas et du Wyoming aux États-Unis, mais des dents, un tibia et une vertèbre qui lui ont été attribuées ont été trouvées jusqu'au Maryland, suggérant une répartition à l'échelle du continent.

C'était un prédateur bipède. Il est surtout connu pour les longs processus épineux de ses vertèbres qui servaient très probablement à fixer une longue chaîne de muscles sur le cou, le dos et les hanches de l'animal. C'est l'un des plus grands dinosaures théropodes connus, mesurant entre 11 et 11,5 m de long et pesant approximativement 4,4 à 6,6 tonnes. On a trouvé de grandes empreintes de théropodes au Texas qui ont pu être faites par un Acrocanthosaurus, mais il n'existe pas de lien direct entre ces derniers et les restes du squelette.

Des découvertes récentes élucident beaucoup de détails sur son anatomie, permettant de faire des études précises, notamment sur la structure de son cerveau et le fonctionnement de ses membres antérieurs. C'était le plus grand théropode prédateur de son écosystème et probablement un superprédateur qui s'en prenait aux sauropodes, aux ornithopodes et aux ankylosauriens.

Alioramus

Squelette reconstruit d'A. remotus, espèce type basée d'après les rares restes postcrâniens connus d'A. altai.
Squelette reconstruit d'A. remotus, l'espèce type du genre, basée d'après les rares restes postcrâniens connus d'A. altai.

Alioramus (littéralement « d'une autre branche ») est un genre fossile de dinosaures théropodes appartenant à la famille des Tyrannosauridae, ayant vécu durant la fin du Crétacé supérieur (Maastrichtien) dans ce qui est actuellement l'Asie. L'espèce type, Alioramus remotus, est connue à partir d'un crâne partiel et de trois os des pattes arrière récupérés dans la formation de Nemegt en Mongolie, qui a été déposée dans une plaine inondable humide il y a environ 70 millions d'années. Ces restes ont été nommés et décrits ultérieurement par le paléontologue soviétique Sergueï Kourzanov en 1976. Une deuxième espèce, Alioramus altai, connue à partir d'un squelette beaucoup plus complet provenant également de la formation de Nemegt, a été nommée et décrite par Stephen Louis Brusatte et ses collègues en 2009. Ses relations avec d'autres genres de tyrannosauridés n'étaient pas clairement établies au début, certaines preuves soutenant l'hypothèse selon laquelle Alioramus serait étroitement lié au genre contemporain Tarbosaurus. Cependant, la découverte de Qianzhousaurus indique qu'il appartient à une branche distincte des tyrannosauridés, à savoir la tribu des Alioramini.

Comme la grande majorité des théropodes connus, Alioramus était un animal bipède et ses dents acérées indiquent qu'il était carnivore. Les spécimens connus sont plus petits que d'autres tyrannosauridés tels Tarbosaurus ou le célèbre Tyrannosaurus, mais leur taille adulte est difficile à estimer puisque les deux espèces d’Alioramus ne sont connues que par des restes juvéniles ou subadultes. Le genre Alioramus se distingue des autres tyrannosauridés par une rangée de cinq crêtes osseuses situées le long du haut du museau, un plus grand nombre de dents et un crâne plus abaissé.

Allosaurus

Reconstitution grandeur nature d'Allosaurus, à Bałtów (Pologne).
Reconstitution grandeur nature, à Bałtów (Pologne).

Allosaurus, également francisé allosaure, est un genre fossile de grands dinosaures théropodes ayant vécu durant les étages Kimméridgien et Tithonien du Jurassique supérieur, il y a entre 155 et 145 millions d’années, dans ce qui sont actuellement l'Amérique du Nord et l'Europe. Le nom générique du taxon signifie littéralement « lézard différent », faisant allusion à ses vertèbres concaves uniques observées au moment de sa découverte. Les premiers restes fossiles pouvant être définitivement attribués à ce genre sont décrits en 1877 par le paléontologue américain Othniel Charles Marsh. Figurant parmi les premiers dinosaures théropodes bien connus, ce dernier attire l'attention en dehors des cercles paléontologiques.

Allosaurus figure parmi les plus grands prédateurs bipède de son temps. Son crâne est léger, robuste et équipé de dizaines de dents acérées et dentelées. L'animal mesure en moyenne 8,5 m de long chez A. fragilis, les plus gros spécimens étant estimés à 9,7 m de long. Par rapport à ses pattes larges et puissantes, ses mains à trois doigts sont petites et son corps est équilibré par une longue queue musclée. C'est le genre type de la famille des Allosauridae, des dinosaures théropodes appartenant au groupe des carnosauriens.

Le genre a une taxonomie très complexe et comprend au moins trois espèces valides, dont la plus connue est A. fragilis. La majeure partie des restes d’Allosaurus proviennent de la formation de Morrison en Amérique du Nord, avec du matériel également connu de la formation de Lourinhã au Portugal. Pendant plus de la moitié du , l'animal était connu sous le nom d’Antrodemus, mais une étude des restes abondants de la carrière de dinosaures de Cleveland-Lloyd remet le nom d’Allosaurus au premier plan.

Étant le grand prédateur le plus abondant de la formation de Morrison, Allosaurus se trouvait au sommet de la chaîne alimentaire et se nourrissait probablement de grands dinosaures herbivores contemporains, avec la possibilité de chasser d'autres prédateurs. Les proies potentielles incluent les ornithopodes, les stégosauridés et les sauropodes. Certains paléontologues interprètent Allosaurus comme ayant eu un comportement social coopératif et chassant en meute, tandis que d'autres pensent que les individus peuvent avoir été agressifs les uns envers les autres et que les congrégations de ce genre sont le résultat d'individus solitaires se nourrissant des mêmes carcasses.

Alopias palatasi

Deux côtés d'une dent d'Alopias palatasi découverte dans la ville de Beaufort, en Caroline du Sud (États-Unis).
Deux côtés d'une dent d'Alopias palatasi découverte dans la ville de Beaufort, en Caroline du Sud (États-Unis).

Alopias palatasi est une espèce fossile de grands requins lamniformes du genre Alopias (Requins-renards), ayant vécu durant le Miocène inférieur et moyen, il y a entre 20 et 13 millions d'années. Le taxon n'est connu qu'à partir de rares dents isolées, dont certaines mesurent plus de 4 cm, trouvées principalement dans des gisements de la côte est des États-Unis et à Malte. Les dents d’A. palatasi sont étonnamment similaires à celles d’Alopias grandis, et la première espèce a d'abord été considérée comme une variété de la seconde. A. palatasi aurait peut-être atteint une taille comparable à celle du Grand requin blanc actuel et aurait eu un profil similaire à celui-ci.

Aphanapteryx bonasia

Un Râle de Maurice dans un dessin de 1869 publié dans la revue Ibis, 150 ans après la disparition de l'espèce.
Un Râle de Maurice dans un dessin de 1869 publié dans la revue Ibis, 150 ans après la disparition de l'espèce.

Aphanapteryx bonasia, parfois appelé poule rouge ou râle de Maurice, est une espèce éteinte d'oiseaux de la famille des Rallidae. Connu à partir d'os et de descriptions, c'était un râle incapable de voler, un peu plus grand qu'une poule, qui avait un plumage rougeâtre, des pattes noires et un long bec incurvé. Les ailes étaient petites, et les pattes minces pour un oiseau de cette taille. Il devait se nourrir d'invertébrés, des escargots présentant des traces d'attaque ayant été retrouvés près de son bec. Il a été décrit comme étant attiré par les objets rouges, ce qui aurait été exploité par l'homme pour le chasser.

Cet oiseau était endémique des Mascareignes, plus précisément de l'île Maurice, à l'est de Madagascar dans l'océan Indien. Le Râle de Rodrigues (Erythromachus leguati), espèce elle aussi éteinte mais qui vivait sur l'île de Rodrigues, serait son plus proche parent, et les deux oiseaux sont parfois placés dans le même genre, Aphanapteryx. Ses relations de parenté avec les autres râles ne sont pas claires.

Aphanapteryx bonasia n'est connu que de descriptions et d'illustrations du XVIIe siècle jusqu'à ce que des restes subfossiles soient décrits en 1869. François Leguat signale en 1693 que l'oiseau est devenu rare. C'est la dernière mention d'oiseaux en vie et l'on pense que l'espèce s'est éteinte vers 1700 à cause de l'homme qui chassait l'animal pour sa chair et qui a introduit le cochon, prédateur des œufs et des jeunes. L'espèce n'est parfois pas différenciée du dodo dans la littérature de l'époque, et il se pourrait que les derniers signalements de dodos, à la fin du XVIIe siècle, correspondent à des Râles de Maurice.

Ara autocthones

Dessin d'un squelette de perroquet par Richard Lydekker car les restes sont des fragments incomplets.
Dessin d'un squelette d'une espèce indéterminée de perroquet par Richard Lydekker. Les restes subfossiles connus d'Ara autocthones sont des fragments plus ou moins incomplets des os représentés en rouge.

Ara autocthones est une espèce fossile d'oiseaux de la famille des Psittacidae. Les restes de cet oiseau ont été retrouvés sur les îles caribéennes de Sainte-Croix et de Porto Rico. L'espèce est décrite par Alexander Wetmore en 1937 à partir d'un tibiotarse subfossile déterré par L. J. Korn en 1934 dans le sambaqui d'un des sites archéologiques amérindiens de Sainte-Croix. Un deuxième spécimen est décrit par Storrs L. Olson et Edgar J. Máiz López à partir d'os de membres et d'épaule trouvés sur un site de fouilles portoricain similaire, tandis qu'un éventuel troisième spécimen a été signalé à Montserrat. L'espèce est l'une des deux espèces d'aras de taille moyenne de la Caraïbe, l'autre étant l'Ara tricolore (Ara tricolor), plus petit et vivant à Cuba. Ses os sont distincts de ceux des amazones et de ceux des perroquets de taille moyenne, mais géographiquement plus éloignés, que sont l'Ara de Lear (Anodorhynchus leari) et l'Ara canindé (Ara glaucogularis). L'aire de répartition originelle est inconnue car les perroquets ont régulièrement été échangés entre les îles par les populations autochtones. Comme pour d'autres espèces de perroquets des Caraïbes, l'extinction d'Ara autocthones semble liée à l'arrivée d'humains dans la région ; elle est survenue après 300 apr. J.-C.

Archaeopteryx

Modèle d'Archeopteryx lithographica au Musée d'histoire naturelle de l'Université d'Oxford.
Modèle d'Archeopteryx lithographica au Musée d'histoire naturelle de l'Université d'Oxford.

Archaeopteryx (« aile antique », en français archæoptéryx ou archéoptéryx) est un genre fossile de dinosaures à plumes disparus. Ces dinosaures aviens, d’une longueur inférieure à 60 cm, ont vécu à la fin du Jurassique, il y a 156 à 150 Ma dans un environnement alors insulaire, qui se situe actuellement en Allemagne.

L'archéoptéryx a été le tout premier fossile découvert avec des plumes bien conservées, longtemps considéré comme le plus ancien oiseau fossile. Sa position phylogénétique reste controversée, même 150 ans après sa découverte. Une publication de 2011 place, par exemple, l'archéopteryx et les autres Archaeopterygidae plus proches des deinonychosaures que des oiseaux. Cependant, à la suite de la découverte en 2013 d'un nouveau fossile à plumes (nouveau genre, nouvelle espèce), une équipe de paléontologues propose de rétablir l'archéoptéryx dans son statut antérieur (voir le chapitre Des propositions controversées). En 2018, l'étude d'un fossile d'archéoptéryx à l'European Synchrotron Radiation Facility révèle que bien qu'il ne pratiquait pas le vol battu des oiseaux modernes, il pouvait faire un vol actif en se propulsant avec ses ailes.

Les découvertes des différents spécimens d'archéoptéryx ont largement contribué à la construction de la théorie la plus courante de l'histoire évolutive des oiseaux, à savoir que les oiseaux descendent des dinosaures de l'ordre des théropodes.

Babakotia

Reconstitution de Babakotia radofilai.
Reconstitution de Babakotia radofilai.

Babakotia est un genre fossile de lémuriens. On ne lui connait qu'une seule espèce fossile, Babakotia radofilai, qui, comme les autres lémuriens, vivait à Madagascar jusqu'à il y a 1 000 ou 2 000 ans.

Ce genre appartenait, au même titre que les genres Palaeopropithecus, Archaeoindris et Mesopropithecus, à la famille des Palaeopropithecidae, des lémuriens géants appelés « lémuriens paresseux ». Le nom Babakotia vient du terme malgache employé pour désigner l'indri, babakoto, une espèce proche des « lémuriens paresseux ». Du fait de sa morphologie intermédiaire entre les petites espèces, particulièrement lentes, et les grandes espèces de « lémuriens paresseux », elle a aidé à faire le lien entre ces deux groupes et les Archaeolemuridae, appelés « lémuriens singes » qui leur étaient apparentés et ont eux aussi disparu.

Babakotia radofilai et tous les autres « lémuriens paresseux » ont des traits communs avec les paresseux actuels, ce qui constitue un exemple de convergence évolutive. Il avait de longs avant-bras, des doigts incurvés et des articulations très mobiles au niveau des hanches et des chevilles. Son crâne était plus robuste que celui des Indridés, mais pas autant que celui des plus grands « lémuriens paresseux ». Sa denture était similaire à celle des autres Indridés et Palaeopropithecidae. Il vivait dans la partie nord de Madagascar et partageait son aire de répartition avec d'autres espèces de Palaeopropithecidae comme Palaeopropithecus ingens et Mesopropithecus dolichobrachion. Babakotia radofilai se nourrissait avant tout de feuilles, mais pouvait également consommer des fruits et des graines. Il est uniquement connu grâce à des traces subfossiles et a peut-être disparu peu avant l'arrivée des premiers humains sur l'île, il y a un peu plus de 2 000 ans. L'unique datation radiométrique effectuée à ce jour est insuffisante pour préciser la date exacte de cette extinction.

Bonacynodon

Photo et croquis du crâne holotype de Bonacynodon schultzi.
Photo et croquis du crâne holotype de Bonacynodon schultzi.

Bonacynodon est un genre fossile de thérapsides cynodontes ayant vécu durant le Trias (âges Ladinien-Carnien) dans ce qui est actuellement le sud du Brésil. Le genre est monotypique, ne contenant que l'espèce type Bonacynodon schultzi, décrite en 2016 à partir de deux spécimens fossiles constitués de deux crânes partiels et de quelques ossements postcrâniens mal conservés, trouvés dans la formation de Santa Maria, au sein du bassin de la Plata. Ce site a livré de nombreux fossiles d'autres espèces de cynodontes, de dicynodontes, ainsi que de nombreux sauropsides. Bonacynodon est un petit cynodonte qui était probablement insectivore et dont la longueur est estimée à environ 30 cm. Il se distingue des autres cynodontes par ses grandes canines dentelées en forme de scie. Avec le genre Probainognathus, trouvé en Argentine, il constitue la famille des Probainognathidae, l'une des lignées basales du taxon Probainognathia. C'est un proche parent des mammaliaformes, qui donneront plus tard les mammifères, le seul groupe subsistant de cynodontes.

Georges-Louis Leclerc de Buffon

Portrait de Buffon par François-Hubert Drouais
Portrait de Buffon par François-Hubert Drouais

Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, plus connu sous le nom simple de Buffon, né à Montbard le et mort à Paris le est un naturaliste, mathématicien, biologiste, cosmologiste, philosophe et écrivain français.

À la fois académicien des sciences et académicien français, il participe à l'esprit des Lumières. Ses théories ont influencé deux générations de naturalistes, en particulier Jean-Baptiste de Lamarck et Charles Darwin. Salué par ses contemporains pour son maître ouvrage Histoire naturelle, Buffon a été qualifié de « Pline de Montbard.

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Cardabiodon

Dents holotypes et paratypes de Cardabiodon venator.
Dents holotypes et paratypes de Cardabiodon venator.

Cardabiodon (littéralement « dent de Cardabia ») est un genre fossile de grands requins lamniformes ayant vécu durant le Crétacé supérieur (âges Cénomanien et Turonien), il y a entre 95 et 91 millions d'années. Il fait partie des Cardabiodontidae, une famille de lamniformes caractérisée par des structures dentaires spécifiques. Le genre compte deux espèces, Cardabiodon ricki et Cardabiodon venator, dont les restes fossiles ont été découverts en Australie, en Amérique du Nord, en Angleterre et au Kazakhstan. Il s'agissait probablement d'un requin antitropical qui habitait les océans tempérés néritiques et hauturiers situés entre 40° et 60° de paléolatitude, comme le requin-taupe commun actuel.

Mesurant jusqu'à 5,5 m de longueur et d'un profil plutôt trapu, Cardabiodon figurait parmi les plus grands requins de son temps. Il était probablement un prédateur au sommet de son écosystème et utilisait probablement ses grandes dents robustes et ses capacités de nage rapide pour s'attaquer à une variété de proies, notamment des plésiosaures, des ichtyosaures et d'autres gros poissons. D'après des analyses menés sur les vertèbres, les juvéniles de Cardabiodon mesureraient à la naissance entre 41 et 76 cm de long et atteignaient la maturité sexuelle vers l'âge de cinq à sept ans, mais aucune estimation concluante de la durée de vie maximale de l'animal n'a été faite.

Cheval de Solutré

La chasse au cheval à Solutré, d'après une illustration de L'Homme primitif de L. Figuier, 1876.
La chasse au cheval à Solutré, d'après une illustration de L'Homme primitif de L. Figuier, 1876.

L'expression « cheval de Solutré » fait référence aux restes d'équidés préhistoriques découverts près de la roche de Solutré par Adrien Arcelin et Henry Testot-Ferry en 1866, puis étudiés par le professeur Toussaint en 1874. Cette découverte est à l'origine d'une légende populaire de chasse à l'abîme, selon laquelle les chasseurs du Paléolithique guidaient des troupeaux de chevaux sauvages vers le haut de la roche pour les précipiter dans le vide et les tuer. En réalité, ces chevaux migrants étaient abattus par les hommes au pied de la roche.

Les recherches plus récentes de Jean Combier, François Prat et Jean-Luc Guadelli attribuent les restes de chevaux découverts à Solutré à des sous-espèces issues d’Equus caballus germanicus, à savoir Equus caballus gallicus et Equus caballus arcelini. D'un point de vue scientifique, le cheval de Solutré n'est donc pas considéré comme une espèce distincte, bien qu'il reste cité dans les ouvrages grand public comme étant l'ancêtre de certaines races de chevaux modernes, notamment du Camargue et de l'Ardennais.

Continent

Les différents continents sur une planisphère.
Les différents continents.

Le mot continent vient du latin continere pour « tenir ensemble », ou continens terra, les « terres continues ». Au sens propre, ce terme désigne une vaste étendue émergée continue du sol à la surface du globe terrestre. Cependant, en géographie, la définition est souvent amendée selon des critères faisant appel à des habitudes historiques et culturelles. On retrouve ainsi certains systèmes de continents qui considèrent l'Europe et l'Asie comme deux continents, alors que l'Eurasie ne forme qu'une étendue de terre.

Cette situation a abouti à l'existence de plusieurs modèles de continents, qui vont de quatre à sept continents. Mais cela n'a pas toujours été le cas, et ces modèles ont varié au gré de l'histoire et de la découverte de nouveaux territoires.

Dans son acception commune, la zone continentale inclut également les petites îles à très faible distance des côtes, mais non celles séparées par des bras de mer significatifs. D'un point de vue scientifique, les continents incluent également les îles rattachées aux plaques continentales, comme les îles Britanniques par rapport à l'Eurasie.

Charles Darwin

Portrait de Charles Darwin en 1869, par J. Cameron.
Portrait de Charles Darwin en 1869, par J. Cameron.

Charles Robert Darwin [tʃɑːlz ˈdɑːwɪn], né le à Shrewsbury dans le Shropshire et mort le à Downe dans le Kent, est un naturaliste et paléontologue britannique dont les travaux sur l'évolution des espèces vivantes ont révolutionné la biologie avec son ouvrage L'Origine des espèces paru en 1859.

Célèbre au sein de la communauté scientifique de son époque pour son travail sur le terrain et ses recherches en géologie, il a adopté l'hypothèse émise 50 ans auparavant par le Français Jean-Baptiste de Lamarck selon laquelle toutes les espèces vivantes ont évolué au cours du temps à partir d'un seul ou quelques ancêtres communs et il a soutenu avec Alfred Wallace que cette évolution était due au processus de sélection naturelle.

Darwin a vu de son vivant la théorie de l'évolution acceptée par la communauté scientifique et le grand public, alors que sa théorie sur la sélection naturelle a dû attendre les années 1930 pour être généralement considérée comme l'explication essentielle du processus d'évolution. Au XXIe siècle, elle constitue en effet la base de la théorie moderne de l'évolution. Sous une forme modifiée, la découverte scientifique de Darwin reste le fondement de la biologie, car elle explique de façon logique et unifiée la diversité de la vie.

L'intérêt de Darwin pour l'histoire naturelle lui vint alors qu'il avait commencé à étudier la médecine à l'université d'Édimbourg, puis la théologie à Cambridge. Son voyage de cinq ans à bord du Beagle l'établit dans un premier temps comme un géologue dont les observations et les théories soutenaient les théories actualistes de Charles Lyell. La publication de son journal de voyage le rendit célèbre. Intrigué par la distribution géographique de la faune sauvage et des fossiles dont il avait recueilli des spécimens au cours de son voyage, il étudia la transformation des espèces et en conçut sa théorie sur la sélection naturelle en 1838. Il fut fortement influencé par les théories de Georges-Louis Leclerc de Buffon.

Ayant constaté que d'autres avaient été qualifiés d'hérétiques pour avoir avancé des idées analogues, il ne se confia qu'à ses amis les plus intimes et continua à développer ses recherches pour prévenir les objections qui immanquablement lui seraient faites. En 1858, Alfred Russel Wallace lui fit parvenir un essai qui décrivait une théorie semblable, ce qui les amena à faire connaître leurs théories dans une présentation commune. Son livre de 1859, L'Origine des espèces, fit de l'évolution à partir d'une ascendance commune l'explication scientifique dominante de la diversification des espèces naturelles. Il examina l'évolution humaine et la sélection sexuelle dans La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe, suivi par L'Expression des émotions chez l'homme et les animaux. Ses recherches sur les plantes furent publiées dans une série de livres et, dans son dernier ouvrage<, il étudiait les lombrics et leur action sur le sol.

Deinonychus

Squelette d'un Deinonychus.
Squelette d'un Deinonychus

Deinonychus est un genre fossile de dinosaures carnivores de la famille des Dromaeosauridae, dont une seule espèce est connue, Deinonychus antirrhopus. Ce dinosaure long d'approximativement 3,40 mètres a vécu au Crétacé inférieur, entre environ 115 et 108 millions d'années (du milieu de l'Aptien au début de l'Albien). Ses fossiles ont été découverts dans les États américains du Montana, du Wyoming, de l'Utah et de l'Oklahoma, dans les roches des formations de Cloverly et d'Antlers. Des dents qui pourraient appartenir au genre Deinonychus ont été trouvées beaucoup plus à l'est dans le Maryland.

L'étude de Deinonychus par le paléontologue John Ostrom à la fin des années 1960 a révolutionné la façon de penser des scientifiques sur les dinosaures, conduisant à la « renaissance des dinosaures » et rallumant le débat pour savoir si les dinosaures étaient des animaux à sang chaud ou à sang froid. Avant cette étude, la conception populaire faisait des dinosaures des sortes de reptiles géants peinant à se déplacer. Ostrom a remarqué que Deinonychus avait un corps petit et harmonieux, à la posture horizontale, à la colonne vertébrale ressemblant à celle des ratites et surtout ayant aux pattes arrière de grandes griffes comme les rapaces, ce qui suggère qu'il s'agissait d'un prédateur actif et agile.

Le nom du genre, du grec ancien δεινός, deinós, « terrible », et ὄνυξ, ónyx, « griffe », qui signifie littéralement « griffe terrible », fait référence à l'inhabituellement longue griffe en forme de faucille trouvée sur le deuxième orteil de chaque patte arrière. Le fossile catalogué YPM 5205 possède cette grande griffe fortement courbée. Les archosauriens actuels ont un étui corné qui s'étend sur toute la longueur de l'os. Ostrom a étudié les griffes de crocodiles et d'oiseaux et reconstruit de là les griffes de YPM 5205 qui devaient mesurer plus de 12 cm de long. L'épithète spécifique antirrhopus, qui signifie « contrepoids », renvoie à l'idée que se faisait Ostrom du rôle de la queue. Comme chez d'autres droméosauridés, les vertèbres de la queue ont une série de tendons ossifiés et de processus osseux très allongés. Ces caractéristiques semblaient faire jouer à la queue un rôle de contrepoids raide, mais un fossile de Velociraptor mongoliensis (IGM 100/986) très étroitement apparenté au Deinonychus avait une queue courbée latéralement en forme de « S ». Ceci suggère que sa queue pouvait se plier latéralement avec un grand degré de flexibilité.

Dans les formations de Cloverly et d'Antlers, les restes de Deinonychus ont été retrouvés étroitement liés à ceux de l'ornithopode Tenontosaurus. Par ailleurs, des dents de Deinonychus ont été découvertes avec des fossiles de Tenontosaurus, ce qui signifie que ce dernier était, soit chassé, soit charogné par Deinonychus.

Deinosuchus

Reconstitution d'un Deinosuchus hatcheri.
Reconstitution d'un Deinosuchus hatcheri.

Deinosuchus (mot grec signifiant « crocodile terrible »), parfois nommé Phobosuchus (« crocodile terrifiant »), est un genre fossile d'Alligatoroidea, dont les espèces vivaient il y a 75 Ma, durant le Crétacé supérieur, en Amérique du Nord, continent qui était alors divisé en trois parties par la voie maritime intérieure de l'Ouest.

Les premiers fossiles de ce genre ont été découverts en Caroline du Nord dans les années 1850. Le genre a été nommé et décrit en 1909. Des fragments fossilisés supplémentaires ont été retrouvés dans les années 1940 et ont été utilisés plus tard pour réaliser la reconstitution d'un crâne. Celle-ci, bien qu'incomplète et quelque peu imprécise, a servi de base à de nombreuses études sur cette espèce et est exposée au Muséum américain d'histoire naturelle. Les connaissances concernant Deinosuchus demeurent incomplètes, mais progressent à la fin du XXe siècle grâce à la découverte d'autres fragments de crâne de cet imposant prédateur.

Bien que Deinosuchus fût très nettement plus grand que tous les crocodiles et alligators modernes, puisque les plus grands adultes mesuraient vraisemblablement presque 11 m, son apparence était globalement très proche de ces animaux. Il avait de grandes dents robustes adaptées pour écraser sa nourriture, et son dos était recouvert d'épais ostéodermes hémisphériques. Une étude a indiqué que Deinosuchus pouvait vivre plus de 50 ans, croissant à un rythme similaire à celui des crocodiles modernes, mais maintenant sa croissance plus longtemps.

Les fossiles de Deinosuchus ont été découverts dans dix États des États-Unis, dont le Texas, le Montana et divers États de la côte Est du pays. Des fossiles ont également été retrouvés dans le nord du Mexique. Deinosuchus vivait sur les deux rives de la voie maritime intérieure de l'Ouest et était un superprédateur opportuniste dans les régions côtières de l'est de l'Amérique du Nord. Deinosuchus atteignait des tailles plus importantes dans l'ouest de son aire de répartition, mais les populations orientales étaient plus importantes. Les avis divergent concernant le statut de ces deux populations, qui seraient pour certains deux espèces différentes. Deinosuchus était probablement capable de tuer et manger de grands dinosaures. Il pouvait également se nourrir de tortues marines, de poissons et de diverses autres proies terrestres et aquatiques.

Dinosaure

Tête du squelette de Tyrannosaurus rex.
Tyrannosaurus rex

Les dinosaures sont des animaux vertébrés ayant régné sur les écosystèmes terrestres durant plus de 170 millions d'années. Ils sont apparus sur Terre à la fin du Trias, il y a environ 240 millions d'années. La Pangée n'étant pas encore fragmentée au Trias, les dinosaures ont pu coloniser tous les continents à pied sec. A la fin du Crétacé, il y a environ 65 millions d'années, une catastrophe causa leur extinction. Un groupe de dinosaures a toutefois survécu : les oiseaux...

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Échelle des temps géologiques

Diagramme hélicoidal de l'Échelle des temps géologiques.
Diagramme de l'Échelle des temps géologiques.

L'échelle des temps géologiques est le système de classement chronologique utilisé en géologie, climatologie et paléontologie, pour attribuer les évènements survenus durant l'histoire de la Terre. Si son origine remonte au XVIIIe siècle, elle prend une forme précise en 1913, lorsque Arthur Holmes, reconnu aujourd'hui comme le père de l'échelle des temps géologiques, publie la première. Les techniques de datation, la science de la chronostratigraphie ne cessent de s'améliorer. L'échelle doit être ainsi périodiquement mise à jour, grâce à des datations toujours plus précises.

Tous les quatre ans, l'Union internationale des sciences géologiques (UISG) organise le Congrès géologique international, à l'occasion duquel la Commission internationale de stratigraphie, qui dépend de l'UISG, statue officiellement sur la dénomination et le calibrage des différentes divisions et subdivisions des temps géologiques. Les dernières échelles publiées intègrent notamment les magnétochrones (inversions du champ magnétique terrestre) et comportent cinq à six niveaux et sous-niveaux normalisés. D'anciennes nomenclatures, notamment celles des ères Primaire, Secondaire, Tertiaire et Quaternaire, ont été abandonnées au profit d'autres dénominations.

L'échelle des temps géologiques débute avec l'âge estimé de la Terre, soit environ 4,6 milliards d'années.

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Equus caballus gallicus

Copie des chevaux de la grotte Chauvet, probables Equus caballus gallicus.
Copie des chevaux de la grotte Chauvet, probables Equus caballus gallicus.

Equus caballus gallicus (le « cheval de Gaule ») est une sous-espèce préhistorique d’Equus caballus (le cheval) ayant vécu au Paléolithique supérieur. Il apparaît à l'Aurignacien en raison de changements climatiques, pour arpenter le territoire de l'actuelle France au Gravettien et jusqu'à la fin du Solutréen. Ses fossiles, datés de 40 000 ans jusqu'à 15 000 ans environ avant notre ère, sont proches de ceux d’Equus caballus germanicus (le cheval germanique) et pourraient ne pas correspondre à une sous-espèce valide. Décrit pour la première fois par François Prat en 1968, il est haut d'environ 1,40 m et se distingue de Equus caballus germanicus essentiellement par sa denture et sa taille légèrement plus réduite.

Extinction massive

schéma du Cycle des extinctions massives.
Cycle des extinctions massives

Une extinction massive ou grande extinction, appelée aussi crise biologique ou crise écologique, est un événement relativement bref à l’échelle des temps géologiques (quelques millions d’années au maximum) au cours duquel au moins 50 % des genres et 10 % des familles d'espèces animales et végétales présentes sur la Terre et dans les océans disparaissent, de manière non sélective. Ces trois critères (durée relativement brève, répartition géographique mondiale et importante chute de la biodiversité) sont cependant sujets à débat car les enregistrements paléontologiques sont incomplets, essentiellement marins, soumis à des biais d'échantillonnage et à une estimation de la durée de l'extinction parfois imprécise.

Ces crises majeures ont souvent été l'occasion de transitions entre des formes de vie dominantes. Hormis les quelques périodes d'extinction massive décrites plus loin, le taux de disparition « normal » des familles d'animaux marins par million d'années montre un déclin progressif à l'échelle des temps géologiques, passant de 5 familles par million d'années au Cambrien, au début de l'éon Phanérozoïque et de l'ère Paléozoïque il y a environ 540 millions d'années, à deux familles par million d'années durant l'ère Cénozoïque (Tertiaire), de 66 millions d'années à nos jours (en excluant la série actuelle de l'Holocène).

Dans les mers, les cinq extinctions massives d'organismes multicellulaires ont essentiellement concerné les animaux, une seule a perturbé significativement l'évolution des plantes.

Une étude de 2022 suggère qu'un premier épisode d'extinction massive a précédé l'explosion cambrienne, mettant un terme à la faune de l'Ediacara, ce qui porterait à 6 le nombre des grandes vagues d'extinction passées.

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Fossile

fossile d'ammonites.
Ammonites.

Un fossile (dérivé du substantif du verbe latin fodere : fossile, littéralement « qui est fouillé ») est la trace plus ou moins minéralisée d'un ancien organisme vivant ou de son activité passée, ou bien son simple moulage, conservés dans une roche sédimentaire. Il peut s'agir de restes plus ou moins bien conservés de l'organisme lui-même (ossements, dents, feuilles, mycélium, biofilms, etc.) ou d'empreintes laissées par ce dernier (empreintes de pas, de peaux ou de téguments), moulages externes naturels (ambre, par exemple), terriers, stromatolithes, coprolithesetc. Les fossiles et les processus de fossilisation sont principalement étudiés dans le cadre de la paléontologie, mais aussi dans ceux de la géologie, de la préhistoire humaine et de l'archéologie.

Suivant les espèces et les périodes, les fossiles peuvent être de différentes qualités et plus ou moins abondants. Comparativement au nombre des êtres vivants morts, le processus de fossilisation reste rare, les conditions de la fossilisation étant rarement réunies. De ce fait, les témoignages qu'apportent les fossiles sur plus de trois milliards d'années d'évolution de la vie sur Terre sont lacunaires, sauf cas exceptionnel (fossilisation intégrale d'un périmètre et d'une biocénose à la suite de coulées sédimentaires sous-marines ou volcaniques pyroclastiques, par exemple). Jusqu'ici, plusieurs dizaines de milliers d'espèces de fossiles ont été identifiées, sachant qu'une espèce de fossile ne correspond pas forcément au phénotype d'une espèce biologique disparue, mais peut n'être qu'un juvénile, une variété, une forme larvaire, une exuvie, un œuf ou une trace de déplacement d'une même espèce vivante (voir « type »).

La fossilisation peut être plus ou moins complète selon les circonstances (par exemple, l'anoxie et la non-turbidité d'un sédiment sont des facteurs favorisant la fossilisation des parties molles) ; si la roche contenante est métamorphisée, les fossiles le seront aussi. Les restes d'êtres vivants enrobés dans l'ambre, momifiés dans du bitume ou bien congelés dans le pergélisol ne sont pas à proprement parler des fossiles, puisqu'ils ne sont pas minéralisés, mais sont assimilés à eux dans le langage courant. Quand, pour les périodes récentes, la fossilisation est inachevée, on parle de semi-fossilisation.

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Gisement de fossiles du Geiseltal

Vue du gisement de fossiles du Geiseltal oriental depuis le sud.
Vue du Geiseltal oriental depuis le sud.

Le gisement de fossiles du Geiseltal se trouve dans la région où l'on exploitait du lignite au sud de la ville de Halle en Saxe-Anhalt. Il représente un gisement important de plantes et d'animaux morts, de l'époque de l'Éocène moyen (il y a 48 à 41 millions d'années). On a exploité au Geiseltal depuis 1698 du lignite à ciel ouvert, mais les premiers fossiles n'ont été remarqués qu'au début du XXe siècle plutôt par hasard. Les fouilles scientifiques planifiées ont commencé en 1925, animées par l'Université Martin-Luther de Halle-Wittenberg. Les recherches, interrompues par la seconde Guerre mondiale, peuvent être subdivisées en deux phases. En raison de la fin progressive des couches de lignite, les fouilles ont commencé à ralentir à partir du milieu des années 1980, et ont été définitivement terminées au début du troisième millénaire.

Le lignite du Geiseltal est subdivisé en quatre filons principaux, les fossiles étant principalement contenus dans les trois inférieurs. Le centre de la distribution des fossiles est vers les parties méridionale et centrale du gisement. Les trouvailles comportent des restes de plantes et d'animaux. Une particularité est la découverte de feuilles, fruits et tiges presque complets, et aussi des squelettes de vertébrés et des restes d'insectes. Parmi les trouvailles les plus connues sont un squelette complet d'ancêtre du cheval Propalaeotherium, trouvé en 1933. De plus, on compte des vertébrés tels que des artiodactyles, des petits mammifères comme des insectivores et des chauves-souris, ainsi que des oiseaux, des crocodiles, des tortues, des serpents, des amphibiens et des poissons. Pour de nombreux vertébrés, on a aussi trouvé des restes des tissus mous. En tout, on connaît 80 sites de fouille qui ont fourni plus de 30 000 échantillons, dont 36 avec une bonne proportion de vertébrés. En raison de la bonne préservation des fossiles, et de leur variété, le Geiseltal est considéré comme un lagerstätte de conservation et de concentration.

Les spécificités des fossiles du Geiseltal, et avant tout des vertébrés, et spécialement des mammifères, résident dans leur conservation unique dans le lignite, ce qui n'a pas lieu ailleurs en Europe. Pour le développement des mammifères, le Geiseltal représente un gisement important, car on peut y observer le développement de divers groupes sur un espace de quelques millions d'années. Cette faune mammalienne est une référence stratigraphique pour l'intervalle de 47 à 43 millions d'années. Les trouvailles multiples du monde animal et végétal, ainsi que les nombreuses données géologiques permettent une reconstruction du paysage très précise. Dans ce cadre, à l'époque de la formation du lignite, il y avait une forêt à plusieurs étages à proximité de la côte, traversée par des ruisseaux, des étangs et des marais. La forêt était soumise à l'influence d'un climat subtropical humide, et hébergeait un monde animal diversifié.

Gorgonopsia

Squelette monté d'Inostrancevia alexandri, exposé au Museo delle Scienze, Trente, en Italie.
Squelette monté d'Inostrancevia alexandri, exposé au Museo delle Scienze, Trente, en Italie.

Les gorgonopsiens (Gorgonopsia) forment un clade fossile de thérapsides carnivores ayant vécu du milieu jusqu'à la fin du Permien, il y a entre 265 et 252 millions d'années avant notre ère. Quelques espèces auraient cependant survécu ultérieurement, au cours du Trias. Ils se caractérisent par un crâne long et étroit ainsi que par des canines et des incisives supérieures et parfois inférieures surdéveloppées, les autres dents étant généralement réduites, voire absentes. Cette denture, combinée avec une ouverture de la mâchoire probablement supérieure à 90°, sans avoir à décrocher la mandibule, évoque celle des prédateurs à dents de sabre ultérieurs ainsi qu'une tactique de chasse par morsure et retraite, c'est-à-dire une attaque ponctuelle par embuscade suivie d'une traque à distance jusqu'à épuisement de la proie.

Leur taille augmente considérablement au fil du temps, passant de longueurs de crâne de 8 à 15 cm au Permien moyen à des proportions semblables à celles des ours, allant jusqu'à 60 cm durant le Permien supérieur. Les gorgonopsiens les plus récents, les rubidgeinés, sont les plus robustes du groupe et pouvaient produire des morsures particulièrement puissantes. Les gorgonopsiens auraient été capables de marcher selon une démarche semi-dressée en plus d'une locomotion terrestre similaire à celle des crocodiliens modernes. Peut-être plus agiles que leurs proies, ils auraient été probablement des homéothermes inertiels plutôt que des endothermes, contrairement à leurs contemporains thérocéphales et cynodontes, et seraient donc probablement relativement moins actifs. Bien que les gorgonopsiens fussent capables de maintenir une température corporelle plutôt élevée, il n'est pas certain qu'ils aient également eu des glandes sudoripares ou de la fourrure, et par extension des vibrisses et des structures associées. Leur cerveau rappelle plus celui des reptiles que ceux des mammifères actuels. La plupart des espèces auraient été principalement diurnes, bien que certaines aient pu être également crépusculaires, voire nocturnes. Ils auraient probablement eu une vision binoculaire, un œil pariétal (qui détecte la lumière du soleil et maintient le rythme circadien), un sens aigu de l'odorat, un organe voméronasal fonctionnel et éventuellement un tympan rudimentaire.

Environ 270 millions d'années avant le présent, soit durant le Permien moyen, les principaux groupes de thérapsides succèdent aux pélycosaures, pendant que la Terre s'assèche progressivement. Les gorgonopsiens deviennent les superprédateurs de leur environnement à la suite d'une extinction massive qui décime les dinocéphales et les grands thérocéphales. Grâce à l'existence d'un seul supercontinent durant cette période, à savoir la Pangée, leurs fossiles ont été découverts en Afrique, principalement en Afrique du Sud (précisément dans le supergroupe du Karoo), mais aussi en Tanzanie, en Zambie, au Malawi et au Niger, ainsi qu'en Russie européenne, à quoi s'ajoutent des restes dentaires identifiés dans le Nord-Ouest de la Chine et de probables éléments crâniens trouvés en Inde. Ces endroits ont été identifiés comme des zones semi-arides ayant eu des précipitations très saisonnières. L'ensemble du groupe varie très peu en morphologie, de nombreux genres et espèces étant nommés sur la base de différences plus ou moins mineures et probablement liées à l'âge, ce qui fait que ce groupe a fait l'objet de plusieurs révisions taxonomiques.

Les gorgonopsiens s'éteignent durant l'extinction Permien-Trias, au cours de laquelle une activité volcanique majeure, à l'origine des trapps de Sibérie, et le pic massif de gaz à effet de serre qui en résulte, provoquent une aridification due aux pluies acides, aux feux de forêts fréquents, et une dégradation potentielle de la couche d'ozone. Leurs grandes niches prédatrices seront occupées au Trias par les archosaures, et plus tard par les dinosaures théropodes.

Grotte de Vogelherd

Vue de l'intérieur de la grotte de Vogelherd.
Vue de l'intérieur de la grotte.

La grotte de Vogelherd (ou simplement la Vogelherd), formée de roches karstiques, est localisée près de la ville de Niederstotzingen au sein de la vallée de la Lone dans le Land du Bade-Wurtemberg, en Allemagne.

La grotte est l'un des plus importants sites archéologiques du Paléolithique supérieur en Europe centrale. Le site est associé à un parc archéologique implanté dans le pourtour de la Vogelherd sur un flanc du massif du Jura souabe oriental, entre Niederstotzingen et Herbrechtingen. En 2017, elle a été désignée par l'UNESCO pour faire partie de l'une des six cavernes inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité du bien culturel intitulé « Grottes et art de la période glaciaire dans le Jura souabe ».

L'existence de la Vogelherd est connue depuis 1931, avec la mise au jour de figurines zoomorphiques appartenant à la culture de l'Aurignacien. Ces artefacts sont considérés par une partie de la communauté scientifique comme faisant partie des plus anciennes œuvres d'art figuratif façonnées par l'humanité. De son excavation conduite par Gustav Riek au début des années 1930 jusqu'à la campagne de fouilles dirigée par Nicholas J. Conard dans les années 2000 et 2010, la grotte a livré onze figurines, trois flûtes, plus 300 perles ainsi que de nombreuses pièces d'industrie lithique et osseuse. La plus grande partie de ces artefacts sont datés de l'Aurignacien, le reste du mobilier de la Vogelherd appartenant aux cultures du Magdalénien, du Micoquien et du Moustérien.

L'occupation de la caverne débute à la fin du Paléolithique moyen, il y a plus de 115 000 années AP. En outre, quelques décennies après leurs découvertes, des restes humains issus de la grotte, tels que les spécimens inventoriés sous les termes « Stetten 1 », « Stetten 2 », « Stetten 3 » et « Stetten 4 », ont été datés entre environ 5 000 et 4 000 années AP, montrant ainsi que ce site préhistorique a été occupé jusqu'au Néolithique final.

Hipposideros besaoka

Dessin d'une demi-mâchoire supérieure partielle.
Dessin d'une demi-mâchoire supérieure partielle.

Hipposideros besaoka est une espèce fossile de chauves-souris de la famille des Hipposideridae. Cette espèce est connue grâce à de nombreuses mandibules et dents isolées trouvées en 1996 dans la grotte d'Anjohibe, dans le Nord-Ouest de Madagascar. L'espèce est décrite en 2007 par la naturaliste Karen E. Samonds, à partir de ce matériel vieux de 10 000 ans (Holocène). La même grotte contenait des ossements concernant la Phyllorhine de Commerson (Hipposideros commersoni) — une espèce actuelle du même genre — et d'autres appartenant à une troisième espèce du genre Hipposideros, non décrite.

H. besaoka était plus grande que H. commersoni, faisant d'elle la plus grande chauve-souris insectivore de Madagascar. Les molaires de cette espèce disparue sont plus larges, et la mandibule est plus robuste que H. commersoni. Fait inhabituel dans le genre Hipposideros, la deuxième prémolaire supérieure est petite et en dehors de la rangée de dents, et la deuxième prémolaire inférieure est grande.

Homme de Néandertal

Crâne de Néandertalien : l'homme de La Chapelle-aux-Saints.
Crâne de Néandertalien : l'homme de La Chapelle-aux-Saints.

L'Homme de Néandertal (Homo neanderthalensis), ou Néandertalien, est une espèce éteinte du genre Homo, qui a vécu en Europe, au Moyen-Orient et en Asie centrale, jusqu'à environ 30 000 ans avant le présent. Selon une étude génétique publiée en 2016, il partage avec l'Homme de Denisova un ancêtre commun remontant à environ 450 000 ans. Cet ancêtre partage lui-même avec Homo sapiens un ancêtre commun remontant à environ 660 000 ans. Les plus anciens Néandertaliens fossiles reconnus comme tels sont ceux de la Sima de los Huesos, datés de 430 000 ans.

Depuis sa découverte en 1856, son statut a varié : un temps considéré comme une sous-espèce d'Homo sapiens et nommé en conséquence Homo sapiens neanderthalensis, il est aujourd'hui considéré comme une espèce à part entière.

Particulièrement bien adapté pour vivre dans un climat froid, l'Homme de Néandertal était physiquement plus robuste, plus lourd et plus trapu qu’Homo sapiens. La forme oblongue de son crâne se distingue nettement de celle de l'Homme moderne, plus globulaire. Néandertal avait un cerveau un peu plus volumineux en moyenne, mais avec un coefficient d'encéphalisation légèrement moindre.

Premier homme fossile identifié, contemporain d'Homo sapiens, l'Homme de Néandertal a longtemps pâti de jugements négatifs par rapport à l'Homme moderne. Les progrès de l'archéologie préhistorique depuis les années 1960 ont en fait révélé une espèce humaine d'un certain développement culturel. Il maitrisait différentes techniques avancées comme le collage au brai de bouleau, et certains vestiges fossiles datés de moins de 70 000 ans sont considérés comme des sépultures témoignant de rites funéraires.

De nombreux points restent encore à élucider, comme son ascendance précise ainsi que la date et les conditions de son extinction après plus de 400 000 ans d'existence. Les derniers vestiges fossiles ou archéologiques néandertaliens connus sont datés de moins de 30 000 ans, dans le sud de la péninsule Ibérique, en Crimée, et dans le Caucase. Toutefois, ces datations restent débattues au sein de la communauté scientifique.

Le séquençage de l'ADN nucléaire néandertalien réalisé depuis 2006 et publié à partir de 2010 a montré un « flux de gènes » ancien entre les hommes de Néandertal et les hommes modernes d'Eurasie. Les humains actuels non africains possèdent entre 1,8 et 2,6 % de gènes néandertaliens, acquis par hybridation il y a environ 50 000 ans peu après leur sortie d'Afrique, et plus de 30 % du génome de Néandertal survit dans l'ensemble de la population actuelle à différents endroits de notre génome. Certains gènes néandertaliens auraient été fixés chez l'Homme moderne en raison de leur caractère adaptatif.

Hynerpeton

Croquis d'omoplate gauche d'Hynerpeton bassetti. Pointillés pour la reconstruction de l'os et flèche indiquant la tête.
Croquis d'omoplate gauche d'Hynerpeton bassetti. Pointillés pour la reconstruction de l'os et flèche indiquant la tête.

Hynerpeton (littéralement « animal rampant d'Hyner ») est un genre fossile de vertébrés à quatre membres primitifs ayant vécu durant le Dévonien supérieur (Famennien), il y a entre 365 et 363 millions d'années, dans ce qui est aujourd'hui l'Amérique du Nord. Une seule espèce est connue, Hynerpeton bassetti, décrite en 1994 à partir de quelques restes découverts sur le site fossilifère de Red Hill, situé dans la localité d'Hyner, en Pennsylvanie, et nommée en l'honneur de l'urbaniste Edward Bassett. Hynerpeton est le premier vertébré à quatre pattes datant de cette période découvert aux États-Unis et l'un des premiers à avoir potentiellement perdu des branchies internes.

Le reste fossile le plus notable est une grande ceinture scapulaire endochondrale, composée du cleithrum, de l'omoplate et du coracoïde, mais pas de l'interclavicule et des clavicules, tous reliés en un seul os constituant l'épaule. La surface interne de cet os de l'épaule possède un éventail de dépressions qui seraient des points d'attache pour un ensemble spécifique de muscles puissants situés autour du thorax. Cela aurait donné à Hynerpeton une mobilité et une résistance à la charge améliorées par rapport à d'autres vertébrés à membres datant du Dévonien, tels Ichthyostega ou Acanthostega. Le cleithrum (l'omoplate supérieure de l'épaule) est fusionné avec le scapulo-coracoïde (la plaque inférieure de l'épaule située devant l'orbite de ce dernier), contrairement à la plupart des tétrapodes, mais la ceinture scapulaire est indépendante du crâne, contrairement à la plupart des poissons.

Les premiers vertébrés à quatre membres étaient souvent considérés comme des « tétrapodes » dans une définition du terme basée sur les traits anatomiques. Toutefois, des animaux comme Hynerpeton, Ichthyostega ou Acanthostega sont antérieurs au groupe-couronne des tétrapodes actuels, ce qui a conduit la majorité des paléontologues à les exclure du taxon des Tetrapoda dans sa nouvelle définition. D'un point de vue cladistique, un terme plus précis est désormais « tétrapodomorphes » ou leur sous-groupe dérivé, les « stégocéphales », deux clades qui incluent les vrais tétrapodes que sont les amphibiens et les amniotes.

Les premiers restes connus d’Hynerpeton proviennent du site fossilifère de Red Hill, qui, au Dévonien supérieur, était une plaine inondable chaude habitée par un écosystème diversifié de vertébrés et d'invertébrés terrestres. Hynerpeton est l'un des nombreux genres de vertébrés à quatre membres connus sur le site, parmi lesquels il a été le premier découvert. Les chercheurs supposent que des animaux comme Hynerpeton auraient été capables d'utiliser leur mode de vie semi-aquatique pour trouver des lacs peu profonds où ils auraient pu frayer et s'isoler des grands poissons prédateurs habitant les rivières plus profondes.

Hypacrosaurus

Squelette reconstitué d'Hypacrosaurus sp. au Musée national de la nature et des sciences de Tokyo (Japon).
Squelette reconstitué d'Hypacrosaurus sp. au Musée national de la nature et des sciences de Tokyo (Japon).

Hypacrosaurus est un genre fossile de dinosaures ornithopodes de la famille des hadrosauridés et de la sous-famille des lambéosaurinés. Il comprend deux espèces, décrites à partir de fossiles datant du Crétacé supérieur, entre la partie supérieure du Campanien et le début du Maastrichtien, il y a environ entre 75 et 70 Ma. Ses fossiles ont été retrouvés en Alberta, au Canada, ainsi que dans le Montana aux États-Unis.

Janjucetus

Crâne fossile de Janjucetus hunderi, exposé au musée de Melbourne, en Australie.
Crâne fossile de Janjucetus hunderi, exposé au musée de Melbourne, en Australie.

Janjucetus est un genre fossile de cétacés mysticètes basaux ayant vécu durant l'Oligocène supérieur, il y a environ 25 millions d'années, dans ce qui est actuellement le sud-est de l'Australie. Une seule espèce est connue, Janjucetus hunderi, décrite par le paléontologue Erich Fitzgerald en 2006 à partir de restes fossiles découverts sur la plage de Jan Juc, près de Melbourne, un lieu déjà connu pour la découverte d'autres cétacés fossiles, tels que Mammalodon, Prosqualodon et Waipatia. Contrairement aux mysticètes actuels, Janjucetus possède de grandes dents au lieu de fanons. Il est donc susceptible d'avoir été un prédateur qui saisissait et déchiquetait de grandes proies individuelles plutôt que de se nourrir par filtration. Cependant, ses dents peuvent s'imbriquer les unes dans les autres, un peu comme celles du Phoque crabier, qui se nourrit également par filtration, ce qui aurait permis un mode d'alimentation similaire. Son comportement de chasse était probablement semblable à celui du Léopard de mer, et ses proies pouvaient être des poissons de grande taille. Comme les autres mysticètes, Janjucetus n'utilisait pas l'écholocalisation pour se déplacer ou chasser, mais ses yeux exceptionnellement grands indiquent qu'il devait avoir une bonne vue.

Megacephalosaurus

Crâne reconstitué de Megacephalosaurus eulerti, basé sur le spécimen FHSM VP-321.
Crâne reconstitué de Megacephalosaurus eulerti, basé sur le spécimen FHSM VP-321.

Megacephalosaurus est un genre fossile de grands pliosaures ayant vécu durant le début du Crétacé supérieur (Turonien) dans ce qui est aujourd’hui l'Amérique du Nord. Une seule espèce est connue, Megacephalosaurus eulerti, décrite en 2013 à partir de fossiles découverts dans des formations géologiques du Kansas. Le nom scientifique de l'animal, qui signifie « lézard à grande tête », fait référence à la taille du crâne qui est la plus grande connue de tous les pliosauridés du continent américain, pouvant atteindre jusqu'à 1,75 m de longueur. Megacephalosaurus est l'un des plus grands reptiles marins de son temps, avec une taille estimée entre 6 et 9 m de long. Son museau allongé et la forme de ses dents suggèrent qu'il préférait se nourrir de proies de petite taille.

Les seuls fossiles actuellement connus de Megacephalosaurus sont deux crânes, trois côtes et une vertèbre. Les sites où ils furent trouvés et leur datation montrent que l'animal a vécu dans la voie maritime intérieure de l'Ouest, une ancienne mer qui divisait en deux le continent nord-américain du nord au sud durant une grande partie du Crétacé. Les premiers fossiles connus furent d'abord interprétés comme provenant d'un grand spécimen du pliosaure étroitement apparenté Brachauchenius lucasi, avant que des révisions ultérieurs ne confirment que les restes appartiennent en fait à un taxon distinct. Daté entre 94 et 93 millions d'années, Megacephalosaurus figure parmi les derniers pliosaures connus avant leur extinction.

Megawhaitsia

s maxillaire de Megawhaitsia patrichae. Les dents en pointillé, et lignes vertes pour le possible transport de venin.
Os maxillaire de Megawhaitsia patrichae. Les dents en pointillé, et lignes vertes pour le possible transport de venin.

Megawhaitsia est un genre fossile de grands thérapsides thérocéphales ayant vécu durant le Permien supérieur (Wuchiapingien) dans ce qui est aujourd'hui la Russie européenne. Une seule espèce est connue, Megawhaitsia patrichae, décrite en 2008 à partir de plusieurs fossiles découverts dans divers oblasts de Russie d'Europe. Les fossiles sont représentatifs d'un grand animal dont la taille du crâne est estimée entre 40 et 50 cm de long.

La caractéristique la plus notable de Megawhaitsia est qu'il possède un os maxillaire doté de canaux directement reliés à la racine dentaire des canines. En se basant sur les caractéristiques présentes chez le genre apparenté Euchambersia, le paléontologue russe Mikhaïl Ivakhnenko évoque la possibilité que l'animal ait pu avoir une glande à venin. Il s'agirait alors d'un des plus anciens tétrapodes connus à disposer de cet attribut. Cependant, des études ultérieures remettent en question cette proposition.

La taille imposante de Megawhaitsia et sa position de superprédateur pourraient être liées à la disparition ou à l'absence des grands gorgonopsiens à la fin du Permien supérieur dans certaines régions de l'actuelle Russie d'Europe. Megawhaitsia aurait ainsi pu investir les niches écologiques occupées auparavant par les gorgonopsiens.

Oryzomys antillarum

Crâne de l'holotype vu sous différents angles.
Crâne de l'holotype vu sous différents angles.

Oryzomys antillarum est une espèce de rongeurs aujourd'hui disparue et qui vivait autrefois en Jamaïque. Elle appartenait au genre Oryzomys au sein de la famille des Cricétidés, et était similaire à O. couesi que l'on rencontre sur le continent sud-américain. L'espèce descendrait de rongeurs ayant quitté le continent pour l'île antillaise durant la dernière ère glaciaire. O. antillarum est un subfossile commun dans les grottes et il est également connu à partir de trois spécimens collectés vivants au XIXe siècle. Les observations anciennes de rats jamaïcains se rapportaient certainement à cette espèce. Celle-ci s'est éteinte à la fin du XIXe siècle, peut-être à cause de l'introduction sur l'île de la Mangouste de Java ou de celle du Rat brun avec lequel l'espèce entrait en concurrence, ou encore de la destruction de son habitat.

Oryzomys antillarum était un rat de taille moyenne, similaire à beaucoup d'égards à Oryzomys couesi. Il mesurait 120 à 132 mm sans la queue et le crâne faisait environ 30 mm de long. Ses parties supérieures étaient roussâtres, tirant progressivement sur le jaunâtre en allant vers les parties inférieures. La queue était aussi longue que le corps, partiellement poilue et plus sombre dessus que dessous. L'espèce diffère de O. couesi par ses os nasaux plus longs, un foramen plus court entre les incisives et une arcade zygomatique plus robuste.

Palaegithalus cuvieri

L'empreinte du fossile dessinée par Georges Cuvier (1812).
L'empreinte du fossile dessinée par Georges Cuvier (1812).

Palaegithalus cuvieri, initialement décrit sous le nom de Sitta cuvieri et parfois désigné sous le nom de « Bergeronnette de Cuvier », est une espèce éteinte d'oiseaux datant de l'Éocène supérieur, soit d'environ 34 à 37 millions d'années. Ce petit oiseau aux longues pattes est formellement décrit par Paul Gervais en 1852, à partir d'un « ornitholithe » trouvé en 1781 dans les carrières de Montmartre et précédemment étudié par Robert de Lamanon, Alberto Fortis et Georges Cuvier, l'épithète spécifique étant dédiée à ce dernier.

Le taxon est d'abord placé par Gervais dans le genre Sitta (les sittelles), mais son appartenance au groupe des Sittidae est ensuite contestée. Transféré un temps chez les Paridae ou chez les Motacillidae (lui valant le surnom de bergeronnette), il semble en réalité ne même pas appartenir à l'ordre des Passeriformes (les passereaux). Si son placement systématique est encore aujourd'hui incertain en raison du mauvais état du fossile, l'espèce est tout du moins placée dans un genre propre, Palaegithalus, lui-même placé dans sa propre famille des Palaegithalidae ou rapproché des Sylphornithidae, un groupe de l'Éocène proche de la racine de l'ordre des Piciformes et dont les membres sont caractérisés par un tarso-métatarse extrêmement long et fin.

Parasaurolophus

Squelette remonté de Parasaurolophus cyrtocristatus.
Squelette remonté de Parasaurolophus cyrtocristatus.

Parasaurolophus est un genre fossile de dinosaures appartenant à l'ordre des ornithischiens, au sous-ordre des ornithopodes et à la famille des hadrosauridés. Ces animaux ont vécu au Crétacé supérieur, durant une partie du Campanien, il y a entre 76,6 et 73 Ma (millions d'années), dans l'actuelle Amérique du Nord. Au moins une quinzaine de fossiles ont été découverts en 2008. Ils sont répartis en trois espèces nommées P. walkeri, P. tubicen et P. cyrtocristatus. Ce dinosaure a été décrit pour la première fois en 1922 par William Parks à partir d'un crâne et d'un squelette incomplet découverts dans la province de l'Alberta au Canada dans la formation de Dinosaur Park. Le plus au sud des fossiles découverts l'a été au Nouveau-Mexique, le plus au nord en Alberta.

Parasaurolophus est un dinosaure de la famille des Hadrosauridae, connue pour les ornementations variées de leur tête. Parasaurolophus présente une grande crête qui ressemble à un long tube incurvé vers l'arrière partant du haut du crâne. L'hadrosauridé Charonosaurus, originaire quant à lui de la région couverte aujourd'hui par la Chine, et qui est considéré comme son proche parent connu, avait un crâne semblable et, une crête potentiellement semblable. La crête de Parasaurolophus est un sujet de débat entre scientifiques, le consensus sur sa fonction comporte : la reconnaissance visuelle à la fois des deux espèces et des deux sexes, amplificateur acoustique, ou encore système de thermorégulation. C'est un des « dinosaures à bec de canard » les plus rares, connu seulement à partir d'une poignée de bons spécimens.

Passer predomesticus

Passer predomesticus est une espèce fossile d'oiseaux de la famille des Passeridae. Décrit pour la première fois en 1962, il est connu par le biais de deux prémaxillaires du Pléistocène moyen trouvés dans la grotte d'Oumm-Qatafa en Palestine. Les prémaxillaires ressemblent à ceux du Moineau domestique et du Moineau espagnol, mais diffèrent par une rainure profonde à la place d'une crête sur la face inférieure. Le paléontologue israélien Eitan Tchernov — qui a décrit l'espèce — et d'autres ont estimé qu'il était proche de l'ancêtre des Moineaux domestiques et espagnols, mais les données moléculaires le situent à une origine plus ancienne des espèces de moineaux modernes. Vivant dans des climats semblables mais à pluviosité plus importante que celle de la Palestine actuelle, il était considéré par Tchernov comme un ancêtre « sauvage » des moineaux commensaux des humains, bien que sa présence dans la grotte d'Oumm-Qatafa puisse indiquer une cohabitation avec l'homme.

Plume

Schéma d’une plume.
Schéma d’une plume.

La plume, élément caractéristique de la classe des oiseaux, est une production tégumentaire complexe constituée de β-kératine. Comme les poils, les écailles, les ongles, les griffes ou les sabots, les plumes sont des phanères.

L'ensemble des plumes, généralement plusieurs milliers, forme le plumage, dont les fonctions sont de protéger le corps de l'oiseau du milieu, notamment contre l'eau et le froid (phénomène de thermorégulation), de permettre le vol, de se camoufler. Mais il a aussi une fonction sociale et reproductive. Les plumes des oiseaux sont des exaptations : elles sont apparues comme des adaptations, jouant probablement un rôle initial de thermorégulation chez les dinosaures.

L'observation d'une plume ou du plumage peut permettre de déterminer l'espèce, le sexe, l'âge ou la santé d'un oiseau.

Stephanoaetus mahery

Stephanoaetus mahery est une espèce fossile d'oiseaux de la famille des Accipitridae et qui était endémique de Madagascar. Il était proche de l'Aigle couronné (S. coronatus), l'autre espèce de son genre, Stephanoaetus, bien que celui-ci n'ait jamais vécu sur la terre malgache. Les restes subfossiles qu'on lui connaît sont principalement un tarsométatarse et quelques griffes, dont la stratigraphie semble indiquer que l'oiseau vivait au Quaternaire.

Possible superprédateur de son époque, il s'éteint autour de 1 500 ans av. J.-C. Sa disparition pourrait être due à la chasse excessive de ses proies par l'Homme, ou par une chasse directe de l'aigle. Cet oiseau pourrait servir d'explication au comportement de fuite des lémuriens face aux rapaces, et pourrait également expliquer en partie le mythe du Rokh.

Spinosaurus

Reconstitution d'un squelette de Spinosaurus aegyptiacus.
Reconstitution d'un squelette de Spinosaurus aegyptiacus.

Spinosaurus est un genre fossile de dinosaures théropodes appartenant à la famille éteinte des Spinosauridae et ayant vécu à l'Albien (partie supérieure du Crétacé inférieur, il y a environ 100 Ma) et au Cénomanien (base du Crétacé supérieur, il y a environ 97 Ma), dans ce qui est actuellement l'Afrique du Nord.

Les connaissances sur ce dinosaure reposèrent pendant plus d'un siècle sur des ossements crâniens et post-crâniens décrits au début du XXe siècle par le paléontologue allemand Ernst Stromer et associés à l'espèce Spinosaurus aegyptiacus. Ces ossements furent détruits durant la Seconde Guerre mondiale, en 1944, lors d'un bombardement aérien de la ville de Munich. De nouveaux restes associés découverts en 2014 et appartenant probablement à un seul et même individu de Spinosaurus aegyptiacus ont toutefois apporté des informations nouvelles sur l'anatomie et le mode de vie de ce dinosaure qui pourrait avoir été quadrupède et semi-aquatique. Une seconde espèce de Spinosaurus, S. maroccanus a été nommée sur base de vertèbres cervicales et dorsales et d'éléments crâniens provenant du Maroc mais la majorité des paléontologues la considèrent comme non valide.

Spinosaurus est un animal au museau long et étroit portant une rangée sigmoïde de dents coniques. Les scientifiques s'accordent à dire que les Spinosauridae comme Spinosaurus, qui possèdent un crâne crocodiliforme, furent des animaux au moins partiellement piscivores, capable de se nourrir également d'autres proies comme de jeunes dinosaures et des ptérosaures.

Spinosaurus se distingue des autres spinosauridés par la présence d'une crête nasale élevée au-dessus des yeux, des narines externes proches de l'orbite ainsi qu'une hypertrophie des épines neurales des vertèbres dorsales. Selon Stromer, ces processus épineux, qui pouvaient atteindre plus de 160 centimètres de hauteur, sous-tendaient une voile de peau. Cependant, certains scientifiques estiment que les épines neurales auraient été plutôt le support d'une bosse de muscle, à la manière des bisons actuels. Un museau de Spinosaurus décrit dans les années 2000 démontre la grande taille que pouvait atteindre ce dinosaure, avec une reconstitution du crâne basé sur celui d'Irritator et un corps reconstruit à partir de Baryonyx. Si les plus grandes estimations se révélaient exactes, il s'agirait là du plus grand théropode connu, mais également du plus grand carnivore terrestre que la Terre ait porté.

Tatenectes

Palette natatoire avant du spécimen holotype de Tatenectes laramiensis.
Palette natatoire avant du spécimen holotype de Tatenectes laramiensis.

Tatenectes (littéralement « plongeur du Tate ») est un genre fossile de plésiosaures ayant vécu durant le Jurassique supérieur dans ce qui est actuellement l'Amérique du Nord. Une seule espèce est connue, Tatenectes laramiensis, décrite en 1900 à partir de restes fossiles découverts dans le membre de Redwater Shale, au sein de la formation de Sundance, située au Wyoming, aux États-Unis. Bien que les restes fossiles soient incomplets, la longueur totale de Tatenectes est estimée entre deux et trois mètres.

Tatenectes est apparenté à Kimmerosaurus, tous deux rattachés à la famille des Cryptoclididae. La forme inhabituelle du corps et les côtes abdominales pachyostosées de Tatenectes auraient contribué à le rendre plus stable et résistant aux turbulences aquatiques. D'après le contenu fossilisé de son estomac, Tatenectes se nourrissait de céphalopodes et de poissons.

Il aurait vécu dans les eaux peu profondes de la mer de Sundance, une mer intérieure couvrant une grande partie de l'Amérique du Nord pendant une période du Jurassique. Tatenectes partageait son habitat avec des invertébrés, des poissons, des ichtyosaures et même d'autres plésiosaures, dont un autre cryptoclididé, Pantosaurus, et le grand pliosauridé Megalneusaurus.

Tectonique des plaques

Carte des plaques tectoniques terrestres. Les flèches indiquent les mouvements relatifs de chaque plaque.
Carte des plaques tectoniques terrestres. Les flèches indiquent les mouvements relatifs de chaque plaque.

La tectonique des plaques (du latin tardif tectonicus, dérivé du grec τεκτονικός / tektonikós, « de construction ») est un modèle scientifique expliquant la dynamique globale de la lithosphère terrestre. Ce modèle théorique a été constitué à partir du concept de dérive des continents, qui fut développé par Alfred Wegener au début du XXe siècle. La théorie de la tectonique des plaques fut acceptée par la communauté géologique internationale à la fin des années 1960, à la suite de l'émission des concepts du « double tapis-roulant océanique ».

La lithosphère, coque externe rigide de la Terre constituée de la croûte et d'une partie du manteau supérieur, est subdivisée en plaques, dites tectoniques ou lithosphériques. Quinze plaques majeures ont été identifiées, auxquelles se rajoute une cinquantaine de plaques mineures. Ces plaques ont des mouvements relatifs variés, ce qui génère entre elles différents types de frontières : convergentes, divergentes ou transformantes. Au niveau de ces frontières se produisent de nombreux phénomènes géologiques tels que les séismes, l'activité volcanique, la formation de chaînes de montagnes et celle de fosses océaniques. La vitesse du mouvement relatif de deux plaques voisines varie entre 0 et 100 mm/an.

Les plaques tectoniques sont constituées d'une lithosphère océanique et/ou continentale, caractérisée par les croûtes des mêmes noms respectifs, sous lesquelles se trouve la zone rigide du manteau supérieur.

Le mouvement de ces plaques est possible du fait que la lithosphère, rigide, repose sur l'asthénosphère sous-jacente, partie ductile du manteau supérieur. Ce mobilisme lithosphérique est l'expression des mouvements de convection qui animent le manteau terrestre, mécanisme permettant à la Terre de dissiper sa chaleur interne vers la surface.

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Nicolas Théobald

Le géologue et paléontologue Nicolas Théobald à Besançon en 1976.
Le géologue et paléontologue Nicolas Théobald à Besançon en 1976.

Nicolas Théobald, né à Montenach (Alsace-Lorraine) le et mort à Obernai (Bas-Rhin) le (à 77 ans), est un géologue, paléontologue et entomologiste français.

Il est surtout connu pour l'orientation nouvelle de sa thèse d'État sur Les Insectes fossiles des Terrains oligocènes de France (1937). Il a découvert plusieurs genres et plus de 300 espèces d'insectes ; toutefois, ces fossiles étant souvent très proches des espèces actuelles, ce n'est pas leur valeur stratigraphique qui est mise en avant, mais leur signification biogéographique, permettant de déterminer les caractères climatiques et environnementaux de leurs milieux de vie et de décrire les paysages de la « France » oligocène.

Il est aussi un spécialiste de l'histoire géologique de tout le bassin du Rhin moyen et de la Moselle. Il insiste sur les preuves de mouvements tectoniques quaternaires principalement dans le fossé rhénan.

Agrégé de sciences naturelles, il a très tôt la vocation d'enseigner et, comme professeur de géologie à l'Université de Sarrebruck, puis à l'Université de Besançon, forme de nombreux chercheurs, tout en attirant l'attention sur la nécessaire protection des ressources en eau potable et des milieux naturels fragiles.

Thylacine

image de deux Thylacinus cynocephalus selon Richter et Gould.
Thylacinus cynocephalus.

Le thylacine, également appelé loup marsupial, loup de Tasmanie ou tigre de Tasmanie (en palawa kani : kaparunina), est un mammifère marsupial carnivore de la taille d’un loup, au pelage tigré. Il n'appartient pas à l'ordre des Carnivora (ce n'est donc pas un Canidé), mais à l'ordre des Dasyuromorphia. Depuis 1936, l’espèce est considérée comme éteinte ; cependant les amateurs de cryptozoologie ont espéré prouver la présence de thylacines en Tasmanie en 2013.

Son nom scientifique est Thylacinus cynocephalus. Il appartient à la famille des thylacinidés. C'était la dernière espèce survivante de son genre, mais on a trouvé de nombreux fossiles d’espèces voisines dont les plus anciens remontent au début du Miocène. L’animal apparenté le plus proche encore en vie est le diable de Tasmanie.

Il était largement répandu en Australie et en Nouvelle-Guinée il y a plusieurs milliers d’années. Des bouleversements, notamment l’introduction du chien (dingo) vers le IIIe millénaire av. J.-C. et la chasse intensive, réduisirent son habitat à la Tasmanie, au sud-est de l’Australie. On attribue sa disparition de Tasmanie à sa chasse intensive encouragée par des primes d’abattage, mais elle est due aussi à l’introduction des chiens et à l’enracinement des colons dans son milieu naturel.

Chassant généralement seul, le thylacine était plutôt nocturne ou semi-nocturne et se nourrissait de toutes sortes d’animaux, notamment de kangourous, de wallabies et d’oiseaux nichant à terre.

Triaenops goodmani

Schéma de l'une des mandibules ayant servi à la description de l'espèce.
Schéma de l'une des mandibules ayant servi à la description de l'espèce.

Triaenops goodmani est une espèce fossile de chauves-souris de la famille des Hipposideridae. Elle est connue seulement par trois mandibules trouvées en 1996 dans la grotte d'Anjohibe, dans le Nord-Ouest de Madagascar. L'espèce est décrite en 2007 par la naturaliste Karen E. Samonds, à partir de ce matériel vieux de 10 000 ans tout au plus (Holocène). L'épithète spécifique est dédiée à Steven M. Goodman, naturaliste américain, pour son travail sur les chauves-souris malgaches. Un morceau d'humérus de chiroptère trouvé sur le même site n'est pas attribué avec certitude à l'espèce et pourrait être celui d'une espèce actuelle, Triaenops menamena.

T. goodmani peut être rapprochée du genre Triaenops ou de Paratriaenops, très proche, par certains caractères dentaires comme la quatrième prémolaire unicuspidée, rappelant une canine, ou par l'espace séparant la cuspide entoconide de l'hypoconulide sur les deux premières molaires. T. goodmani est plus grande que les espèces malgaches actuelles des genres Triaenops et Paratriaenops, et sur la première molaire, la cuspide protoconide est à peine plus grande que l'hypoconide, alors qu'elle est bien plus grande chez les autres espèces.

Tyrannosauridae

Reconstructions de squelettes de tyrannosauridés.
Reconstructions de squelettes de tyrannosauridés dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à gauche : Tyrannosaurus, Daspletosaurus, Tarbosaurus, Gorgosaurus, Zhuchengtyrannus et Alioramus.

Les tyrannosauridés (Tyrannosauridae), ou plus simplement tyrannosaures, terme signifiant « lézards tyrans », forment la famille de dinosaures théropodes cœlurosauriens comprenant le célèbre Tyrannosaurus et d'autres grands prédateurs apparentés aujourd'hui éteints. Ils sont classés en deux sous-familles dont le nombre exact de genres est controversé, certains experts n'en reconnaissant que trois. Leurs fossiles, datant de la fin du Crétacé, ont été retrouvés en Amérique du Nord et en Asie.

Bien que descendant d'ancêtres de petite taille, les Tyrannosauridae étaient presque toujours les plus grands prédateurs de leurs écosystèmes respectifs, se trouvant ainsi au sommet de la chaîne alimentaire. La plus grande espèce ayant été identifié à ce jour est Tyrannosaurus rex, qui n'est autre que l'un des plus grands prédateurs terrestres connus, dont la taille est estimé jusqu'à environ 13 mètres de long et atteignant au maximum 14 tonnes en poids selon les estimations les plus récentes. Les Tyrannosauridae étaient des carnivores bipèdes à la tête massive et possédant de grandes dents. Malgré leur poids important, leurs membres postérieurs sont longs et adaptés à une marche rapide. En revanche, les membres antérieurs sont très petits et portent seulement deux doigts fonctionnels.

Contrairement à la plupart des autres groupes de dinosaures, des restes très complets ont été découverts de la plupart des Tyrannosauridae connus. Cela a permis nombre de recherches diverses sur leur biologie. Des études ont ainsi mis entre autres l'accent sur leur ontogenèse, leur biomécanique et leur écologie, entre autres sujets.