Wikipédia:Sélection/Sibérie

Sittelle de Sibérie

Représentation schématique d'une Sittelle de Sibérie.
Représentation schématique d'une Sittelle de Sibérie.

La Sittelle de Sibérie (Sitta arctica) est une espèce d'oiseaux de la famille des Sittidae. Longtemps considérée comme sous-espèce de la Sittelle torchepot (S. europaea), elle en a été clairement différenciée en 2006, sur la base de caractères morphologiques et moléculaires. Elle est en moyenne plus grande que Sitta europaea et s'en distingue également par quelques traits morphologiques comme la forme de son bec, la taille de ses griffes et la couleur de ses couvertures sous-alaires et de ses rectrices externes. Son chant a aussi été décrit comme « différant nettement » de celui de la torchepot, sans plus de précision.

La Sittelle de Sibérie vit dans le nord-ouest de la Sibérie, ne dépassant guère, à l'ouest, le 105e méridien est et peuplant les forêts au nord-est du lac Baïkal, jusqu'à proximité de la mer de Béring et de celle d'Okhotsk sans pour autant approcher les côtes. Elle vit dans les peuplements de mélèzes et dans les plaines inondables. Son statut d'espèce à part entière étant d'acquisition récente, peu de données sont connues à son propos et son état de sauvegarde n'est pas déterminé.

Dernier voyage du Karluk

Le Karluk pris dans la banquise en 1913.
Le Karluk pris dans la banquise en 1913.

Le dernier voyage du Karluk, navire amiral de l'expédition arctique canadienne (1913-1916), désigne la perte du navire et la mort de près de la moitié de son équipage après une longue période de survie en terre arctique.

Parti en août 1913 pour explorer des régions mal connues au nord du Canada, le HMCS Karluk, un brigantin autrefois utilisé comme baleinier, reste bloqué dans les glaces de l'Arctique alors qu'il se dirige vers son point de rendez-vous au large de l'île Herschel. Après une longue dérive vers l'ouest qui le fait quitter la mer de Beaufort pour la mer des Tchouktches, le navire est si comprimé par la glace que sa coque cède et qu'il coule sous la pression le . Dans les mois qui suivent, l'équipage et le personnel de l'expédition luttent pour survivre, d'abord sur la banquise puis sur les rivages de l'île Wrangel. En tout, onze hommes meurent avant qu'on parvienne à les secourir.

L'expédition arctique canadienne est organisée sous la direction de l'anthropologue canadien Vilhjalmur Stefansson et comporte à la fois des objectifs scientifiques et géographiques. Peu de temps après que le Karluk soit bloqué dans la banquise, Stefansson et une petite équipe quittent le navire afin de trouver du gibier pour assurer la nourriture du groupe. Mais comme le Karluk dérive rapidement vers l'ouest, le groupe de Stefansson se retrouve incapable de revenir à bord. Stefansson se consacre donc aux autres objectifs de l'expédition, laissant l'équipage et le personnel à bord du navire sous la charge de son capitaine Robert Bartlett. Après le naufrage, Bartlett organise une marche vers l'île Wrangel distante de 130 kilomètres, au large des côtes sibériennes. Les conditions sur la glace sont difficiles et dangereuses et deux groupes de quatre hommes chacun sont perdus dans cette tentative pour atteindre l'île.

Une fois les survivants arrivés sur cette île inhospitalière, Bartlett, seulement accompagné d'un compagnon Inuit, repart sur la glace vers le sud en direction de la côte sibérienne, pour tenter de trouver du secours sur le continent. Après plusieurs semaines de voyage ardu, Bartlett arrive finalement en Alaska et alerte immédiatement sur la situation de ses compagnons restés sur l'île Wrangel, mais les conditions météorologiques empêchent toute mission de sauvetage dans l'immédiat pour l'équipe restée en arrière. Ceux-ci survivent grâce à la chasse, mais souffrent néanmoins du manque de nourriture et de violentes dissensions internes. Avant leur sauvetage en , trois hommes de plus meurent : deux de maladie et un autre dans des circonstances violentes. Les 14 survivants, dont une famille d'Inuits avec deux enfants, sont finalement récupérés par le navire King & Winge.

Route de la Tchouïa

La route dans la république de l'Altaï.
La route dans la république de l'Altaï.

La route fédérale R-256 « route de la Tchouïa » (en russe : Федера́льная автомоби́льная доро́га Р256 «Чу́йский тракт», Federalnaïa avtomobilnaïa doroga R256 «Tchouïski Trakt» ; en altaï : Чуйдыҥ трагы, Čujdyṅ tragy) est une route fédérale située en Sibérie qui part de Novossibirsk, traverse l'Altaï russe, pour arriver en Mongolie. La route de la Tchouïa, nommée en référence à la rivière qu'elle longe en partie, est la principale artère de transport de la région et permet d'accéder à plusieurs sites classés à l'UNESCO (sous le nom de montagnes dorées de l'Altaï). Elle est la porte d'entrée pour plus de 1,2 million de touristes, et constitue un maillon de la route asiatique 4. Au cours de son trajet, elle longe l'Ob, puis la Katoun, franchit 34 cols dans l'Altaï et enfin traverse les steppes de Kouraï et de la Tchouïa. Elle est régulièrement classée comme étant la plus belle route de Russie, et elle figure dans un classement du National Geographic comme étant une des dix plus belles routes au monde, se positionnant en cinquième position. Pour le magazine américain, « conduire le long de la route de la Tchouïa revient à traverser toute la Russie ».

Jusqu'au XXe siècle, le trakt est l'une des branches de la route de la soie, malgré la dangerosité de l'itinéraire qui traverse montagnes, cols et « boms » (passages entre falaises et rivières), ce qui entraîne de nombreux accidents et morts. Cette dangerosité conduit à l'apparition d'un des premiers prototypes au monde de feu de circulation, au moyen de chapeaux disposés sur son passage le plus dangereux, dès le XVe siècle.

Lorsque l'Empire russe intègre l'Altaï en 1753, le chemin ne change que peu. Ce n'est que dans la seconde moitié du XIXe siècle que l'Armée impériale et les autorités prennent conscience du caractère stratégique de la route, à un moment où la Russie étend ses terres en Asie centrale. La route connaît ensuite d'importants travaux sous la fin de l'Empire russe et sous l'URSS, qui lui donnent le caractère qu'elle possède encore aujourd'hui. Sergueï Zalyguine écrit dans son livre Les Chemins de l'Altaï pour définir la route qu'« il y a un trakt dans l'Altaï — de la Tchouïa — une belle route rapide, comme la trace d'un fouet qui a cinglé les montagnes ». Aujourd'hui, voitures transportant biens et voyageurs y circulent jour et nuit sur un asphalte parcourant des vallées pittoresques.

Altaï (cheval)

Altaï gris, sellé, dans la steppe de la Tchouïa, monts Altaï.
Altaï gris, sellé, dans la steppe de la Tchouïa, monts Altaï.

L'Altaï (russe : Altaïskaya) est une race de poneys sibériens, originaire des montagnes du même nom. Rustique et résistant, il s'est adapté au fil des siècles aux rigueurs de son environnement, représentant une ressource vitale pour les nomades locaux. La race est croisée après la révolution russe, pour donner le Nouvel Altaï.

Les poneys de race pure, caractérisés par une tête assez imposante, un dos plutôt long et des jambes courtes, sont connus pour parfois arborer une robe tachetée. Dotés d'un pied très sûr, certains sont capables d'aller l'amble.

L'Altaï est désormais assez rare sous sa forme originelle, la plupart des chevaux peuplant la région étant issus de croisements. En 2003, seuls 3 190 chevaux de pure race Altaï sont dénombrés.

Iakoutie

La république de Sakha (également appelée Yakoutie ou Iakoutie ; en russe : Республика Саха, Respoublika Sakha, ou Якутия, Iakoutiïa ; en iakoute : Саха Республиката, Sakha Riespublikata) est un sujet fédéral de Russie situé dans le nord-est de la Sibérie. Avec une superficie de 3,1 millions de km2, elle représente près du cinquième de l'ensemble du territoire russe. Un climat particulièrement froid (température moyenne de −40 °C en janvier dans la capitale régionale Iakoutsk) et l'éloignement des grands centres de peuplement ont limité son développement. La région a une population de 950 000 habitants concentrée en majorité dans les quelques centres urbains existants. Jusqu'aux années 1930 la Iakoutie est restée peuplée en majorité par les peuples indigènes, en majorité Iakoutes, pratiquant l'élevage.

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Amourski

Serko, hongre gris de 1,37 m, à l'âge de 14 ans.
Serko, hongre gris de 1,37 m, à l'âge de 14 ans.

L'Amourski (russe : Амурская лошадь, Amourskaïa lochad), également nommé cheval de l'Amour ou poney de Mandchourie, est une race de petits chevaux sibériens et mandchous. Formée au début du XIXe siècle, elle est désormais éteinte. Elle provient des alentours du fleuve Amour, au Nord-Est de l'Asie, en Russie et en Chine. Ces petits chevaux, plus raffinés que les autres races sibériennes, sont habituellement montés ou attelés, et réputés pour leur grande rusticité.

L'Amourski est surtout connu à travers les exploits d'endurance et de résistance au froid de ses représentants, notamment Serko, qui a fructueusement traversé la Russie d'Est en Ouest avec son cavalier Dimitri Pechkov. Cette race a été choisie pour l'expédition Nimrod d'Ernest Shackleton, avec beaucoup moins de succès.

Ces faits ont inspiré des récits romancés.

Macareux cornu

Le Macareux cornu (Fratercula corniculata) est une espèce pélagique d'oiseaux de mer de la famille des Alcidés présente dans l'océan Pacifique nord, notamment sur les côtes de l'Alaska, de la Sibérie ou de la Colombie-Britannique. Il vit principalement en colonies, avec d'autres Alcidés et se nourrit surtout de petits poissons.

Il se différencie notamment du Macareux moine (Fratercula arctica), l'un de ses plus proches cousins peuplant l'Atlantique Nord, par une « corne » de chair noire située au-dessus de l’œil, présente chez l'animal sexuellement mature. Il porte un plumage noir et blanc.

Aucune sous-espèce de Fratercula corniculata n'est distinguée : l'espèce est dite monotypique. Selon la liste rouge de l'UICN, le Macareux cornu est considéré comme une « préoccupation mineure », ses effectifs étant importants, bien qu'en possible déclin, et son aire de répartition étant très étendue.

Panthère des neiges

Panthère des neiges au zoo de Brookfield.
Panthère des neiges au zoo de Brookfield.

La Panthère des neiges (Panthera uncia), aussi appelée Léopard des neiges, Once ou Irbis, est un félin de la sous-famille des panthérinés. Elle fait à présent partie du genre Panthera. La Panthère des neiges est un félin de taille moyenne avec des pattes courtes, des pieds larges et une longue queue qui représente quasiment la moitié de la longueur totale. La face, large et ronde, possède des oreilles courtes et arrondies. La robe est de couleur gris pâle à gris jaune constellée de taches pleines et de rosettes.

La Panthère des neiges chasse principalement des ongulés, notamment le Grand bharal, mais aussi des petits mammifères et des oiseaux. Les végétaux forment une part importante de son régime alimentaire pour un félin. Elle occupe de vastes territoires dont elle parcourt des zones restreintes durant sept à dix jours avant de se déplacer vers une autre zone. La Panthère des neiges est l'un des rares félins à présenter un pic de naissances bien marqué, au mois de mai. Les portées, en moyenne de deux chatons, sont élevées par la mère jusqu'à environ 18 à 22 mois.

La Panthère des neiges est fortement associée aux habitats de montagnes, avec une préférence pour les canyons escarpés et rocheux. On la rencontre dans les vallées des hautes montagnes d'Asie centrale, de Sibérie centrale et de l'Altaï, jusqu'à une altitude de 5 500 m. La Panthère des neiges est répertoriée sur la liste rouge de l'UICN comme faisant partie des « espèces en danger ». Les populations sauvages sont estimées à 4 080 à 6 590 individus. Elle est encore braconnée pour sa fourrure ou ses os et tuée en représailles lorsqu'elle s'attaque aux animaux domestiques. Des associations de sauvegarde aident les bergers à construire des enclos protecteurs s'ils s'engagent à ne pas tuer les prédateurs.

Ienisseïsk

Centre de Ienesseïsk.
Centre de Ienesseïsk.

Ienisseïsk (en russe : Енисе́йск, [ jɪnʲɪˈsʲejsk], litt. « [ville] du Ienisseï ») est une ville du centre de la Sibérie, une ville d'importance de kraï et le centre administratif du raïon de Ienisseïsk, bien qu'elle n'en fasse pas partie. Située dans le kraï de Krasnoïarsk, elle compte 17 537 habitants en 2021. Elle est bâtie sur la rive gauche du Ienisseï, grand fleuve russe qui lui donne son nom.

Centre historique du Ienisseï, aux confins de la taïga sibérienne, elle est surnommée le « père des villes sibériennes ». Fondée en 1619 par des cosaques du Ienisseï en tant que forteresse, la ville joue un important rôle dans la colonisation russe de la Sibérie, devenant la porte d'entrée vers la Sibérie orientale. Jusqu'au XIXe siècle, la ville est un centre commercial névralgique de Sibérie et plus largement du pays, au même titre que Kazan ou Moscou. Malgré les quatre grands incendies en 1703, 1730, 1778 et 1869, la ville se reconstruit à chaque fois dans un style qui lui est propre, l'école de Ienisseïsk. L'architecture mêle à la fois le baroque Narychkine, le baroque sibérien, le néoclassicisme russe et l'Art nouveau. La ville possède une centaine de bâtiments classés, dont une dizaine églises anciennes, parmi lesquels la cathédrale de la Dormition et le monastère de la Transfiguration. Depuis 2010, le gouvernement russe a inscrit Ienisseïsk sur la liste sélective des villes historiques de Russie.

Possédant un ensemble architectural unique au travers de ses églises et autres bâtiments, la ville est inscrite depuis 2000 sur la liste indicative du patrimoine mondial. Pour le 400e anniversaire de la ville en 2019, une reconstruction globale de la ville a été effectuée, au cours de laquelle l'ensemble de la partie historique a été restauré, dont la cathédrale de l'Épiphanie et l'église de la Trinité auparavant détruites. Désormais, la ville cherche à s'imposer comme destination touristique en utilisant ses atouts, malgré son isolement en plein cœur de la taïga.