Zoubida Assoul

femme politique algérienne
Zoubida Assoul
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Fonction
Député à l'Assemblée populaire nationale d'Algérie
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
زبيدة عسولVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Zoubida Assoul, née en 1956 à Tebessa, dans la grande famille arabe des Ouled Sidi Abid[1], une famille de descendant du prophète (chérif) originaire de Bir El-Ater, est une avocate et femme politique algérienne. Elle est, depuis 2013, la présidente du parti l'Union pour le changement et le progrès (UCP).

Biographie modifier

Elle naît en 1956 à Tebessa[2], fille d'Assoul Tebessi, un savant religieux[réf. nécessaire].

Formation modifier

En 1976, Zoubida Assoul obtient un bac lettres à Khenchela. Elle opte pour des études de droit et intègre l'université de Constantine dont elle sort diplômée avec une licence en droit privé. Elle passe ensuite avec succès le concours de la magistrature. Durant sa formation universitaire, Zoubida Assoul a pratiqué le volley-ball[3].

Carrière modifier

En 1982, Zoubida Assoul devient juge des familles à l’âge de 26 ans, où elle sera confrontée à la condition féminine.

En 1987, elle devient la première femme à être nommée cadre supérieure au Ministère de la Justice. Une institution dans laquelle elle va occuper le poste de sous-directrice du département de protection des mineurs de la justice avant de devenir inspectrice jusqu'en 1993. En 1994, elle est nommée chargée des études au secrétariat général du gouvernement.

Parcours politique modifier

Pour pallier « la vacance législative » et assurer « la continuité de l’État », suite à l’interruption du second tour des élections législatives prévu pour le 16 janvier 1992, l’Algérie a créé des institutions ad hoc à cette vacance du pouvoir, parmi elles le HCE, CCN et par la suite le CNT. Le Haut Comité d'État (HCE), un conseil présidentiel assurant le rôle et les prérogatives du chef de l’État après la démission de Chadli Bendjedid du poste de président de la République, décide de nommer un « Parlement désigné sans possibilité de légiférer ». C’est ainsi que fut créé le Conseil consultatif national (CCN), présidé, Rédha Malek, ancien ministre de l’Information et de la Culture, l’un des négociateurs des accords d’Evian côté FLN, qui deviendra par la suite ministre des Affaires étrangères puis membre du HCE, après l’assassinat de son compagnon d’armes au FLN, Mohamed Boudiaf. À la fin janvier 1994, le HCE et le CCN sont dissous.

En 1994, une Conférence de consensus national organisée par le chef de la Wilaya IV historique, Youcef El Khatib, qui présidait à l’époque la Commission du dialogue national (CDN), est organisée. C’est à ce moment-là que Zoubida Assoul fait son entrée sur la scène politique. Cette conférence a abouti à la création puis l’installation, le 18 mai 1994, du Conseil national de transition (CNT), une version plus efficace que le CNN et pourvu d’un mandat de 3 ans, composé de 192 membres parmi lesquels ne figurait qu’une douzaine de femmes, dont Zoubida Assoul. Cette dernière travailla en étroite collaboration avec le chef de la Wilaya IV historique. L’objectif du CNT était, outre d’assurer les missions d’un Parlement, de chercher et trouver des solutions afin de créer les conditions les plus favorables à la sortie de la crise. Au sein du CNT, Zoubida Assoul occupa le poste de rapporteur de la Commission des affaires juridiques et ce, jusqu’à la fin du mandat du Conseil, en 1997, à la faveur de l’organisation d’élections législatives[4]. Avec la fin de son mandat au CNT et après son double refus d’adhérer au RND et au FLN, Zoubida Assoul fut écartée, la même année, du ministère de la Justice avec sa mise à la retraite à l’âge de 41 ans seulement[4].

En 2000, elle devient conseillère du président du Conseil de la nation, la chambre haute du Parlement.

En 2006, elle est élue présidente de l'ONG Réseau des femmes juristes arabes. Le , elle crée son parti politique : l'Union pour le changement et le progrès (UCP). En 2015, elle déclare que son modèle est Houari Boumédiène[5].

En 2014, Zoubida Assoul est reçue par le Premier ministre Ahmed Ouyahia dans le cadre de consultations pour une nouvelle constitution[6].

Elle est également la porte-parole de mouvement Mouwatana (Citoyenneté-Démocratie), créé le avec des hommes politiques (comme Soufiane Djilali, Ahmed Benbitour et Ali Benouari), la militante Amira Bouraoui et l'avocat des droits humains Salah Debbouz[7]. Ce mouvement rassemble deux formations : Jil Jadid et l’UCP[8]. Au sein de ce mouvement, elle milite contre le cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika[9], et pour un État de droit[10] et une rupture radicale avec l’actuel régime algérien[8].

En février 2019, dans le cadre de l'élection présidentielle algérienne du 18 avril 2019, elle annonce le ralliement de l'UCP à la candidature d'Ali Ghediri (suspecté d'être le candidat de Toufik[11],[12]) et elle n'est plus porte-parole de Mouwatana[13],[14].

Le , Zoubida Assoul, annonce que l'UCP boycottera les élections législatives algériennes de 2021[15],[16].

Le 22 avril 2021 l’UCP reçoit une mise en demeure de la part du ministère de l’Intérieur de ce qui s'apparente à une attaque contre les partis politiques du Hirak comme le PST, le PT et le MDS qui ont reçu les mêmes mise en demeure[17].

Le conseil d’État a débouté le ministère de l’intérieur dans son action contre l’UCP qui garde son siège et son agrément[18].

Le 1er mars 2024, elle annonce sa candidature pour les élections présidentielles 2024[19].

Hirak modifier

Le vendredi 22 février 2019, des dizaines, des centaines, des milliers puis des millions d’algériens, des hommes et des femmes de tous les âges, de toutes les tendances et idéologies et de toutes les régions d’Algérie, ont pris leur destin en main. Zoubida Assoul est dans la rue avec le peuple algérien qui est sorti dans des manifestations politiques pour demander un changement radical du régime[20],[21],[22].

Elle a appelé à multiplier les marches, elle est sortie avec les militants de Mouwatana le dimanche 24 février où elle s’est faite embarquée par la police. Zoubida Assoul a été retenue au poste de police toute la nuit. À sa sortie, elle fut déterminée à défendre les jeunes algériens en tant qu’avocate[3].

Dès l’interdiction du drapeau berbères dans les manifestations et les arrestations qui ont suivi, elle s’est constituée gratuitement pour plus de 150 détenus d’opinion dans plus 40 wilayas[23].

Par la suite, elle a défendu des détenus politiques comme Mohamed Tadjadit[24], Nacer Meghnine[25], El Hadi Laassouli[26], Nabil Mellah[27], Rachid Nekkaz[28], Karim Tabbou[28]…etc.

Elle a obligé le juge lors du procès du détenu Tadjadit, qui se tenait à distance en raison du covid-19, d’afficher l’écran de la salle d'audience afin que tous les présents dans la salle puissent voir Mohamed Tadjadit et notamment ses parents[29].

En Février 2022, Zoubida Assoul a proposé une feuille de route en appelant Abdelmadjid Tebboune à assainir la constitution et  convoquer des élections présidentielles anticipées, la présidente de l’UCP estime que la solution raisonnable à la crise politique actuelle que vit l’Algérie passera par l’organisation d’une élection présidentielle anticipée au cours de l’année 2022[30].

En avril  2022 elle est convoquée par la police pour avoir participé à une réunion officielle avec des représentants diplomatiques agréés par l’État algérien[31]. Elle répond par un communiqué de presse dans lequel elle affirme que l’Algérie ne peut pas vivre en autarcie et elle défendra toujours la souveraineté de l’Algérie[32].

Références modifier

  1. Bouzid ICHALALENE, « Portrait de Zoubida Assoul, l’avocate devenue un symbole du combat pour les libertés », sur INTERLIGNES Algérie, (consulté le )
  2. Rédaction, « Algérie : Top 10 des personnalités influentes (VIP) 2019 », sur www.algerie1.com (consulté le )
  3. a et b « A propos de nous – UCP » (consulté le )
  4. a et b Bouzid ICHALALENE, « Portrait de Zoubida Assoul, l’avocate devenue un symbole du combat pour les libertés », sur INTERLIGNES Algérie, (consulté le )
  5. « Zoubida Assoul », sur elwatan.com, El Watan, (consulté le )
  6. « Révision de la Constitution : Abdelmadjid Menasra (FC), Zoubida Assoul (UFC) et Madani Mezrag reçus par Ahmed Ouyahia », sur Radio Algérie,
  7. (ar) « Mouwatana site officiel », sur mouwatana.org
  8. a et b « Zoubida Assoul : « Les Algériens exigent une rupture radicale avec le système Bouteflika » », sur L'Humanité, (consulté le )
  9. « L'Entretien - Zoubida Assoul : un 5e mandat de Bouteflika serait "irresponsable" », sur France 24, (consulté le )
  10. « Charte de valeurs et principes fondamentaux de Mouwatana », sur mouwatana.org
  11. Naoufel Brahimi El Mili, Histoire secrète de la chute de Bouteflika, L'Archipel (ISBN 978-2809828467), p. 23
  12. Nicolas Beau, « La rencontre secrète entre le général Ghediri et les Américains », sur Mondafrique, (consulté le )
  13. « L'UCP de Zoubida Assoul annonce son soutien à Ali Ghediri », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le )
  14. Sonia Lyes, « Zoubida Assoul n’est plus porte-parole de Mouwatana », sur TSA,
  15. Législatives : L’UCP de Zoubida Assoul dit non, site tsa-algerie.com, 27 mars 2021.
  16. Yasmine Marouf-Araibi, « L’UCP de Zoubida Assoul annonce son boycott des élections législatives », sur INTERLIGNES Algérie, (consulté le )
  17. « Menace de dissolution de l’UCP et du PST : Des acteurs de l’opposition dénoncent la «judiciarisation» de l’exercice politique | El Watan », sur www.elwatan.com (consulté le )
  18. Rédaction AE, « UCP : Le Conseil d'État déboute le ministère de l'Intérieur », sur Algerie Eco, (consulté le )
  19. UCP : Zoubida Assoul annonce sa candidature à la candidature à l’élection présidentielle de 2024, site inter-lignes.com, 1er mars 2024.
  20. « Zoubida Assoul. Présidente de l’UCP : «Le hirak doit œuvrer à la construction d’un consensus politique» | El Watan », sur www.elwatan.com (consulté le )
  21. « ALGÉRIE.40è.Vendredi. Zoubida Assoul, hirakiste par excellence ! » (consulté le )
  22. Massin Amrouni, « Zoubida Assoul : «il faut impérativement rompre avec ce système» », sur www.algerie360.com, (consulté le )
  23. « Interview : Me Zoubida Assoul, avocate des détenus d'opinion » (consulté le )
  24. Arezki Benali, « Deux militants du "Hirak" en grève de la faim pour dénoncer leur incarcération », sur Algerie Eco, (consulté le )
  25. Yasmine Marouf-Araibi, « Le président de l’association SOS Bab el Oued condamné à 8 mois de prison ferme », sur INTERLIGNES Algérie, (consulté le )
  26. « Prison Berrouaghia : El Hadi Lassouli et huit de ses codétenus mettent fin à leur grève de la faim », sur l'Avant-Garde | Site d'Information des Luttes Progressistes (consulté le )
  27. « Nabil Mellah, le « patron » algérien politiquement incorrect », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  28. a et b Rédaction AE, « Prison de Kolea : "Karim Tabbou et Rachid Nekkaz vont bien", assure Zoubida Assoul », sur Algerie Eco, (consulté le )
  29. Yasmine Marouf-Araibi, « Récit | Le dossier de Tadjadit est « truffé de dépassements graves et dangereux » », sur INTERLIGNES Algérie, (consulté le )
  30. ucp-admin, « Zoubida Assoul, présidente de l’UCP, le pouvoir en place a peur de la démocratie – UCP » (consulté le )
  31. Maghreb Émergent et Maghreb Émergent, « Me Zoubida Assoul convoquée à la DGSN », sur Maghreb Emergent, (consulté le )
  32. https://www.kreo-agency.com, « CONVOQUÉE PAR LA POLICE POUR S’EXPLIQUER SUR SES ACTIVITÉS PARTISANES : Zoubida Assoul dénonce une dérive sans précédent - L’Actualité : Liberté », sur www.liberte-algerie.com (consulté le )